L’Administration publique, le Multipartisme et la Démocratie en Afrique face aux enjeux du XXIème.
Publié le 03/06/2024
Extrait du document
«
1
L’Administration publique, le Multipartisme et la Démocratie en
Afrique face aux enjeux du XXIème.
Depuis la période de 1950 à 1970 où la pensée dominante était que le développement
supposait un pouvoir fort, que la démocratie comportait des risques de populisme et, qu’enfin,
seul un despote éclairé pouvait imposer des réformes impopulaires mais nécessaires au
développement.
Si une telle apathie a engendré des progrès notables au Chili, au Brésil, en
Espagne, en Asie, à l’exception de l’Asie de l’Est, à partir de 1980 les progrès enregistrés au
niveau de ces pays se sont stabilisés.
On commence malgré quelques résistances
intellectuelles a admettre que la démocratie doit offrir des alternatives plus libératrices.
I°/ Les paradigmes de la démocratie politique
Pour que le multipartisme soit un outil d’innovation et de changement, il faut franchir
une première étape, faire de la démocratie un outil de restructuration politique.
Le multipartisme met fin à la centralisation et à la hiérarchisation des institutions politiques et
à l’environnement qui bloque dans le champ social l’esprit d’entreprise et d’initiative.
L’Administration Publique, dans ce cas doit contribuer à la promotion du droit et des
institutions démocratiques.
1°) Promotion du droit et des institutions démocratiques
En Afrique, les soubresauts et les révoltes de ces dernières années à l’aune de la
démocratie et du multipartisme, posent le problème de l’Efficacité et de l’Effectivité des
constitutions africaines.
Celles-ci n’ont pas abouti en effet à un système de gouvernement
contrôlé effectivement par la sanction populaire, car, en pratique, les constitutions africaines
ont cherché plutôt à geler les rôles politiques et la détention des pouvoirs.
Dès lors, elles
deviennent aussi l’expression des inégalités entre des élites détentrices du Pouvoir et entre des
citoyens en marge des mutations porteuses de changement en direct du XXIème siècle.
En conséquence, l’approche constitutionnelle devrait aboutir à un certain nombre de mesures
notamment :
-
-
un Code électoral démocratique et efficace ;
l’accroissement de la marge de manœuvre des citoyens et une nouvelle définition des
modes de dévolution du pouvoir politique ;
un Etat qui instaure un système politique à visage humain ;
des dispositions constitutionnelles qui consacrent le principe de la laïcité et de la
neutralité des institutions à l’égard du tribalisme, du clientélisme, des sectes etc.
(Ex
Sénégal) ;
un contrôle de la constitutionnalité des lois et de la possibilité d’un recours pour excès
de pouvoir contre les codes administratifs qui léseraient les intérêts des citoyens ou qui
auraient pour fondement des considérations claniques ou tribales.
Pour adapter les constitutions africaines aux mutations, les mesures suivantes devraient
être prises notamment :
-
banaliser la pratique des sondages, au niveau des champs politiques, économiques et
social, seul moyen de valider scientifiquement ce que pensent les citoyens et de mettre
en place un système dissuasif contre les fraudes électorales ;
Notion de Culture Générale
1
2
-
généraliser à moyen terme l’outil informatique : pour un contrôle à temps réel des
inscriptions et observations avec une connexion au système d’Etat civil ;
-
la création éventuelle d’une Direction Générale des Elections dirigée par une autorité
inamovible et indépendante dotée de moyens adéquats notamment informatiques à
l’instar du Canada.
2°) l’affirmation de la société civile
Il n’y a pas de démocratie sans une société civile majeure, sans un système juridique qui
promet la pluralité et la diversité.
Il faut installer un système social et institutionnel basé sur la
liberté de compétir, les droits au savoir et de savoir, le partenariat.
Pour ce faire, il faut :
-
un droit pénal qui rend les délits économiques plus visibles ;
la généralisation d’un droit syndical ;
le droit de propriété ;
l’institution de la médiatisation ;
le pluralisme au niveau de la radio et de la télé publique.
Pour arriver à ces fins il faut qu’il y ait en place :
• une Administration publique entreprenante (passer de la bureaucratie à l’entreprenariat),
l’Administration publique doit être à l’abri des contingences politiques ;
• une Administration publique, vecteur d’un projet social qui fait des citoyens les véritables
propriétaires de la chose publique ;
• le développement de la concurrence : la démocratie suppose une égalité d’accès à la vie
économique, de promouvoir les innovations, l’excellence et la méritocratie ;
• participation et concertation.
Selon Octavio PAZ, le recul du tiers monde n’a qu’une cause « les initiatives
individuelles ne sont pas suffisamment valorisées par l’Etat ».
La finalité de l’Etat, c’est de mettre en œuvre des politiques publiques qui ont comme
finalités : la société.
En effet, le système politique est composé des sous-systèmes ci-après :
- L’appareil d’Etat, (ensemble d’institutions au niveau gouvernemental, législatif,
administratif et judiciaire) ;
- Des forces politiques composées d’acteurs sociaux non étatiques tels que les individus,
les partis, etc.
qui sont le reflet des opinions et des intérêts ;
- Des institutions de management au sommet desquels se trouvent un Président, des
ministres, un système juridique.
Une synergie entre ces sous-systèmes doit exister pour promouvoir l’efficacité,
l’efficience et l’économie.
Dans cette perspective l’Etat a forcément un rôle d’arbitre et de
régulation à jouer par la participation et la consultation face aux vecteurs et aux intérêts
antagonistes.
La participation est aussi une technique de management et un outil de démocratie.
La
concertation n’est possible sans une société civile structurée et organisée.
L’Etat doit en créer
les conditions et modalités.
NEUTRALITE, MOTIVATION et ESPRIT D’ENTREPRISE sont les maîtres mots
d’une Administration publique tournée vers le XXIème siècle.
Face au contexte de rareté des ressources, de la crise économique, de la fin de l’illusion de la
bureaucratie, du coût prohibitif de la gestion publique contraire aux impératifs de
Notion de Culture Générale
2
3
compétitivité internationale, à la démocratie d’opinion qui émerge, des citoyens , une presse,
des partis politiques de plus en plus organisés.
L’Administration publique doit classer,
moderniser, accroître sa flexibilité et l’esprit entreprenarial.
Pour privilégier la durée sur l’éphémère, l’Etat Africain et son Administration
publique n’ont que les trois objectifs stratégiques à réaliser face à l’évolution de la société
internationale et au multipartisme.
« La destruction des inégalités entre les nations, le progrès
de légalité entre les peuples, le perfectionnement réel de l’homme ».
« Il ne s’agit plus, à l’orée du XXIème siècle, de créer une réglementation qui met la
société civile et un Etat régalien face à face mais plutôt d’instaurer des modèles qui
encouragent le développement des initiatives ».
- Il est possible de retracer le processus historique, intellectuel et opérationnel qui a
conduit à la création de l’Etat contemporain.
De Platon, Aristote à Hegel le philosophe
de l’Etat, processus historique au dessus de la mêlée, de Weber, l’adepte de la
bureaucratie réglementaire à Napoléon, le militaire adepte de la discipline hiérarchique
- Il est impératif qu’il y ait au sommet de l’Etat des structures dites Centres Stratégiques
(sont au sommet de la pyramide gouvernementale) dont la vocation essentielle est de
définir les grands objectifs et de les évaluer.
Leur rôle est de catalyser, d’impulser, de
coordonner, de contrôler.
A côté, il doit exister des Centres opérationnels orientés vers
l’action efficace et efficiente pour réaliser ces grands objectifs fixés au sommet.
On ne
planifie plus comme avant, la planification est devenue stratégique, flexible,
décentralisée voir déconcentrée.
- Depuis la machine à vapeur, jusqu’au développement du management et de la puce
électronique l’enjeu ultime, c’est la survie, le droit ou l’obligation de ne pas
disparaître.
« Un paradigme est par essence évolutif, il dure tant que ne s’imposent pas d’autres
paradigmes.
» d’après Thomas KHUN.
LA LAÏCITE
Confessionisme, révolution islamique, montée de l’intégrisme religieuse, crise des
idéologies en développement par la problématique de la laïcité de l’Etat.
Religion et Etat ont toujours été les points nodaux dans l’histoire des sociétés humaines.
Dans l’évolution de l’humanité, toute l’idéologie politique a été édifiée sur un substrat
religieux (l’Egypte pharaonique).
En dépit de la séparation du temporel et du spirituel, il y a
eu des rapports conflictuels liés à la volonté de domination.
Pourtant, la problématique de
l’Etat laïc se pose du fait de l’énorme diversité des composantes d’une nation vivant à
l’intérieur d’un même Etat.
Dès lors, il s’agit de saisir une telle question dans ses tenants et
aboutissants à la lumière des soubresauts et turbulences de la religion d’Etat.
Toutefois, de
façon synoptique, il faut cerner la nature et le sens de la laïcité pour mieux apprécier sa portée
dans le développement économique et social.
Pour ce faire, nous aborderons le sujet dans
deux optiques : définition et contenu de la laïcité, conditions effectives de la laïcité qui
confère une portée réelle.
Pour favoriser la laïcité, il faut qu’il y ait un :
- sentiment d’appartenance à un ensemble plus vaste que sa « Umma », sentiment
national,
- esprit démocratique- solidarité nationale – respect de la personne humaine – système
politique adéquat – application du principe d’égalité – recherche de la justice sociale.
Notion de Culture Générale
3
4
La démocratie est-elle possible en Afrique ?
(Interview entre EDEM KODJO - François SOUDAN - Jean François BAYART)
Au matin des Indépendances, les peuples....
»
↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓
Liens utiles
- Faire face au réchauffement climatique, acteurs et enjeux (document de la COP 26)
- reflexion personnelle sur les effets de la mondialisation sur l'Administration publique.
- Idéologie et démocratie Que nous a appris notre examen des enjeux de la bataille pour la laïcité ?
- L'Europe face aux enjeux énergétiques
- L'AFRIQUE DU SUD (carte, population, administration, géographie) ?