La république de Gênes vend la Corse à la France
Publié le 30/08/2013
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Depuis le XIIIe siècle, la Corse est assujettie à la république de Gênes. A maintes reprises, la France a tenté de s'emparer de l'île, la quatrième de Méditerranée. Jusqu'à ce que, en 1559, par le traité du Cateau-Cambrésis, elle ait dû la reconnaître possession des Génois. Quant aux Corses, farouchement attachés à leur indépendance, ils n'ont cessé de se révolter. En 1755, ils se soulèvent une fois de plus.
En juillet, les rebelles désignent un général en chef, Pas-quale (ou Pascal) Paoli, qui se rend maître de tout l'intérieur de l'île et met sur pied un gouvernement autonome. En novembre, celui-ci fait voter une constitution démocratique par la Consulte, l'assemblée locale élue au suffrage universel, qui élabore les lois, contrôle l'administration, le budget et l'armée.
«
PASQUALE PAOLI :
UN FAROUCHE PARTISAN DE L'INDÉPENDANCE
Pasquale Paoli est né
le 25 avril 1725 dans la
petite cité corse de
Rostino .
Fils du général
Giacinto Paoli qui, en
1734, a mené une
insurrection contre
Gênes, il a partagé l'exil
de son père en Italie,
où il a été formé aux
idées novatrices et
libérales des Lumières
et a servi dans l 'armée
napolitaine.
Rentré dans
son pays natal en 1753,
il s 'est installé à Corte et a été désigné par
l'assemblée locale pour
prendre la tête de la
rébellion contre les
Génois.
Après la défaite
de Pontenuovo, Paoli
s'embarque le 13 juin
1769 pour Livourne et,
de là, se réfugie en
Angleterre.
Rappelé
d'exil en 1790 par
l'Assemblée nationale,
il est nommé lieutenant
général et gouverneur
de la Corse.
Mais, il ne
renonce pas à militer pour l'indépendance de sa patrie.
En 1793, il rompt avec la
Convention et offre la Corse à l ' Angleterre ...
qui lui fait l'affront de le remplacer au poste de gouverneur ! Banni par la France, il finit ses
jours à Londres, où il
meurt le 5 février 1807.
Cédée ou vendue ?
Face à cette virulente opposi
tion , les Génois, qui ne sont
plus maîtres que du seul lit
toral, finissent par renoncer à
dompter des rebelles aussi
déterminés que turbulents .
En négociant avec la France ,
qui brigue toujours la Corse,
ils espèrent se débarrasser à
bon compte d'un problème
epmeux qui mobilise cons
tamment leur s troupes et leur
coûte fort cher.
Par la convention de Com
piègne signée en 1764, puis
par le traité de Versailles,
conclu le 15 mai 1768, Gênes
cède à la France ses droits sur
la Corse.
Moyennant le verse
ment annuel de subsides,
elle autorise les Français à
installer des garnisons dans
les citadelles de Calvi, d'Ajac
cio et de Saint-Laurent.
Tout
en reconnaissant que l'auto
rité des Génois est légitime,
le Gouvernement de Louis XV,
représent é par le duc de
Choiseul.
secrétaire d'État
aux Affaires étrangères qui
détient aussi les portefeuilles
de la Guerre et de la Marine ,
s'engage
à pacifier l'île .
li est
en outre stipu lé que la France
ne gardera la Corse
qu 'au cas
où, à l'ex piration d 'u n délai de
dix ans, Gênes n'aura pu rem- c
bourser les sommes investies .g :'! par le Gouvernement de Sa 0
Majesté -et il est fort douteux ~
qu'elle en ait les moyens ...
a:
La farouche
résistance
des Corses
Les Corse s n' ont aucunement
été consultés, et Pasquale
Paoli , qui a demandé à négo
cier directement avec le Roi
Soleil, a été éconduit.
lis sont
donc déterminés à lutter fa
rouchement contre le nou
veau maître qui leur a été
imposé.
La prise de posses
sion de l'île ne se fait pas
sans
difficulté, et la France se
heurte à une forte résistance .
Aux
vingt-cinq mille hommes
du corps expéditionnaire com
mandé par le comte de Vaux ,
Pasquale Paoli
ne peut oppo
ser que deux régiments et les
milices des communes dont il
a pris le contrôle .
Pourtant,
c'est seulement au bout d'un
an de combats acharnés et
sanglants que l'artillerie fran
çaise finit par avoir raison de
la ténacité des Corses, défini
tivement défaits à Pontenuo
vo le 9 mai 176 9.
Tandis
que Voltaire s'apitoie
sur le sort de l'île et s'enflam
me pour sa résistance en affir
mant qu'on « ne voit de telles
actions que chez les peuples
libres », la Corse est ratta
chée à la France et son admi
nistration est confiée au gé
néral Marbeuf.
Toutefois, elle
jouit d'un statut différent de
celui des provinces du royau
me,
qui res pecte ses particu
larismes et lui accorde une
certaine autonomie .
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..: 0 8.
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