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La Grande Bretagne s'est-elle démocratisée entre 1850 et 1914 ? (Histoire)

Publié le 16/08/2012

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Le nationalisme gallois et écossais fut beaucoup plus discret que celui exprimé par le peuple irlandais. En effet, que ce soit en Ecosse ou au Pays de Galles, le nationalisme tend à s'inscrire dans une démarche pacifique, via notamment la création d'organismes revendiquant l'appartenance nationale du peuple concerné. Aussi l'apparition de confédérations sportives telles que la league de football écossais en 1886, ou encore l'équipe galloise de rugby en 1860, sont symptomatiques d'un désir symbolique d'affirmer les racines communes du territoire dominé. Assurément, quelques rares protestations réussirent à amener certaines victoires (ex : en 1885 le gouvernement Gladstone fait un geste symbolique en direction du peuple écossais en lui accordant la création d'un Secrétariat pour l'Ecosse), mais les succès sont rares et quand bien même ils sont permis, s'inscrivent dans un degré bien moindre que ceux effectués en faveur du peuple irlandais.    2) ….quand l'Irlande préfère opter pour une méthode bien plus conflictuelle  La question religieuse, agraire et politique, nourrirent durant fort longtemps les manifestations du peuples celtes. Aussi la radicalisation du mouvement protestataire dans les années 1850, entraine irrévocablement la création de politique d'aide en direction de l'Irlande.  En effet, la Grande famine qui frappe l'Irlande de 1845 à 1850, conduit à la mort de 800 000 irlandais, ainsi qu'à l'émigration aussi importante d'une forte partie de son peuple. Bien que les années 1860- 1870 permettent une amélioration des conditions du peuple irlandais (accès au vote, à l'éligibilité ...), la population irlandaise n'en demeure pas moins frustrée de ne 

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« Le XXe siècle ne manque pas son lot de bouleversements institutionnels.

Et pour cause, l'aristocratie voyant ses pouvoirs s'éroder peu à peu_ contraignit la ChambreHaute d'user outre mesure de son droit de veto sur les Communes.

En effet, la dernière moitié du XIXe siècle s'anima aux sons de négociation voire de conflitinstitutionnel, entre les deux Chambres.

Mais au XXe siècle, la crise si longtemps évitée, éclata.

La crise se produit à la suite d'un énième rejet des Lords d'unenouvelle réforme budgétaire («People Budget»).

Un affrontement institutionnel, ainsi que constitutionnel s'en égal jusqu'alors, anime les deux assemblées.

S'appuyantsur leur large majorité aux Communes, les libéraux entreprennent une nouvelle réforme permettant de limiter le pouvoir de la Chambre Haute.

Le Parliament Actadopté en 1911 retire aux Lords une large partie de ses compétences.

En effet, son droit de véto est largement contrôlé (uniquement droit de regard sur les billsfinanciers) et réduit (deux fois par législature).

Sa durée de mandat diminue également, passant alors de 7ans à 5ans après 1911.

Enfin, le Parliament Act aborde unedimension plus sociale en ce qu'elle institue dans le même temps, un droit d'indemnité parlementaire (400£/an) au citoyen peu fortuné. 2) La modernisation de l'administration conjuguée aux premières décentralisations britanniques, permettent l'immersion locale de « la démocratie » … Le rapport Northcote Traveland sur « l'organisation de la fonction publique permanente » fait figure encore aujourd'hui, de pilier de la fonction publique britannique.Ce rapport édité dans les années 1850 soutien l'idée, qu'il est nécessaire d'instituer sur le territoire britannique_ un système d'examen approprié aux postes de lafonction public.

Le Home Service Act de 1870, va mettre en exécution ce principe en imposant le recrutement du personnel administratif par voie de concours.

Larationalisation de la fonction publique permet par la même occasion, de mettre un terme à la longue tradition clientéliste et népotiste de l'administration britannique. La fin du XIXe siècle voit d'autre part, les premières décentralisations.

En effet, le Local Government Act de 1888 permet aux comtés d'élargir leurs compétences.Cette réforme innovante crée des conseils de comtés élus, auxquelles les femmes (chef de famille uniquement) ont le droit de vote.

En 1894, les libéraux poursuiventla politique de décentralisation en attribuant aux petites localités l'autorisation d'effectuer des élections aux conseils des paroisses et aux conseils de district urbain,élections auxquelles _ cette fois l'ensemble de la communauté féminine (majeur) peut participer et être éligible.

L'entrée progressive des femmes dans la vie politiquelocale constitue les premiers jalons de leur accession à la vie politique nationale, et ce dès le début du XXe siècle. 3) … ce qui conduit à l'émancipation progressive des femmes En effet, l'affirmation des femmes dans la société britannique d'avant guerre, tend à s'accentuer de plus en plus.

Dans une Grande-Bretagne à la définition censitairede la citoyenneté (attachée à la propriété plus qu'à l'individu), il faudra attendre les premières réformes permettant à la femme d'accéder à la propriété individuellepour qu'il lui soit enfin reconnue certains droits civils.

Aussi, le Married Women's Property Act de 1883, donnent aux femmes mariées le droit de gérer la totalité deleur patrimoine personnel, et par le Municipal Corporation Act de 1869, elles acquirent enfin le droit de vote aux élections des municipalités.

Cette victoireprogressive des droits civiques féminins, est dut en partie à l'apparition dans la seconde moitié du siècle_ d'organisations féministes (telles que la Société londoniennepour le suffrage féminin -1867) qui n'hésitèrent pas multiplier les actions militantes afin d'obtenir leurs droits. B) … complété par le « réformisme Disraellien », qui se concentre principalement à améliorer les conditions de vie du peuple britannique1) Les prémices de l'Etat providence britannique conduisent à l'amélioration simultanée des conditions de vie des classes populaires Depuis son accession au monde politique, la classe ouvrière vat être l'épicentre des bouleversements sociaux et sociétaux de la Grande-Bretagne.

Cesbouleversements politiques conjugués à la massification des classes populaires dans la société anglaise, fut les raisons mêmes de l'émergence du syndicalismebritannique.

Le développement de l'action syndicale dès le tournant du XIXe siècle, contribuera à l'édification du Welfare Estate (= Etat Providence) britannique. Aussi1851 voit l'apparition du premier « syndicat unifié des ouvriers de la mécanique ».

C'est également l'époque où se développe considérablement les friendlysociety (société de secours mutuel) et les sociétés de consommation, qui confédérés en Trade Union en 1868, multiplient les protestations en faveur des droitsouvriers.

Les politiques contraints d'infléchir, adoptent dès 1871 la Trade Unions Act qui reconnait l'existence légale des syndicats.

En 1875, le gouvernementDisraeli autorise les piquets de grève permettant définitivement_ d'inscrire l'action syndicale dans la légalité.Des réformes sociales viennent complétées ce nouveau dispositif en faveur du bien être des classes populaires, et tout particulièrement des classes ouvrières.

En effet,le gouvernement Disraeli fait adopter en 1875 la loi « Maitre serviteur » permettant aux employés de jouir de la même égalité juridique que celle reconnue à leursemployeurs.

C'est également sous la gouvernance conservatrice qu'en 1880 est attribué au patron la responsabilité des accidents de travail des employés.

A cesdernières avancées, s'ajoutent les nombreuses mesures permettant de baisser progressivement la durée de temps de travail ouvrier.

Le nombre d'heure de travail chuteen effet de 60h/smn en 1850, à 56h 30min/ smn en 1874.

Le Factory Act de 1878, en encadrant plus strictement le travail des femmes et des enfants amélioresignificativement leur condition de travail.En 1909-1908, le célèbre ministre du commerce conservateur, Winston Churchill, fait adopter quatre projets de loi répondants aux attentes populaires et syndicales.La première le Coal Mines Act (1908) baisse le temps de travail dans les mines de 9h à 8h, le Trade Board Act lui institue des Trades Boards paritaire chargésd'arbitrer les relations Employeurs/Employé/Etat en mettant un terme aux abus de chacun (=fixe un salaire minimum par pièce etc.).

Enfin, l'UnemploymentWorkmen Act impose aux autorités la mise en place de Distress Communautees, organismes sociaux chargés notamment de verser des aides financières auxchômeurs.

A ces textes, base même du droit du travail moderne, s'ajoutent les travaux de Lloyd George (ministre libéral des finances) sur les pensions de retraite.

Eneffet, l'Old Age Pension Act qu'il porte, vise à redistribuer une partie des impôts sous formes d'allocations financières (5schibbling/smn) aux personnes de plus de70ans.Enfin, les conservateurs regroupés autour de Disraeli, adoptent de nombreuses réformes visant cette fois-ci à améliorer les conditions de vie des plus défavorisées.

LesPublic Health Acts adoptées dans les années 1870, permet effectivement de mettre en place les premières institutions de santé publique (hôpitaux public…), tout entravaillant à améliorer les réseaux d'assainissements urbains.

Enfin la création de logements sociaux (council flat) dans les grandes villes, participentconsidérablement au processus de démocratisation sociale de l'archipel.2) La démocratisation scolaireTout l'art de la démocratisation britannique fut de savoir ouvrir progressivement_ la sphère politique (via le droit vote notamment) aux individus jugés suffisammentmatures politiquement pour y exercer ses droits.

Il est donc nécessaire que le peuple soit préalablement instruit, pour qu'il puisse réellement prendre conscience de sonpouvoir.Aussi, dès 1870 le processus de démocratisation scolaire s'accélère de manière exponentielle.

La réforme de 1870 institue des schools boards élus dans chaquedistrict.

Bénéficiant de pouvoir large sur le domaine éducatif (pouvoir de récolter occasionnellement une nouvelle taxe afin d'entretenir une école publique) cetteréforme permet à l'Ecole de devenir une des principales préoccupations de l'Etat.

Les réformes des années 1870 permettent également de garantir la gratuité de l'écoleprimaire aux enfants les plus indigents, et dès 1899 à l'ensemble des élèves.

La création du Board of Education (Ministère de l'Instruction) en 1899 renforce cenouvel engagement de l'Etat.

En effet, la fin du XIXe siècle voit l'âge de la scolarité obligatoire reculé à 12ans, l'introduction à l'école des premiers repas gratuits, demême que les premiers pas de la médecine scolaire etc. En 1902 il est décidé de changer les school boards par des Education Authorities (= comités d'éducation des conseils de comté).

Ces derniers fonctionnent sur lemême principe d'administration que les school boards, mais se voit attribuer en plus_ la charge des écoles secondaires : c'est la naissance de l'enseignement secondairepublic.. »

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