La France et le « dossier Algérie »
Publié le 05/12/2018
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Ce qui a provoqué une mini-crise d'appareils ; le Quai d'Orsay refusant de voir la DST (Direction de la surveillance du territoire) et la DGSE (Direction générale de la sécurité extérieure) imposer leurs vues dans un domaine qui relève, selon lui, de l’action diplomatique. Dans un tel contexte, la rencontre entre les présidents Jacques Chirac et Liamine Zéroual, prévue à l’occasion de la célébration des cinquante ans de l'ONU, devenait impossible. Son annulation traduit sans doute plus un dysfonctionnement de l'appareil d'État français qu'un calcul politique des autorités algériennes. En tirant le meilleur parti de cette rupture, Alger a donné l'impression de mieux connaître les mœurs politiques françaises que Paris ne connaît le milieu politique algérien. De cette rupture, il s'est ensuivi de vifs échanges verbaux, la France utilisant le porte-parole du Quai d'Orsay tandis que les Algériens ont préféré s'exprimer par le canal de l'agence officielle de presse, l'APS (Agence presse service). Cette nouvelle tension diplomatique a mis en évidence l'extrême complexité des relations franco-algériennes. Aujourd'hui, l'ensemble de la classe politique française semble souhaiter la redéfinition de l’aide économique française à l'Algérie. Ce à quoi Alger rétorque qu'il ne s'agit pas là d'une aide désintéressée et qu'elle profite largement à la balance commerciale de la France.
Depuis quelques années, deux politiques s'opposent à Paris à l'égard de l’Algérie. La première, dont se sont fait l'écho les médias et l'intelligentsia parisienne, tend à reconnaître que les islamistes sont des interlocuteurs nécessaires. La seconde, qui prédomine dans les milieux de la sécurité et du renseignement, tend à considérer qu’il n’y a pas de compromis possible avec l'islamisme, que celui-ci est intrinsèquement porteur de violence et résolument antifrançais. La vague d’attentats qui a sévi en France durant l'été 1995, dont l'origine islamiste a été établie, a permis à la seconde école de prendre brusquement le pas sur la première.
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