La formation des États-nations et l'identité nationale
Publié le 25/06/2012
Extrait du document
L'organisation du pouvoir politique a pris des formes très différentes dans l'espace et dans le temps.
Par exemple,
Les empires : c'est une métropole qui domine des territoires périphériques ; et dans ces territoires tout le monde ne dispose pas des mêmes droits et des mêmes devoirs.
Les seigneuries féodales : elles reposent sur des pouvoirs disséminés, elles ne possèdent pas d'institutions centralisées, elles reposent sur la parenté et le lignage.
Aujourd'hui dans notre société contemporaine, le pouvoir politique repose sur un autre type d'organisation : l'« État «, qui s'est imposé petit à petit comme unique mode de gouvernement des sociétés. Aujourd'hui il n'y a pratiquement pas de pouvoir légitime en dehors de l'État.
Comment et pourquoi les sociétés modernes sont-elles progressivement organisées sur le modèle de l'État nation ?
Comment se développe la conscience nationale et quelles sont les conséquences de ce développement ?
La dynamique historique.
Les différentes conceptions de la nation, qui s'affrontent.
La définition de l'identité nationale qui prône ici en France.
Comment elle devient un enjeu dans des périodes électorales ?
Support : le texte de Gérard Noiriel.
Avant il faut faire un détour par la naissance de l'État comme forme principale de pouvoir politique, comment se sont transformer les formes de pouvoir d'avant ?
Le système politique féodal :
Un pouvoir politique personnalisé, non pas institutionnalisé.
«
Pour Weber et pour Elias, une entreprise politique ne peut être un État que si elle parvient à être la seule à avoir le droit d'exercer de la violence.Cela veut dire qu'aucun groupe ou individu à part lui n'est autorisé à employer la violence dans la société.Il ne reste que la légitime défense, mais c'est très encadré.
Il y a deux légitimités : La légitimité externe, c'est quand on va porter un jugement (penser qu'aller faire la guerre n'est pas légitime par exemple).La légitimité interne, l'État est légitime à user de violence au sens où il respecte les règles qui sont fixées par la loi, tant qu'elle rentre dans le cadre que l'État s'est fixé lui-même àtravers la loi.
En théorie, dans les sociétés démocratiques modernes, l'usage de la contrainte physique est toujours contrôlé, modéré, il doit se faire dans le respect du droit.
Aujourd'hui, de façon générale dans la société, on peut noter deux éléments, Le recours à la coercition est de plus en plus contrôlé, il est gradué pour éviter une dynamique de radicalisation.Pendant les manifestations, la police ne peut plus tuer (officiellement).
Il y a une évolution, Un contrôle de la violence qui se met en place.Les citoyens ont tellement intériorisé la nécessité d'obéir aux lois, que souvent l'emploi de la force n'est plus toujours indispensable.
Norbert Elias, La civilisation des moeurs.
1973.
La combinaison entre le monopole des ressources fiscales et le monopole de la violence est d'autant plus important qu'elles renforcent mutuellement.
Les ressources fiscales vont financer les forces militaires.
Les forces militaires vont permettre d'aller prélever l'impôt.
Il va falloir avoir une gestion de plus en plus importante, l'État va devenir cette réalité spécifique qu'elle est aujourd'hui, différenciée de la société, elle va s'autonomisée, elle estorganisée selon ses règles propres.
D'autres facteurs sur la formation de l'État.
La question du système économique : le développement du capitalisme marchand, à partir du XVe siècle, donne lieu à des puissantes bureaucraties étatiques comme en France ouen Angleterre où le fait que ces pays soient organisés autour du système capitaliste va les renforcer.
Au contraire, en Amérique Latine, où l'économie repose plus sur uneéconomie informelle, cela va donner lieu à des structures étatiques plus faibles, on va avoir des échanges plus locaux, on a moins besoin de cette centralisation.La question de la religion.
Certaines religions plus que d'autres vont donner plus de poids aux États.
Exemple en Grande-Bretagne le protestantisme a un effet d'uniformisationculturel et de légitimation Étatique, cela donne lieu à une construction plus unitaire, plus homègene de l'État.
Une des limites de l'oeuvre d'Elias, il se formalise sur la formation de l'État et il parle peu de la question de la nation.Or, c'est une question fondamentale, c'est un phénomène crucial porté par la construction de l'État que l'intrication croissante entre l'État et la nation.A partir du XVIIIe siècle, on a plus seulement l'État, on a l'État nation.
Gérard Noiriel, c'est le pionnier de l'histoire de l'immigration en France.C'est lui qui a développé la Socio Histoire, au croisement de la sociologie et de l'histoire.Ce croisement des disciplines est très instructif.
(En 2007, il appartenait au conseil scientifique de la CNHI (Cite Nationale de l'Histoire de l'Immigration) et avec 7 autres universitaires, il en a démissionné pour protester contre lacréation du ministère de l'immigration et de l'identité nationale.Ils ont montré que l'association entre ces deux termes : immigration et identité nationale, elle présupposait que l'immigration constituait une menace à l'identité nationale ; poureux c'est un positionnement xénophobe.) Il écrit ce livre pour expliquer sa démission :Gérard Noiriel, A quoi sert l'identité nationale.
1987.Dans ce livre il fait un retour historique sur la naissance et l'évolution de l'identité nationale.Et ensuite il analyse les discours sur les étrangers qui ont été prononcés pendant la campagne présidentielle de 2007.Il analyse les discours de Nicolas Sarkozy et Jean-Marie Lepen.
Le texte, il est construit en 4 moments forts dans la question de l'apparition de l'identité nationale en Europe etparticulièrement en France.
Les nations n'apparaissent qu'au XVIIIe siècle.
Le premier moment clé, c'est en France avec : La Révolution Française car elle ouvre un front qui va rester central pendant longtemps.
Elle oppose la bourgeoisie éclairée qui veut prendre le pouvoir à l'aristocratie.
D'un côté, on a les républicains qui vont défendre la nation (ils vont s'appuyer sur la notion de nation pour revendiquer la souveraineté populaire) comme symbole du peuple et ducôté de des monarchistes, on récuse complètement cette notion, on ne veut pas entendre parler de la nation car la nation c'est le symbole du suffrage universel et du principe del'égalité entre tous les citoyens.Les révolutionnaires érigent une conception ouverte de la nation (on veut que n'importe qui, qui vit sur le territoire de la France puisse participer à la nation) et de l'autre côté lesmonarchistes qui eux s'oppose à cette notion et ne veulent pas entendre parler de la nation.
Le second temps (du premier moment clé) important se passe en Allemagne au début du XIXe siècle : C'est contre la culture classique des élites, pour la libération et la diffusion de la culture populaire qui va peu à peu forger une identité commune populaire.
Cette diffusion estportée par trois philosophes : Johann Gottfried von Herder (1744 - 1803), Johann Gottlieb Fichte (1762 - 1814) et Jahn, ils vont collecter des traditions populaires et parallèlementle poids de l'histoire qui va devenir de plus en plus important ; on a une méthode historique qui se précise, on a des romans historiques qui commencent à émerger un peupartout, on a des théâtres nationaux, des peintures, on a plein de petits symboles artistiques, scientifiques, etc.
qui rassemblent le peuple sous un même étendard, on a descultures communes qui commencent à émerger.
Mais cette dimension culturelle de l'identité nationale qui émerge en Allemand au début du XIXe siècle, assez tôt en fait, ne seretrouve pas en France au début du XIXe siècle, car la France est structurée autour d'une distinction entre la ville et la campagne, la question de l'« étranger » ne se pose pas, ladistinction qui structure la France, c'est les riches et les pauvres, il n'y a pas de question des étrangers.
Il n'y a que quelques main-d'oeuvre étrangers mais on les voit comme despauvres pas comme des étrangers..
»
↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓
Liens utiles
- Europe : frontières Europe : vue d'ensemble La formation des États-nations s'est faite progressivement au cours des siècles et s'appuie sur un ensemble de traditions culturelles, politiques et administratives.
- CV et Lettre de motivation : demande de carte d'identité nationale sécurisée.
- Institut des Nations unies pour la formation et la recherche - relations internationales.
- Institut des Nations unies pour la formation et la recherche - éducation & enseignement.
- LA FRANCE DEPUIS 1945 : L'IDENTITÉ NATIONALE