La cohabitation sous la Vème république
Publié le 11/11/2012
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En 88 et 93 la cohabitation intervient à échéance normale de la législature et par deux fois la majorité
sortante socialiste est battue alors que l'élection présidentielle doit intervenir deux ans plus tard.
En 1997, la cohabitation résulte d'une décision malheureuse du président qui dissout une assemblée
dans laquelle ses partisans détiennent la majorité dans le seul objectif de la reprendre en main. La
dissolution intervient deux ans après l'élection du président Chirac. Les durées de la dissolution ont des
durées différentes (deux ans deux fois puis cinq ans)
3) Mise en perspective de la dissolution.
Le climat de chacune des expériences est très spécifique: la première est très conflictuelle d'autant que le
parti du président (PS) reste le premier parti de France. D'autre part, les deux hommes sont
expérimentés et tenaces. "Je ne demeurerais pas inerte" (Mitterrand) "Il ne nous fera pas grâce de cinq
minutes" (Chirac).
«
B) Cette ambiguïté est à l'origine d'un phénomène atypique.
1) Pour De Gaulle, la dyarchie est aussi impossible que le maintien d'un président désavoué.
De Gaulle
avait exclu en 1964 dans une conférence de presse "toute dyarchie au sommet".
Comme cette possibilité
n'est pas interdite par la constitution, on peut se demander pourquoi De Gaulle ne l'a pas fait? De même,
selon la vision qui était la sienne, il était inenvisageable surtout après 62 qu'on président doté de si larges
pouvoirs reste en fonction s'il était désavoué par un vote populaire.
Or De Gaulle a usé a multiples
reprises du referendum.
Il existe en France
des précédents: celui de Mac Mahon en 1877 avant la crise du 16 mai.
En 79 il démissionne car ses
intentions sont contraires aux principes de la République.
Le précédent Millerand est forcé à
démissionner car il était sortit de la neutralité habituelle du président.
Le général tire en quelques heures
les enseignements de son échec d'avril 1969 et démissionne.
2) Après 1986, la pratique dément une telle interprétation: c'est la cohabitation.
Les présidents Mitterrand et Chirac ont accepté en 1986, 1988, 1997 de nommer des premiers ministres
n'appartenant pas à leur camp politique.
La cohabitation dont l'idée avait été envisagée pour la première
fois en 1983 par Edouard Balladur.
Cette dernière évite toute crise constitutionnelle ouverte et met en jeu
de nouveaux équilibres.
Le président garderait la haute main sur le domaine réservé et le gouvernement
se chargerait de la politique intérieure économique et sociale.
3) Cette situation atypique peut créer des difficultés.
Le chef de l'Etat incarne traditionnellement les grandes fonctions régaliennes et exerce les fonctions de
représentation symbolique parce qu'il est l'élu des français (surtout après 62).
Dans certaines
circonstances cela peut mettre le premier ministre en porte à faux dans les négociations internationales
ou cela peut conduire à s'en tenir à des positions à minima.
Ce fut le cas lors du sommet européen de
Nice de février 2001 sur les institutions
et l'élargissement.
(Chirac et Jospin pas d'accord).
Il est des conséquences plus anecdotiques comme ce
problème de fauteuil au sommet du G7, il y avait pas la place pour deux français.
Entre Chirac et Jospin,
il y avait une sorte de course à la photo pour être pris en photo avec les grands chefs d'Etat et affirmer sa
supériorité.
II) De la cohabitation découle un équilibre parfois instable dont les données politiques sont à géométrie
variable.
A) La Vème république a connu trois période de cohabitation.
1) 1986-88 après cinq ans d'exercice du pouvoir par François Mitterand, les élections législatives de
1986 marquent une victoire de la droite parlementaire sous une étiquette commune d'UPF (Union pour la
France) mais les modalités du scrutin à la proportionnelle lui donne une courte majoritée en siège.
Dès
les résultats connus, François Mitterrand nomme Jacques Chirac comme premier ministre car il est le
leader de la principale formation de la nouvelle majorité.
Cette cohabitation dure deux ans jusqu'en 1988
et l'élection présidentielle qui les voit s'affronter au deuxième tour.
2) 1993-1995 après 5 ans d'exercice du pouvoir par la gauche (malgré l'ouverture au centre due à sa
majorité relative).
En 1993, la majorité relative sortant est largement battue, le président du RPR Jacques
Chirac souhaite prendre du recul, se réserver pour l'élection présidentielle de 1995, c'est donc à un de
ses proches,
avec son accords "un ami de 30 ans", Edouard Balladur que revient le poste de premier ministre.
3) 1997-2002.
Devenu président de la république, Jacques Chirac, qui souhaite reprendre le contrôle de
son camp politique ébranlé par la campagne présidentielle fratricide de 1995, dissout l'assemblée.
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