La CGT dominée par les syndicalistes révolutionnaires
Publié le 29/03/2019
Extrait du document
En octobre 1906, la CGT se réunit en congrès à Amiens. Deux courants s'opposent. L'un est réformiste, l'autre, révolutionnaire, l'emporte. La Charte d'Amiens marque les débuts du syndicalisme révolutionnaire incarné par la CGT. Ce texte est encore la référence de ses positions.
Le XVP Congrès national corporatiste et le X^ Congrès de la CGT se tiennent simultanément, à Marseille, en octobre 1908.
Réunie en congrès à Amiens, la Confédération Générale du Travail (CGT) vote, le 13 octobre 1906, une motion qui détermine les axes de son action future Dénommée par la suite Charte d'Amiens, cette décision porte en elle toute la politique que la CGT suivra durant des années. Point essentiel de ce congrès, la victoire d'une des grandes tendances qui composent la confédération, le courant révolutionnaire, partisan d'une action directe. La CGT affirme alors son intention de se passer de la négociation et du recours à l'État ou aux parlementaires. Son arme : la grève générale issue du
regroupement de tous les travailleurs. Son but : devenir une force représentative pour s'opposer directement au patronat. Ainsi, se posant en porte-parole du monde du travail, la CGT veut parvenir à transformer la société.
Créée en 1895 au congrès de Limoges, elle était la seule organisation à regrouper deux structures bien identifiées, les bourses locales du travail et les fédérations syndicales nationales issues des chambres syndicales. En 1902, tout en se renforçant, elle affiche ses ambitions, dépassant le seul cadre professionnel pour devenir une force de changement de la société.
Le texte de la Charte d'Amiens, véritable référence de la CGT, couronne, en 1906, la victoire du courant révolutionnaire sur les réformistes. Ces derniers, depuis la création de la SFIO et les ouvertures de Millerand permettant une participation au pouvoir, affirmaient la primauté de l'action politique, souhaitant une évolution de la législation sociale et la signature de conventions collectives.
Acte fondateur du syndicalisme révolutionnaire, la Charte reprend le texte présenté par le secrétaire général Griffuelhes. Il précise que la
CGT groupe en dehors de toute école politique tous les travailleurs conscients de la lutte à mener pour la disparition du salariat et du patronat. Il affirme également que l'émancipation intégrale ne peut se réaliser que par l'expropriation capitaliste.
1906
«
Le
XVI• Congrès
national
corporatiste
et le x• Congrès
de la CGT
se tiennent
simul tanément,
à Marseille,
en octobre 1908.
La
CGT dominée par
les syndicalistes révolutionnaires
En octobre 1906, la CGT se réunit en congrès à Amiens.
Deux courants s'opposent.
L'un est réformiste, l'autre,
rév olutionnair e, l'emporte.
La Charte d'Amiens marque
les débuts du syndic alisme révolu tionnair e incarné par
la CGT .
Ce texte est encore la référence de ses positions.
R éunie en cong rès à Amiens,
la
Confédération Générale
du Trav ail (CGT) vote, le 13
octobre 1906, une motion qui déter
min e les axes de son action future
Dénom mée par la suite Char te
d'Amie ns, cette décision porte en
elle toute la pol itique que la CGT
su ivra durant des anné es.
Point
essentiel de ce congr ès, la victoire
d'une des gran des tenda nces qui
com posent la conf édération, le
courant révolutionnair e, parti �an
d'une action directe.
La CGT affirme
alors son intention de se passer de la
négociation et du recours à l'É tat ou
aux parlementa ires.
Son arme : la
gr ève générale issue
du
regroupement de tous les
trava illeurs.
Son but : dev enir une
force représentative pour s'opposer
directe ment au patronat.
Ainsi, se
posant en porte- parole du monde
du trava il, la CGT veut parvenir à
transformer la société.
Créée en 1895 au congr ès de
Li moges, elle était la seule orga
nisation à regrouper deux structures
bien identifiées, les bou rses locales
du trava il et les fédérations syndi
cales nationales issues des chambres
syn dicales.
En 1902, tout en se
renforçant, elle affiche ses ambi
ti ons, dépassa nt le seul cadre
profes sionnel pour dev enir une force
de changement de la société.
Le texte de la Char te d'Amiens,
véritable référence de la CGT ,
couronne, en 1906, la victoire du
couran t révo lutionnair e sur les
réformistes.
Ces derni ers, depuis la
création de la SFIO et les ouvertures
de Millerand permettant une
participation au pouvoir, affirmaient
la primau té de l'action politique,
so uhai tant une évolu tion de la
législation sociale et la sig nature de
conventions collectives.
Acte fondateur du syndic alisme
rév olutionnair e, la Cha rte reprend le
texte présenté par le sec réta ire
général Griffu elhes.
Il précise que la CGT
group e en dehor s de toute
école politique tous les trava illeur s
conscie nts de la lutte à mener pour
la disparition du salar iat et du
patronat.
Il affirme également que
l'émanci pation intégrale ne peut se
réa liser que par l'expr opriation
cap italiste.
Autre partie fonda
mentale de la motion : le syndicat
sera dans l'avenir le groupement de
production et de répartition, base de
réorganisation sociale.
Les membres du bureau du Syndicat
national des Instituteurs, 1912
Enfin , marque des révolution
nair es à l'e ncontre des réformis tes et
des anar chistes : le syndicat n'a pas à
se préoccuper des partis et des sectes
qui, en dehors et à côté, peuvent
poursuivre la transformation sociale.
Avec l'adoption d'une telle réso
lution, les dés sont jetés.
La mission
du syndicat est clairement défi nie,
dans le droit fil des théories révolu
tionna ires.
C'est à lui que revient la
mission de sortir le prolétariat de sa
condition et de mettre en place le
socia lisme.
À partir de ce moment, la
confédéra tion accentue les actions
revendicatives.
S'opposant à la vie
chère et aux expéditions coloniales,
elle affirme sa volonté de pacifisme
et sa haine de la guerre.
Mais,
su rtout, elle a trouvé son cheval de
bata ille : la journée de huit heur es
car, pour elle, le prolétariat ne doit
plus seulement survivre mais vivre.
Cette revendication avait été clair e
ment exprimée lors du 1� mai 1906
et des grèves du printemp s.
Les
secréta ires généraux
de la CGT depuis 1g 4o
1892-1975
Benoit Frachon
Né en 1892 d'une famille de
min eurs, il rejoint le syndi·
calisme révolution naire en
191 O.
Mem bre de la SFIO en
19 20, il adhère au Parti com
munis te après le congrès de
Tours en 1921 et devient maire
adjoin t de Sain t-Etienne ,
proche de son village natal.
Membre du comité central, il
accède à la dir ection collé
gial e du PCF en 1929 puis
reprend en main la CGTU où il
élimin e l'anar cho-s yndica·
lisme.
En 1936, il dirige la CGT
avec Jouhaux.
Acteur du PCF
cland estin pendant la guerre,
il reprend la tête de la CGT
jusqu'en 1967 et reste membre
du bureau politique du PCF
jusqu'à sa mort en 1975.
Né en 1927
Georges Seguy
Toulousain né en 1927, cet
ouvrier typographe entre au
PCF en 1942.
Responsable de
la résistance FTP, il est arrêté
et déporté.
Il entre à la SNCF
après la guerre, accède au
secréta riat général des che
mi nots CGT jusqu'en 1965
al ors qu'il est mem bre du 19
06
bureau politique du PCF Georges Séguy
depuis 1956.
Secrétaire géné
ral de la CGT en 1967 et
acteurs des événements de
19 68, il recherche l'unité
d'ac tion avec la CFDT.
En
19 82.
il abandonne ses
responsa bilités syndicales
et poli tiques.
Né en 1924
Henri Krasucki
Né en 1924 à Varsovie, il
arrive à Paris en 19 26 et entre
dans la résistance (les MOl
imm igrés communis tes}, puis
est arrêté et déporté en 1943.
De national ité française en
1947, il prend des responsa
bili tés au sein de la CGT où il
devient directeur de La Vie
ouv rière.
Membr e du bureau
politique du PCF en 1964, il
est le second de Georges
Séguy puis son successe ur à la
tête de la CGT de 1982 à 1992.
Né en 1933
Louis Viannet
Né en 1933 à Vienne, il prend
des respo nsabilit és au sein de
la CGT et du PCF.
Ancien
agent des PTI, il succède à
Henri Krasucki au secrétariat
général de la CGT en 1992 et
quitte le bureau politique du
PCF deux ans plus tard..
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