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La bipolarisation et le jeu politique sous la Vème République

Publié le 06/04/2014

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"Ce que fait la bipolarisation aux jeux politiques sous la Vème République" Avec l'instabilité politique qui marque la IVème République de part notamment la fin de la guerre d'Algérie, Charles de Gaulle accède au pouvoir, appelé par les français eux-mêmes mais aussi par les circonstances exceptionnelles qui touchent la France (utilisation de l'article 16 qui donne les pleins pouvoirs). De Gaulle est élu par un collège de grands électeurs et une fois Président de la République, il décidera de rédiger en 1958, une nouvelle Constitution, celle de la Vème, par un petit groupe d'Hommes, une constitution plus solide où l'exécutif est plus présent. Il faut savoir que Charles de Gaulle est très populaire et son parti, l'Union pour la Nouvelle République devient le premier parti de France en 1961. Sous la Vème République, on voit que les procédures électorales vont moduler l'espace politique français notamment par des contraintes dites bipolaires mais on note aussi que le système de référendum qui sera beaucoup utilisé est un facteur de la bipolarisation du jeu politique français. Ainsi, si on prend les racines latines et grecques du mot bipolarisation, du latin bi qui signifie double, deux et du grec polos qui signifie pôles, on a bien le concept de doubles pôles. Selon Pascal Perrineau et Dominique Reynie, « La bipolarisation est le processus par lequel la compétition politique tend à s'organiser autour de deux pôles constitués par des alliances de partis qui occupent la totalité ou la quasi-totalité de l'espace politique, condamnant à la marginalisation, voire à la disparition, les formations qui refusent de s'associer à l'une ou l'autre de ces coalitions. » (Dictionnaire du vote, Paris, PUF, 2001). Il semble donc évident que lorsqu'il existe de nombreuses tendances politiques au sein du Parlement, on assiste à ce processus de bipolarisation, c'est à dire des alliances électorales avec les deux partis majoritaires (en France c'est bien le cas avec l'UMP et le Parti socialiste). Cependant, attention, il ne faut pas confondre bipolarisation et bipartisme. Si on prend l'étymologie du mot bipartisme on retrouvera la signification « deux parts, deux partis ». En effet, le bipartisme est une situation politique dans laquelle seul deux partis politiques sont dans la capacité d'obtenir la majorité au Gouvernement et de gouverner en alternance, c'est une vie politique à deux (on peut citer le bipartisme étasunien avec les démocrates et les républicains) qui conduit généralement à un parti de droite et un parti de gauche ayant des ambitions proches et ne remettant pas en cause la système et régime politique mis en place. C'est la raison pour laquelle nous allons étudier comment l'émergence de la bipolarisation influe-t-elle sur les jeux politiques français de la Vème République avant d'être déstabilisée par des stratégies politiques individuelles et indépendantes? Par jeux politiques, on entend l'ensemble des interactions entre les partis politiques donnant un dynamisme au régime politique instauré. Et donc, nous verrons dans un premier temps qu'on voit très vite apparaitre l'émergence d'un nouveau jeu politique centré autour du phénomène de bipolarisation (I) mais que l'arrivée de stratégies politiques nouvelles et individuelle viennent poser un frein à ce processus (II). I. L'émergence d'un nouveau jeu politique centré autour du phénomène de bipolarisation Cette émergence s'est faite en plusieurs étapes. On observe tout d'abord un passage véritable du multipartisme, reliquat de la IVème, à la bipolarisation (A) qui sera à son apogée dans les années 60-70 (B). A. Le passage du multipartisme à la bipolarisation (1958-1962) En 1958, on a un système de multipartisme avec des partis relativement souples et faiblement organisés. Les partis politiques ne remportent pas le plus grand succès auprès des électeurs et des acteurs de la vie politique française. De ce fait, Michel Debré, premier ministre, aura l'idée de saisir l'opportunité des élections législative de novembre 1958 afin de proposer au Président De Gaulle un mode de scrutin qui permettrait de limiter la pluralité influente des partis politiques français. Il faut savoir qu'avant 1958, on fonctionnait avec un système de bipartisme, c'est à dire une vie gouvernementale à deux, deux formations ayant vocation à gouverner comme fonctionne actuellement la Grande Bretagne. Et donc Debré va proposer de rétablir un système de scrutin majoritaire à un tour qui permet de consolider le bipartisme de Grande Bretagne et qui avait permis au multipartisme de s'étaler en Europe lors de son abandon. On peut l'affirmer que l'année 1958 redessine un paysage politique français avec deux camps opposés et inégaux dont l'un souhaite le régime alors que l'autre le dédaigne. Le phénomène du gaullisme dépasse les limites du clivage droite-gauche traditionnel. C'est Maurice Duverger1 qui dans son ouvrage sur Les Partis Politiques en 1951, explique pourquoi le scrutin majoritaire à un tour favorise une baisse des partis politiques. En effet, il dit que ce scrutin favorise les fusions de partis politiques contrairement à celui à deux tours qui favorise les alliances et de plus, il donne aux électeurs l'envie de ne voter que de manière utile et donc d'ignorer les plus faibles partis politiques. Cependant, c'est un scrutin majoritaire uninominal à deux tours qui sera adoptée avec quelques modifications afin de vaincre une préoccupation essentielle de l'é...

« En 1958, on a un système de multipartisme avec des partis relativement souples et faiblement organisés.

Les partis politiques ne remportent pas le plus grand succès auprès des électeurs et des acteurs de la vie politique française.

De ce fait, Michel Debré, premier ministre, aura l’idée de saisir l’opportunité des élections législative de novembre 1958 afin de proposer au Président De Gaulle un mode de scrutin qui permettrait de limiter la pluralité influente des partis politiques français.

Il faut savoir qu’avant 1958, on fonctionnait avec un système de bipartisme, c’est à dire une vie gouvernementale à deux, deux formations ayant vocation à gouverner comme fonctionne actuellement la Grande Bretagne.

Et donc Debré va proposer de rétablir un système de scrutin majoritaire à un tour qui permet de consolider le bipartisme de Grande Bretagne et qui avait permis au multipartisme de s’étaler en Europe lors de son abandon.

On peut l’affirmer que l’année 1958 redessine un paysage politique français avec deux camps opposés et inégaux dont l’un souhaite le régime alors que l’autre le dédaigne.

Le phénomène du gaullisme dépasse les limites du clivage droite-gauche traditionnel.

C’est Maurice Duverger 1 qui dans son ouvrage sur Les Partis Politiques en 1951, explique pourquoi le scrutin majoritaire à un tour favorise une baisse des partis politiques.

En effet, il dit que ce scrutin favorise les fusions de partis politiques contrairement à celui à deux tours qui favorise les alliances et de plus, il donne aux électeurs l’envie de ne voter que de manière utile et donc d’ignorer les plus faibles partis politiques.

Cependant, c’est un scrutin majoritaire uninominal à deux tours qui sera adoptée avec quelques modifications afin de vaincre une préoccupation essentielle de l’époque qui était le besoin de rationnaliser l’offre politique et de constituer un ensemble de deux pôles ou blocs susceptibles d’enjoindre des majorités stables.

Et c’est véritablement cette mise en place du scrutin majoritaire à deux tours qui fera entrer la Vème république dans une aire de bipolarisation.

En effet, le scrutin majoritaire à la base, est le plus ancien et consiste à distribuer un ou plusieurs sièges à celui qui obtient le plus de voix.

Alors que celui à un tour favorise l’alternance, celui à deux tours implique la notion de majorité absolue afin de gagner au premier tour et permet aux partis politiques les plus petits de s’allier au second tour. De ce fait, à l’issue des élections de 1958, tous les partis politiques sont mobilisés par le gouvernement de Debré à l’exception des socialistes.

En janvier 1959, on aura donc 6 nouveaux groupes parlementaires qui composeront l’Assemblée Nationale en comptant celui des non inscrits.

Debré engage la responsabilité du gouvernement sur son programme et sur son discours de politique générale les 15 janvier et 13 octobre 1959.

Cette mise en place restera la même à quelques changements près jusqu’en 1962 car à partir de cette date, avec notamment le contexte de la fin de la guerre d’Algérie, les groupes parlementaires se verront hostiles aux partis du centre et du centre gauche de l’opposition notamment.

Ainsi, on peut dire que les systèmes de partis existants sous la IIIème et la IVème République sont encore présents au début de la Vème puisqu’on a une multiplicité de partis, de structures relativement souples et une absence de clivage entre majorité et opposition.

Même si les structures des institutions ont changé, il reste véritablement un esprit commun entre notre nouvelle République et l’ancien système des partis qui n’est pas encore entré dans une logique majoritaire et que le général de Gaulle veut réformer pour de bon.

Il faudra cependant attendre la fin des élections de 1962, notamment le deuxième tour pour voir apparaître avec l’échec du « Cartel des non » opposé au gaullisme une logique bipolaire.

Le gaullisme s’est donc affirmé en force et montre les limites du système multipartiste. 1.

Les Partis Politiques de Maurice Duverger.

Ouvrage publié dans sa première édition en 1951.

Maurice Duverger, sociologue français, analyse les différentes variables influents sur les partis politiques sous la Vème et notamment les modes de scrutin. B.

De 1962 aux années 80: l’apogée de la bipolarisation ? L’année 1962 est donc un tournant majeur sous la Vème République.

Le Général de. »

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