Kaunda Kenneth Homme d'Etat zambien

« Powered by TCPDF (www.tcpdf.org)16 décembre 1964 Série No 23 Fiche No 269 Kaunda (Kenneth) 1.

Le président de la République de Zambie (ancienne Rhodésie du Nord) est né en 1924, à Lubwa, dans une mission presbytérienne où son père était évangéliste et sa mère institutrice.

Orphelin à onze ans, il exerce des métiers divers pour pouvoir achever ses études et enseigner à son tour.

Peu soucieux de politique, il ne milite qu'assez tard au sein de I'Afrlcan National Congress; mais il en devient vite une des personnalités les plus importantes et, en 1953, est élu secrétaire général du mouvement.

2.

Admirateur fervent du Mahatma Gandhi, il prône la non-coopération sans violence pour protester contre la volonté britannique d'édifier une Fédération d'Afrique centrale (Rhodésie du Nord et du Sud, et Nyassaland).

Arrêté, il gagne en prestige et sort de prison résolu à réaliser son rêve d'une Zambie Indépendante.

Pour qu'une nouvelle peine de détention ne lui soit plus une épreuve, il ordonne sa vie de manière si aus­ tère qu'il met sa santé en péril.

11 voyage aussi, se rend en Inde, en Afrique occiden­ tale et à Londres, où il noue d'utiles relations.

3.

De retour en Rhodésie, il juge trop modéré Harry Nkumbula, président de I'ANC, et fonde, en 1958, son propre parti, le Zambia African National Congress, formation éphémère, interdite sitôt créée, qui lui vaut neuf mois de prison.

C'est néanmoins de ce groupement que naît, en janvier 1960, dès la libération de son chef, l'United National lndependence Party (UNIP), qui remporte une victoire écrasante, en jan­ vier 1964, aux premières élections au suffrage universel organisées en Rhodésie du Nord.

Kenneth Kaunda, en même temps que le poste de premier ministre, obtient la promesse de l'indépendance de la Zambie pour octobre 1964.

4.

Avant ce triomphe, de longues négociations sur l'avenir constitutionnel du pays furent nécessaires, interrompues à plusieurs reprises, et durant lesquelles Kenneth Kaunda put donner des preuves de sa patience et de son obstination.

Lors des conférences de Lancaster House, les hauts fonctionnaires britanniques furent heureu­ sement impressionnés par les qualités de leur interlocuteur, qui sut aussi gagner à ses vues modérées les Européens libéraux et influents du territoire.

5.

De l'Eglise d'Ecosse et de la méditation de Gandhi, il a gardé le goût du compro­ mis.

Il a donné cette définition de la démocratie, qui le distingue de plusieurs leaders nationalistes africains: " l'art d'apprécier le point de vue d'autrui "· Il doit à ses parti­ sans et à son opulente chevelure le surnom de « lion du Zambèze "• mais son passé comme son action ne correspondent guère à l'image d'un grand fauve assurant par la force son pouvoir.

Il a fait de la houe le symbole de son parti, et il insiste sur le travail, tenace et patient, seul moyen pour son peuple, dit-il, de faire fructifier ses ressources et d'acquérir un jour la véritable indépendance.. »