John F. Kennedy : la « nouvelle frontière »
Publié le 28/03/2019
Extrait du document
John F. Kennedy : la « nouvelle frontière »
1960
Aucun président américain n'a autant fasciné ses contemporains que John F. Kennedy. Après la paralysie de i'ère Eisenhower et le choc de Spoutnik, il montre aux Soviétiques la volonté des États-Unis de restaurer leur prestige.
Les citoyens de New York saluent avec enthousiasme le candidat démocrate à la présidence, John F. Kennedy, en compagnie de son épouse Jacky. L'État de New York envoie à lui seul
42 délégués pour l'élection du président.
Même si quelques instituts de sondage l'ont laissé prévoir, la courte victoire électorale du 8 novembre 1960 de John F. Kennedy sur son rival républicain, Richard Nixon, provoque la surprise : il est jeune, catholique et ne possède aucune expérience internationale. Pour la première fois aux États-Unis, la campagne présidentielle s'est disputée à la télévision et le charisme de Kennedy, sa jeunesse, ses qualités de tribun, ainsi que son ambition, ont remporté la victoire. À 42 ans, il est le plus jeune des 35 présidents que les États-Unis ont connus.
Dans la tradition de Wilson et de Roosevelt, Kennedy envisage un nouvel ordre mondial. Sa « nouvelle frontière » est une vision typiquement américaine qui s'enracine dans l'aventure des pionniers du xix' siècle et attire avant tout les jeunes. Il propose, entre autres choses, un important programme spatial visant à conquérir la Lune avant la fin de la décennie.
Kennedy ne supporte pas l'idée de n'avoir face à l'URSS qu'une seule alternative, une troisième guerre mondiale ou la capitulation. Il substitue à la stratégie de la dissuasion le concept de « réponse flexible » et de « coexistence pacifique », afin de diminuer le risque d'une guerre atomique et de donner à sa politique une réelle liberté de manœuvre. Il propose également aux Alliés du vieux continent une coopération dans un partenariat atlantique reposant sur les deux piliers que sont l'Amérique et l'Europe. Aucun autre président américain n'a autant que lui encouragé l'union de l'Europe.
Il veut stabiliser l'Amérique latine par un renforcement de l'aide au développement. Ses objectifs en politique intérieure sont identiques à ceux de sa politique étrangère : les mêmes droits pour tous les Américains, pas de discrimination raciale, une amélioration du système éducatif, des investissements de l'État pour développer l'industrie et, par là même, obtenir une
baisse du chômage, développer l'aide sociale en faveur des vieillards, des malades et des chômeurs.
Bien que modestes, les premiers succès se produisent. Au cours des troubles raciauxen Alabama (mai 1961), le gouvernement de Kennedy soutient sans hésitation Martin Luther King et le mouvement des droits des citoyens, en envoyant l'armée fédérale contre les hors-la-loi. Il met en place des réformes sociales et contre la discrimination que son successeur Lyndon Johnson développera.
«
Les
citoyens
de New York
saluent avec
enthousiasme le candidat
démocrate à
la présidence,
John F.
Kennedy,
en compagnie
de son épouse
Jacky.
L'�tat
de New York
envoie à lui seul
42 délégués
pour l'élection
du président.
John
F.
Kennedy :
la« nouvelle frontière»
Aucun président américain n'a autant fasciné
ses contemporains que John F.
Kennedy.
Après
la paralysie de l'ère Eisenhower et le choc de
Spoutnik, il montre aux Soviétiques la volonté
des États-Unis de restaurer leur prestige.
M ême si quelques instituts de
sondage
l'ont laissé prévoir,
la courte victoire électorale
du 8 novembre 1960 de John F.
Ken
nedy sur son rival républicain, Richard
Nixon, provoque la surprise : il est
jeune, catholique et ne possède aucune
expérience internationale.
Pour la pre
mière fois aux États-Unis, la campagne
présidentielle s'est disputée à la télé
vision et le charisme de Kennedy,
sa jeunesse, ses qualités de tribun,
ainsi que son ambition, ont remporté
la victoire.
À 42 ans, il est le plus jeune
des 35 présidents que les États-Unis
ont connus.
Dans la tradition de Wilson et de
Roosevelt, Kennedy envisage un nou
vel ordre mondial.
Sa « nouvelle fron
tière » est une vision typiquement amé
ricaine qui s'enracine dans l'aventure
des pionniers du XIX' siècle et attire
avant tout les jeunes.
li propose, entre
autres choses, un important pro
gramme spatial visant à conquérir la
Lune avant la fin de la décennie.
Kennedy ne supporte pas l'idée de
n'avoir face à l'URSS qu'une seule
alternative, une troisième guerre mon
diale ou la capitulation.
Il substitue à
la stratégie de la dissuasion le concept
de « réponse flexible >> et de « coexis
tence pacifique », afin de diminuer le
risque d'une guerre atomique et de
donner à sa politique une réelle liberté
de manœuvre.
Il propose également
aux Alliés du vieux continent une
coopération dans un partenariat atlan
tique reposant sur les deux piliers que
sont l'Amérique et l'Europe.
Aucun
autre président américain n'a autant
que lui encouragé l'union de l'Europe.
Il veut stabiliser l'Amérique latine par
un renforcement de l'aide au déve
loppement.
Ses objectifs en politique
intérieure sont identiques à ceux de sa
politique étrangère : les mêmes droits
pour tous les Américains, pas de dis
crimination raciale, une amélioration
du système éducatif, des investisse
ments de l'État pour développer l'in
dustrie et, par là même, obtenir une baisse
du chômage, développer l'aide
sociale en faveur des vieillards, des
malades et des chômeurs.
Bien que modestes, les premiers
succès se produisent.
Au cours des
troubles raciaux en Alabama (mai 1961 ),
le gouvernement de Kennedy soutient
sans hésitation Martin Luther King et
le mouvement des droits des citoyens,
en envoyant l'armée fédérale contre
les hors-la-loi.
Il met en place des
réformes sociales et contre la discri
mination que son successeur Lyndon
Johnson développera.
Dallas, 22 novembre 1963: Kennedy est
atteint par les balles de Lee Harvey Oswald.
En politique extérieure, il doit
affronter plusieurs crises majeures dont
la construction du mur de Berlin, qui
commence le 13 août 1961, et l'échec
de la tentative de renverser Fidel
Castro lors de l'opération de la baie des
Cochons (20 avril 1961).
Mais il stoppe
l'installation à Cuba d'une base de
fusées soviétiques (octobre 1962), fai
sant ainsi reculer Nikita Khrouchtchev.
L'idée d'un partenariat atlantique
échoue devant l'opposition du prési
dent français, Charles de Gaulle, parce
que, dans cette alliance, il estime que
les États-Unis conserveraient l'exclusi
vité de la dissuasion nucléaire.
Entre-temps, Kennedy engage les
États-Unis dans la guerre du Vietnam
sans pressentir le désastre qui en résul
tera.
La question reste ouverte de
savoir si le président aurait reconnu à
temps son erreur et épargné ainsi à
l'Amérique la défaite.
Le 22 novembre
1963, en traversant Dallas dans une voi
ture découverte, Kennedy est assassiné
par Lee Harvey Oswald.
Personnalités
américaines
des années 60
1908-1973
lyndon B.
Johnson
Quelques heures après l'assas
sinat de J.F.
Kennedy, le vice
président prête serment à
bord de l'avion présidentiel.
L'homme politique, plutôt
terne, fait aboutir les réformes
sociales.
Deux lois sur les droits
des citoyens (en 1964 et en
196B) doivent conférer l'éga
lité aux Afro-Américains.
Du
point de vue de la politique
sociale, Johnson est après
F.O.
Roosevelt le président le
plus important des États-Unis.
1913-1994
Richard M.
Nixon
Nixon était déjà au pouvoir
sous Eisenhower en qualité de
vice-président.
Après avoir
essuyé une courte défaite dans
le combat électoral contre
Kennedy, il refait surface en
1965.
Les républicains font de
lui leur candidat et il gagne en
1968.
Appuyé par son secré
taire d'État Henry Kissinger, il
assure le retrait des Américains
du Vietnam et renoue des
relations avec la Chine.
Accusé
par des journalistes du
Washington Post d'avoir
commandité la pose de micros
clandestins au siège du parti
démocrate, le Watergate, il
donne sa démission en 1974.
1925-1968
Robert F.
Kennedy
Jeune frère de J.F.
Kennedy, il
dirige sa campagne électorale
en 1960.
En qualité de ministre
de la Justice, il appartient au
cercle restreint des conseillers
du président.
En 1968, alors
qu'il vient de remporter les
élections primaires en Califor
nie et qu'il se trouve de ce fait
en position favorable dans
la campagne présidentielle, il
est assassiné au cours d'un 1960
Lyndon B.
Johnson
Richard M.
Nixon
(à droite) avec
Henry Kissinger
meeting à Los Angeles.
Robert F.
Kennedy
1929-1968
Martin Luther King
Ce défenseur des droits des
citoyens dirige d'immenses
« marches de la liberté >> au
début des années 60, pour
demander la parité des droits
entre les Noirs et les Blancs.
Il oppose une résistance non
violente contre la discrimina
tion raciale et l'injustice sociale.
Il reçoit le prix Nobel de la paix
en 1964.
Ce pasteur noir, sym
bole de la lutte pour la libéra
tion des « non-Blancs ))1 est
assassiné à Memphis, le 4 avril Martin
Luther King
1968..
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