impérialisme - relations internationales.
Publié le 22/05/2013
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Les différentes formes que prend l’impérialisme (et sa fréquence) amènent à voir dans ce phénomène l’expression d’une réalité plus profonde, en relation avec l’instinct deconservation, par lequel les collectivités humaines (dans quelque domaine que ce soit) sont enclines à l’expansion.
Aussi de nombreux spécialistes ont-ils cherché àcomprendre les causes d’un tel phénomène.
Ils identifient trois grands types de motivations selon l’école à laquelle ils appartiennent.
3.1 La motivation économique
Les principales théories économiques qui associent impérialisme et capitalisme sont celles qui s’inspirent de la pensée de Karl Marx, notamment les analyses de Lénine,telles qu’il les exprime dans son ouvrage Impérialisme, stade suprême du capitalisme (1916).
Les États cherchent à dominer d’autres États afin de développer leur économie, de se procurer des matières premières et de la main-d’œuvre supplémentaires, ou encore de trouver des débouchés pour leur surplus de capital et des marchéspour leur excédent de production.
Ces théories ont depuis lors été affinées par des auteurs tels qu’Immanuel Wallerstein, donnant lieu à l’interprétation structuraliste del’impérialisme selon le modèle centre-périphérie.
Cette école continue à placer l’économie au cœur du phénomène capitaliste, tout en tenant compte d’autres facteursfondamentaux tels que le « leadership » politique, militaire ou culturel que le « centre » impose à la « périphérie ».
Assouplissant la vision monolithique de Marx, ce courantintroduit la possibilité d’une pluralité de centres secondaires aux côtés de la puissance dominante.
Selon ce modèle, les États-Unis se situeraient au cœur du centre, etconstitueraient aujourd’hui la plus grande puissance impérialiste de la planète, en cette fin de siècle, depuis la chute de l’empire soviétique.
3.2 Les motivations politiques
D’autres théories mettent en avant les déterminants politiques de l’impérialisme et soutiennent que les États cherchent à s’étendre avant tout pour répondre à leur soif depuissance, de prestige, de sécurité et d’avantages diplomatiques vis-à-vis des autres États.
3.3 Les motivations idéologiques
Il existe un troisième type d’explication qui met en avant les motivations idéologiques.
Dans cette perspective, les États seraient poussés à l’impérialisme (on pourrait parlerici d’une sorte de prosélytisme) par leurs convictions politiques, culturelles ou religieuses.
Il est vrai que, contrairement au simple fait colonial, la politique impérialiste n’estpossible que justifiée par une idéologie dépassant le particularisme culturel des nations dominantes aussi bien que dominées.
Celle-ci se doit donc d’être universalisable endroit, et susceptible d’être adoptée en fait par les nations conquises.
Pour expliquer les politiques impérialistes, aucune de ces raisons n’est suffisante et aucune ne peut se suffire à elle-même.
D’ailleurs, la plupart du temps, ces raisonss’entrecroisent plus ou moins.
La caractérisation d’un impérialisme ne peut donc vraiment se faire que lorsqu’il y a prédominance de l’une d’entre elles.
4 LES EFFETS DE L'IMPÉRIALISME
4.1 Les effets économiques
Les effets de l’impérialisme sont fréquemment analysés en termes économiques.
On voit alors apparaître deux points de vue opposés : d’aucuns affirment quel’impérialisme implique l’exploitation et qu’il est responsable du sous-développement et de la stagnation économique des pays pauvres ; d’autres soutiennent que sil’impérialisme profite aux pays riches, il profite également aux pays défavorisés, au moins à long terme.
Il est difficile de départager ces points de vue au moins pour deuxraisons : premièrement, les conséquences économiques de l’impérialisme varient selon ses formes.
À ce titre, l’impérialisme colonial est le plus destructeur, par la volontéprédatrice qui l’engendre.
Deuxièmement, il est souvent difficile de distinguer les causes de pauvreté propres à la nation de celles qui sont d’origine internationale.
De plus,il apparaît que l’impact de l’impérialisme est inégal : certains pays pauvres ont bénéficié plus que d’autres de leur contact avec les pays riches.
L’Inde, le Brésil ou encorecertains pays émergents du Sud-Est asiatique commencent même à entrer en concurrence économique avec leurs anciens colonisateurs, phénomène qui par ailleurscontredit l’interprétation structuraliste.
Ainsi, il est préférable d’étudier les conséquences économiques de l’impérialisme au cas par cas.
4.2 Les effets politiques
Ils sont tout aussi difficiles à évaluer.
D’une part, ils peuvent irrémédiablement détruire les modes de vie et de pensée traditionnels sans toujours rendre possible nil’assimilation véritable de cultures allogènes, même dans leurs versions universalisables, ni la production de nouvelles formes culturelles autochtones.
Il ne résulte alors del’impérialisme qu’une paupérisation absolue, tant économique que culturelle, responsable en partie de l’instabilité politique chronique de nombreux pays du tiers monde.D’autre part, l’impérialisme peut permettre la mise en relation des peuples et des cultures ainsi que le dépassement du cadre étroit de l’autochtonie.
Dans cette mesure, onpeut considérer qu’il est, en tant que syncrétisme, producteur de civilisation et d’universalité.
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