Hggsp terminale Sujet 2 : Construire la paix du XVIIe siècle au milieu des années 2000 : du système d’équilibre des puissances à la sécurité collective.
Publié le 30/04/2024
Extrait du document
«
Hggsp terminale
Sujet 2 : Construire la paix du XVIIe siècle au milieu des
années 2000 : du système d’équilibre des puissances à la
sécurité collective.
« En aucun cas, la guerre n’est un but par elle-même.
On ne se bat
jamais, paradoxalement, que pour engendrer la paix, une certaine forme
de paix », déclarait Carl Von Clausewitz, théoricien militaire prussien du
début du XIXème siècle.
Depuis la fin de la Guerre de Trente Ans, en 1648,
la paix constitue effectivement un enjeu de taille pour tous les
belligérants.
Et pour cause, une intense activité diplomatique se déroule
pendant les hostilités, signe de la volonté des européens d’achever les
guerres de religion, mais aussi et surtout de construire la paix et trouver
un équilibre entre les puissances.
Trouver un équilibre pour forger un
nouvel ordre international et arriver jusqu’à la sécurité collective connue
de tous aujourd’hui avec l’ONU (Organisation des Nations Unies) créée en
1945.
Cette sécurité collective prend d’ailleurs tout son sens sous les
mandats de son secrétaire général Kofi Annan (1997-2006).
Mais
comment s’est construite la paix des traités de Westphalie jusqu’à la fin
du mandat de Kofi Annan ? Dans un premier temps, nous verrons que le
système westphalien répond au défi de la construction de la paix.
Puis,
nous verrons qu’il peut être mis en péril.
Enfin, nous verrons que l’ONU
est une sérieuse tentative de sécurité collective.
Premièrement, dès 1648, les européens cherchent à faire la paix par
les traités.
Il s’agit d’une entente entre les Etats dont l’objectif est
d’instaurer un équilibre entre les puissances.
C’est la paix de Westphalie.
Avant tout, conflit politique et religieux, la guerre de Trente Ans
(1618-1648) opposait les Habsbourg d’Autriche (catholiques) aux princes
protestants du Saint Empire.
Cette guerre s’est étendue de la Suède
jusqu’à la France et ravage une grande partie de l’Europe centrale.
Entre
ambition politique et haine religieuse, ce déchainement de violence effraie
les contemporains comme Hugo Grotius (humaniste, théologien, avocat et
juriste néerlandais du XVIIème siècle).
Ainsi, en 1648, la fin de cette guerre
traditionnelle marque un tournant dans l’Histoire en posant la volonté
d’une paix réelle et perpétuelle.
Cette volonté de paix est illustrée par les traités de Westphalie
considérés comme le premier congrès européen.
En effet pour la première
fois en Europe on envisage de réunir tous les acteurs du conflit.
Ce qui
met donc fin à l’hégémonie des puissances.
C’est inédit.
Les représentants
des belligérants protestants et catholiques se réunissent à Munster puis
Osnabrück.
Deux villes du Saint-Empire considérablement éloignées, mais
signer la paix notamment religieuse est la première des préoccupations.
C’est pourquoi de nouvelles administrations sont mises en place.
Représentants diplomatiques (ou ambassadeurs) et juristes multiplient
alors les débats.
En plus de cette professionnalisation et spécialisation de
la mission politique, toutes les propositions sont mises par écrit, signées
et contresignées.
En somme, les traités de Westphalie proposent à
l’Europe un nouvel art de la paix.
Dès lors, émerge l’idée d’un droit international.
En commençant par
l’affirmation de l’Etat-nation qui propose une identité commune à
l’ensemble d’un Etat (gouvernement indépendant à l’intérieur de
frontières).
De cette façon, il est stipulé qu’au sein d’un Etat les mêmes
droits sont accordés pour tous, quel que soit leur titre.
De plus,
l’unification des religions dans tous les Etats est adoptée.
Les Habsbourg
reconnaissent l’existence légale du protestantisme tandis que le SaintEmpire romain germanique reconnait lui aussi une forme de tolérance
religieuse.
Par ce bais les traités de Westphalie tente d’assurer la paix au
sein de l’Europe sur le principe de l’égalité.
Egalité des droits pour tous les
états, égalité des religions au sein de l’Empire (droits, commerces,
cimetières…), égalité dans les relations internationales.
En effet, un
système de sécurité collective est proposé.
En définitive, les traités de
Westphalie sont signés dans le cadre d’une volonté de paix internationale
en Europe, et inspire de futurs traités comme le traité d’Utrecht, en 1713,
qui met fin à la guerre de succession d’Espagne.
Même si ces traités marquent un véritable tournant dans l’histoire des
relations internationales et sont reconnus comme les prédécesseurs de
l’ONU, ils ne sont pas les garants d’une paix durable…
Deuxièmement, le système westphalien abordé en 1648 est un
système qui peut être mis en péril.
Les années qui ont suivi en
témoignent.
En commençant dès la fin du congrès, puisque les guerres se
poursuivent bel et bien en Europe.
Elles deviennent pratiquement
permanentes au XVIIème et XVIIIème siècles.
A l’heure des guerres
révolutionnaires et napoléoniennes, les idées westphaliennes sont
ébranlées par une armée de citoyens, défendant pour autant, des valeurs
universelles.
En acquérant de nouveaux territoires, la France étend sa
domination et met en péril l’égalité et l’équilibre entre les Etats.
Après
1800, c’est le retour de l’hégémonie, l’hégémonie de la France.
Ces
guerres françaises illustrent parfaitement l’idée qu’un traité ne peut
mettre fin à une volonté, certes malsaine mais ancestrale, de vouloir
dominer le monde.
Un général ambitieux et toute une dynamique de paix
peut être mise en péril.
Cependant, le Congrès de Vienne qui eut lieu de 1814 à 1815, fait
honneur au système westphalien.
L’objectif est, en effet, de ne pas
rompre l’équilibre autrefois mis en place.
Des négociations entre Etats
sont donc entreprises.
Ce congrès réunit, comme en 1648, les puissances
européennes et referme la parenthèse des guerres de la Révolution et de
l’Empire.
La paix marque une véritable séparation avec la guerre, en
favorisant le principe des congrès, qui débouche, par ailleurs, sur des
traités.
De cette manière, le Congrès de Vienne inscrit la souveraineté des
Etats, ainsi que la non-intervention des différents Etats dans les affaires
d’autrui.
Ce congrès n’est finalement qu’un début, puisqu’il est suivi de
congrès internationaux réguliers.
Effectivement, l’Europe connait une paix relative au XIX ème siècle,
mais finalement....
»
↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓
Liens utiles
- La colonisation et le système colonial français entre le milieu du XIXème siècle et la fin des années 1930 : Quelles caractéristiques ?
- Thucydide par Pierre Guillon Ancien membre de l'École d'Athènes La vie de Thucydide se partage entre deux moments de l'histoire d'Athènes, la splendeur de ces trente années triomphantes du milieu du Ve siècle av.
- Antonio Fernandez par Marcel Griaule Professeur à la Sorbonne, Paris Dès le milieu du XVe siècle, les catholiques romains avaient pénétré en Abyssinie, mais c'est seulement au début du XVIIe siècle que les Jésuites purent s'installer solidement à la cour.
- mazarinades 1 PRÉSENTATION mazarinades, genre musical français à caractère pamphlétaire apparu au milieu du 2 XVIIe siècle.
- Absolutisme Au milieu du XVIIe siècle, la France est en position de s'arroger une suprématie incontestée en Europe.