Grand oral du bac : LE PARLEMENT
Publié le 31/01/2019
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constituants de 1958 ont voulu minimiser le rôle du Parlement. Celui-ci conserve pourtant les deux fonctions essentielles de tout parlement démocratique: le vote des lois et le contrôle du gouvernement. L’existence d’une majorité parlementaire reste par ailleurs le fondement de la stabilité gouvernementale et les cohabitations des années 1980-1990 ont démontré que l’alliance du Parlement et du gouvernement pouvait se passer de la confiance du président de la République.
L’initiative de la loi, nous l’avons vu, appartient au Premier ministre et aux deux assemblées qui sont, de plus, autorisées à amender un projet de loi, c’est-à-dire à lui apporter des changements. Le Parlement ne peut légiférer que sur les domaines autorisés par la Constitution. S’il outrepasse ses droits en ce domaine, le Conseil constitutionnel se doit d’intervenir. Par ailleurs, le président de la République a le pouvoir de faire légiférer directement la Nation par le référendum populaire.
L’autre principale attribution du Parlement est le contrôle du gouvernement. Dans la Constitution de la Ve République, seule l’Assemblée nationale peut mettre en cause la responsabilité poli
tique du gouvernement et le contraindre à la démission, par l’adoption d’une motion de censure votée par la majorité des députés. Depuis 1958, seul le gouvernement de Georges Pompidou a été ainsi contraint de démissionner, en 1962, pour avoir proposé un référendum sur le principe de l’élection du président de la République au suffrage universel direct. Le plus souvent, cette motion de censure n’est utilisée que par les minorités pour attirer l’attention du public sur certains aspects, à son avis discutables, de la politique du gouvernement.
L’exécutif peut lui aussi remettre en cause sa propre responsabilité en utilisant la procédure de la question de confiance (le fameux article 49.3). Si la majorité des députés vote la confiance, la loi est alors adoptée et le cours des travaux parlementaires s’en trouve singulièrement accéléré.
La Constitution de 1958, qui tendait à renforcer le pouvoir présidentiel au détriment des Assemblées, s’est avérée en fait suffisamment souple pour que, en cas de cohabitation, le Parlement retrouve une grande part de son influence perdue. Son alliance avec le gouvernement suffit alors à contrebalancer, voire à «neutraliser» le pouvoir du président de la République.
Le Parlement européen
Avec l’évolution rapide que connaît l’Union européenne depuis le début des années 1990, son unique organe élu par les citoyens de tous les pays membres semble promis à un bel avenir. Siégeant à Strasbourg, le Parlement européen a vu, ces dernières années, son pouvoir législatif s’élargir consi-
LES ORIGINES DU PARLEMENTARISME
Les premiers parlements sont apparus en Europe à la fin du Moyen Âge (xive et xve siècles) sous les monarchies anglaise et française, afin de contrebalancer le pouvoir royal ; au xvie et au xvn* siècles, des théoriciens anglais, John Locke, et français, Montesquieu, ont réfléchi sur son rôle, son organisation et son mode de fonctionnement: le premier parle, pour la première fois, de la souveraineté du peuple avec l’idée d'un contrat unissant le roi à ses sujets ; le second évoque la nécessaire séparation des pouvoirs. Pendant longtemps le Parlement n’a pas de légitimité populaire. Il est constitué de représentants de la noblesse, du clergé etc., nommés au départ par le roi ; puis, avec la généralisation de la vénalité des charges, celles-ci sont acquises par l’argent comme des biens ordinaires et transmissibles par héritage.
«
Le
Parlement
Le Sénat siège à ! Paris, dans le & palais du Luxembourg,
demeure construite
entre 1615 et 1620
pour Marie de Médicis.
Chacun des 577 ......
députés élus à
l'Assemblée nationale
dispose à son bureau
de la salle des
séances, de ce
système de vote.
chaque année et ne doit pas dépasser (sauf déro
gation émanant du Premier ministre) 120 jours
de séances.
Les sessions extraordinaires, qui cou
vrent un ordre du jour déterminé, sont convo
qués à la demande du Premier ministre.
Enfin, les
réunions de plein droit prévues par la Constitu
tion, par exemple à l'issue d'élections générales.
L'ordre du jour des séances entre dans les pré
rogatives officieuses du gouvernement.
C'est un
des signes les plus éclatants de la prédominance
de l'exécutif sur le législatif, puisque les assem
blées n'ont, de fait, plus de pouvoir de proposi
tion législative.
Ainsi, elles sont appelées la plu
part du temps à voter les lois plus qu'à les élabo
rer ou à les proposer .
Les séances sont
publiques, mais la Constitution prévoit que les
assemblées peuvent se rassembler en comité
secret.
Officiellement, le vote d'une loi ne peut
avoir lieu que si la majorité absolue des députés
est présente dans l'hémicycle.
Pourtant, le fort
absentéisme des élus oblige souvent à négliger
cette règle que la pratique du vote électronique
a permis de contourner par le système de délé
gation de vote.
Le vote peut aussi avoir lieu à
main levée, à la tribune ou être secret.
Pour finir,
chaque assemblée élit un bureau collectif qui
comprend le président de l'Assemblée, les vice
présidents, les questeurs et les secrétaires élus au
début de chaque législature.
Le rôle du Parlement
La France a longtemps connu une tradition de
parlements tout-puissants que la Constitution de
la V• République est venu bouleverser.
En effet, les constituants
de 1958 ont voulu minimiser le rôle
du Parlement.
Celui-ci conserve pourtant les deux
fonctions essentielles de tout parlement démocra
tique: le vote des lois et le contrôle du gouverne
ment.
L'existence d'une majorité parlementaire
reste par ailleurs le fondement de la stabilité gou
vernementale et les cohabitations des années
1980-1990 ont démontré que l'alliance du Parle
ment et du gouvernement pouvait se passer de la
confiance du président de la République.
L'initiative de la loi, nous l'avons vu, appartient
au Premier ministre et aux deux assemblées qui
sont, de plus, autorisées à amender un projet de
loi, c'est-à-dire à lui apporter des changements.
Le Parlement ne peut légiférer que sur les
domaines autorisés par la Constitution.
S'il outre
passe ses droits en ce domaine, le Conseil consti
tutionnel se doit d'interve nir.
Par ailleurs, le prési
dent de la République a le pouvoir de faire légifé
rer directement la Nation par le référendum
populaire.
L'autre principale attribution du Parlement est
le contrôle du gouvernement.
Dans la Constitu
tion de la V• République, seule l'Assemblée natio
nale peut mettre en cause la responsabilité poli-
tique du gouvernement et le contraindre à la
démission, par l'adoption d'une motion de cen
sure votée par la majorité des députés.
Depuis
1958, seul le gouvernement de Georges Pompi
dou a été ainsi contraint de démissionner, en
1962, pour avoir proposé un référendum sur le
principe de l'élection du président de la Répu
blique au suffrage universel direct.
Le plus sou
vent, cette motion de censure n'est utilisée que
par les minorités pour attirer l'attention du public
sur certains aspects, à son avis discutables, de la
politique du gouvernement.
L'exécutif peut lui aussi remettre en cause sa
propre responsabilité en utilisant la procédure de
la question de confiance (le fameux article 49.3).
Si la majorité des députés vote la confiance, la loi
est alors adoptée et le cours des travaux parle
mentaires s'en trouve singulièrement accéléré.
La Constitution de 1958, qui tendait à renforcer
le pouvoir présidentiel au détriment des Assem
blées, s'est avérée en fait suffisamment souple
pour que, en cas de cohabitation, le Parlement
retrouve une grande part de son influence per
due.
Son alliance avec le gouvernement suffit
alors à contrebalancer, voire à le
pouvoir du président de la République.
Le Parlement européen
Avec l'évolution rapide que connaît l'Union euro
péenne depuis le début des années 1990, son
unique organe élu par les citoyens de tous les pays
membres semble promis à un bel avenir.
Siégeant
à Strasbourg, le Parlement européen a vu, ces der
nières années, son pouvoir législatif s'élargir consi- LES
ORIGINES DU
PARLEMENTARISME
Les premiers parlements sont apparus en
Europe à la fin du Moyen Âge (x1v• et xv•
siècles) sous les monarchies anglaise et
française, afin de contrebalancer le pouvoir
royal ; au XVI' et au xvn• siècles, des théori
ci ens anglais, John Locke, et français,
Montesquieu, ont réfléchi sur son rôle, son
organisation et son mode de
fonctionnement: le premier parle, pour la
première fois, de la souveraineté du peuple
avec l'idée d'un contrat unissant le roi à ses
sujets ; le second évoque la nécessaire sépa
ration des pouvoirs.
Pendant longtemps le
Parlement n'a pas de légitimité populaire.
Il est constitué de représentants de la
noblesse, du clergé etc., nommés au départ
par le roi; puis, avec la généralisation de la
vénalité des charges, celles-ci sont acquises
par l'argent comme des biens ordinaires et
transmissibles par héritage.
Le parlementarisme -tel qu'on le connaît
aujourd'hui -se met en place en France à par
tir de 1789, avec l'Assemblée nationale consti
tuante qui donne sa première Constitution au
pays.
La loi humaine remplace la loi de Dieu.
Désormais le peuple va élire ses représen
tants : le peuple devient souverain.
Au x1x• siècle, les modes de suffrage et de
scrutin sont régulièrement discutés et modi
fiés.
La séparation des pouvoirs (législatif, exé
cutif et judiciaire) n'est définie de manière ins
titutionnelle que beaucoup plus tard.
Au x1xe
siècle, le règlement des rapports entre ces
trois pouvoirs continue d'échapper au peuple.
Il s'organisera progressivement mais l'équi
libre • idéal• reste, encore aujourd'hui, un
point discuté et recherché.
Le J.O., Journal ......
Officiel de la
République française,
paraît tous les jours
depuis 1848.
Il édite
tous les actes
(décrets, lois, débats)
en rapport avec
l'exercice du pouvoir
parlementaire.
dérablement.
C'est en 1962
que l'assemblée commune
aux trois communautés éco
nomiques originelles euro-
péennes prit le nm de Parle-
ment européen.
A l'origine quasiment dépourvue
de pouvoir décisionnel, cette assemblée est pas
sée, depuis la signature de l'Acte unique européen
en 1986, du rôle de simple tribune à celui de parte
naire de l'exécutif européen incarné par le Conseil
européen des ministres et la Commission euro
péenne.
Elle possède, par exemple, un pouvoir de
codécision dans les accords d'élargissement de la
Communauté européenne à des pays tiers.
Le traité d'Union européenne de février 1992
(traité de Maastricht) accorde au Parlement euro
péen des prérogatives qui l'apparente aux parle
ments nationaux puisqu'il est prié d'approuver la
nomination des membres de la Commission et
qu'il peut les contraindre à démissionner en
adoptant une motion de censure à la majorité
des deux tiers..
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