Grand oral du bac : LA CRISE DU PÉTROLE
Publié le 03/02/2019
Extrait du document
«
La
crise du pétrole
de monopole des grandes compagnies interna
tionales, les pays producteurs ont souvent réagi
individuellement.
Mais c'est par une action
concertée, que se sont fait entendre pour la pre
mière fois les cinq principaux producteurs de
pétrole.
Le 14 septembre 1960, le Venezuela,
l'Iran, l'Irak, l'Arabie Saoudite et le Koweït fondè
rent l'OPEP à Bagdad, qui regroupa peu à peu
tous les autres grands producteurs de pétrole du
tiers monde.
La charte, rédigée à la conférence
de Caracas (Venezuela) en janvier 1961, assigne
trois buts à l'organisation: augmenter les revenus
pétroliers des pays membres pour contribuer à
leur développement, assurer leur mainmise pro
gressive sur leur production aux dépens des com
pagnies pétrolières internationales et unifier les
politiques de production, au besoin en fixant à
chaque pays membre des quotas de production.
En fait, les pressions de l'OPEP ont été relative
ment modérées jusqu'en 1970.
Mais tout changea
avec la guerre du Kippoür: l'Occident connut
alors son premier choc pétrolier.
Le choc pétrolier de 1973
Le pétrole est une matière première essentielle
non seulement comme source d'énergie, mais
aussi comme base de produits dérivés.
Après raf
finage et transformation, son utilisation est très
large: essence, fioul, engrais, pesticides, déter
gents synthétiques, matières plastiques, fibres et
caoutchoucs synthétiques.
En 1973, la majorité
des pays industrialisés ont recours aux centrales
thermiques classiques -c'est-à-dire alimentées
par du fioul- pour assurer la presque totalité de
leurs besoins énergétiques en électricité.
Le doublement de la facture pétrolière, puis
son augmentation progressive dans les années qui
suivirent eurent donc un impact extrêmement
important sur la consommation d'énergie, les
industries de transformation et, plus globalement,
sur l'économie des pays qui ne produisent pas de
pétrole, ou insuffisamment par rapport à leur
consommation.
C'est le cas, non seulement des
pays industriels d'Europe occidentale et du Japon
- dont la production pétrolière est faible, infime
ou nulle -, mais aussi des États-Unis, malgré sa
place de troisième producteur mondial de pétrole
et de premier producteur mondial de gaz naturel.
L'expansion économique que connaissent les
pays riches depuis la Seconde Guerre mondiale EnFrance,
�
comme dans
la plupart des pays
d'Europe, c'est à
la pompe que l'on
prend conscience que
le pétrole est devenu
une matière première
stratégique, surtout
quand il en manque.
' Torches de
brûlage des gaz
excédentaires de têtes
de puits dans
les Émirats arabes
unis qui ont adhéré
à l'OPEP en 1967.
est brutalement freinée: la récession, l'inflation et
le chômage apparaissent dans des pays jusque-là
habitués à une croissance continue.
Quelques rares pays très industrialisés et sur
tout exportateurs (comme la République fédé
rale d'Allemagne et le Japon) purent absorber
sans trop de dommages les effets de la crise grâce
à une balance commerciale largement excéden
taire.
Mais les autres pays riches virent leur balance
commerciale et leur économie vaciller.
La facture
pétrolière fut très lourde à supporter et l'opinion
occidentale découvrit soudain sa dépendance:
la croissance est effectivement fondée sur l'ex
ploitation des ressources appartenant à des pays
étrangers.
La crise économique mondiale
Devant le constat d'un déséquilibre mondial
-qui concerne non seulement le pétrole, mais
aussi l'ensemble des matières premières- la
communauté internationale tenta de rapprocher
les intérêts contradictoires des divers acteurs : les
négociations Nord-Sud (entre pays riches et pays
du tiers monde) et l'adoption en 1974 par l'Orga
nisation des Nations unies d'un programme d'ac
tion pour un «Nouvel ordre économique interna
tional» en sont le témoignage.
Mais l'idée de régler ainsi globalement les pro
blèmes du tiers monde se heurta à la division des
pays pauvres, encore plus touchés que les pays
riches par le choc pétrolier, et surtout en regard
des intérêts particuliers.
Sor
tir de la dépendance
de l'OPEP
L'augmentation du prix du pétrole entraîna, de
façon générale, une flambée du prix des autres
sources d'énergie (comme le gaz ou le charbon).
Po ur sortir de la récession économique dans
laquelle ils étaient plongés, et pour réduire leur
dépendance par rapport aux pays de l'OPEP, les
pays consommateurs de pétrole réagirent de plu
sieurs façons: par des politiques d'incitation à
l'économie d'énergie (dans les industries, par
des limitations de vitesse sur les routes, par l'amé
lioration de l'isolation des habitats, etc.); par une
certaine reprise de l'extraction du charbon; par
le développement de nouvelles ressources pétro
lières (l'exploration sur le continent américain et
le développement des installations offshore
comme en mer du Nord); enfin par l'accéléra
tion des programmes hydroélectriques et, pour
cert ains pays (États -Unis, France, Grande
Bretagne, Japon, etc.), par un renforcement des
programmes électronucléaires déjà, existants.
Le retour du balancier
C'est toutefois sur la plan de la politique pétro
lière internationale que ces crises eurent le plus
d'impact: le contrôle stratégique du Golfe
devint une priorité pour l'Occident.
Le nouvel
ordre mondial espéré par les pays du Sud était
compromis.
D'une part, les énormes masses de
pétrodollars des pays producteurs ne furent pas
investis mais placés dans les banques commer
ciales des pays riches, qui le proposèrent sous
forme de prêts aux pays pauvres -et furent à
l'origine de la dette-, d�autre part, l'Arabie
Saoudite, le Koweït et les Emirats arabes unis se
firent, de 1986 à 1989, les instruments d'une
pression états-unienne sur l'OPEP et l'effondre
ment des prix en fut la principale conséquence.
Et les projets de développement du Tiers monde
ne virent jamais le jour.
L'énergie de substitution
On estime aujourd'hui, que, sur le rythme actuel
de consommation, les réserves mondiales n'équi
valaient guère plus qu'à une trentaine d'années
de production.
Les chocs pétroliers auront non
seulement fait découvrir la limite des ressources
en énergie de notre planète, mais aussi d'entre
prendre des recherches sur l'énergie solaire, géo
thermique, éolienne, etc.
mais aussi de prendre
conscience des profondes disparités que génère
la consommation énergétique..
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