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Grand oral du bac : LA CRISE DU PÉTROLE

Publié le 03/02/2019

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Liés à des conflits au sein du monde arabe - la guerre du Kippour en 1973 puis la révolution iranienne en 1979 -deux «chocspétroliers» marquèrent les années 1970 par une envolée du prix du baril de pétrole. S’en suivit une importante crise de la production dans les riches pays industrialisés, qui ne reprirent le contrôle des prix du pétrole qu’au milieu des années 1980.
 
Les années 1970 ont été marquées par une hausse générale du prix de toutes les matières premières, résultat de l’emballement des économies occidentales. Le cas du prix du pétrole est le plus spectaculaire car deux «chocs» modifièrent son cours à la hausse. La guerre du Kippour, en octobre 1973, quatrième guerre israélo-arabe, fut l’occasion d’une décision, par l’organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP), de réduire les exportations, ce qui entraîna une flambée des prix - et déboucha sur un accord de désengagement militaire entre Israël, la Syrie et l’Égypte en 1974-1975. En 1979-1980, la révolution iranienne, puis la guerre entre l’Iran et l’Irak furent associées au second «choc pétrolier». Les effets furent identiques: le prix du baril explosa.
 
Cette décennie de «crise pétrolière» obligea les riches pays industrialisés à s’interroger sur leur
Thierry Gayet/Magnum
boulimie de consommation énergétique, tout en les forçant à prendre en compte les exigences de développement des pays du Tiers monde. Le dernier acte dans la bataille pour le contrôle de la politique pétrolière internationale est sans doute, en 1989, la guerre du Golfe.
 
Monopoles et choc pétrolier
 
Jusqu’en 1973, il n’existe pas à proprement parler d’autre politique pétrolière que celle des grandes
 
compagnies internationales. Installées dans les pays détenteurs de gisements de pétrole (au Moyen-Orient, en Afrique, en Amérique latine), ces compagnies tiraient directement le bénéfice de leur exploitation en versant des royalties aux pays concernés.
 
Généralement pauvres, ces pays ne pouvaient prendre en charge l’investissement très lourd que nécessite l’extraction pétrolière. Ils devaient donc se contenter des retombées financières de l’exploitation de leur pétrole. Face à cette situation
Sortir de la dépendance de l’OPEP
 
L’augmentation du prix du pétrole entraîna, de façon générale, une flambée du prix des autres sources d’énergie (comme le gaz ou le charbon). Pour sortir de la récession économique dans laquelle ils étaient plongés, et pour réduire leur dépendance par rapport aux pays de l’OPEP les pays consommateurs de pétrole réagirent de plusieurs façons: par des politiques d’incitation à l’économie d’énergie (dans les industries, par des limitations de vitesse sur les routes, par l’amélioration de l’isolation des habitats, etc.) ; par une certaine reprise de l’extraction du charbon; par le développement de nouvelles ressources pétrolières (l’exploration sur le continent américain et le développement des installations offshore comme en mer du Nord) ; enfin par l’accélération des programmes hydroélectriques et, pour certains pays (États-Unis, France, Grande-Bretagne, Japon, etc.), par un renforcement des programmes électronucléaires déjà existants.
 
Le retour du balancier
 
C’est toutefois sur la plan de la politique pétrolière internationale que ces crises eurent le plus d’impact: le contrôle stratégique du Golfe devint une priorité pour l’Occident. Le nouvel ordre mondial espéré par les pays du Sud était compromis. D’une part, les énormes masses de pétrodollars des pays producteurs ne furent pas investis mais placés dans les banques commerciales des pays riches, qui le proposèrent sous forme de prêts aux pays pauvres - et furent à l’origine de la dette-, d’autre part, l’Arabie Saoudite, le Koweït et les Émirats arabes unis se firent, de 1986 à 1989, les instruments d’une pression états-unienne sur l’OPEP et l’effondrement des prix en fut la principale conséquence. Et les projets de développement du Tiers monde ne virent jamais le jour.


« La crise du pétrole de monopole des grandes compagnies interna­ tionales, les pays producteurs ont souvent réagi individuellement.

Mais c'est par une action concertée, que se sont fait entendre pour la pre­ mière fois les cinq principaux producteurs de pétrole.

Le 14 septembre 1960, le Venezuela, l'Iran, l'Irak, l'Arabie Saoudite et le Koweït fondè­ rent l'OPEP à Bagdad, qui regroupa peu à peu tous les autres grands producteurs de pétrole du tiers monde.

La charte, rédigée à la conférence de Caracas (Venezuela) en janvier 1961, assigne trois buts à l'organisation: augmenter les revenus pétroliers des pays membres pour contribuer à leur développement, assurer leur mainmise pro­ gressive sur leur production aux dépens des com­ pagnies pétrolières internationales et unifier les politiques de production, au besoin en fixant à chaque pays membre des quotas de production.

En fait, les pressions de l'OPEP ont été relative­ ment modérées jusqu'en 1970.

Mais tout changea avec la guerre du Kippoür: l'Occident connut alors son premier choc pétrolier.

Le choc pétrolier de 1973 Le pétrole est une matière première essentielle non seulement comme source d'énergie, mais aussi comme base de produits dérivés.

Après raf­ finage et transformation, son utilisation est très large: essence, fioul, engrais, pesticides, déter­ gents synthétiques, matières plastiques, fibres et caoutchoucs synthétiques.

En 1973, la majorité des pays industrialisés ont recours aux centrales thermiques classiques -c'est-à-dire alimentées par du fioul- pour assurer la presque totalité de leurs besoins énergétiques en électricité.

Le doublement de la facture pétrolière, puis son augmentation progressive dans les années qui suivirent eurent donc un impact extrêmement important sur la consommation d'énergie, les industries de transformation et, plus globalement, sur l'économie des pays qui ne produisent pas de pétrole, ou insuffisamment par rapport à leur consommation.

C'est le cas, non seulement des pays industriels d'Europe occidentale et du Japon - dont la production pétrolière est faible, infime ou nulle -, mais aussi des États-Unis, malgré sa place de troisième producteur mondial de pétrole et de premier producteur mondial de gaz naturel.

L'expansion économique que connaissent les pays riches depuis la Seconde Guerre mondiale EnFrance, � comme dans la plupart des pays d'Europe, c'est à la pompe que l'on prend conscience que le pétrole est devenu une matière première stratégique, surtout quand il en manque.

' Torches de brûlage des gaz excédentaires de têtes de puits dans les Émirats arabes unis qui ont adhéré à l'OPEP en 1967.

est brutalement freinée: la récession, l'inflation et le chômage apparaissent dans des pays jusque-là habitués à une croissance continue.

Quelques rares pays très industrialisés et sur­ tout exportateurs (comme la République fédé­ rale d'Allemagne et le Japon) purent absorber sans trop de dommages les effets de la crise grâce à une balance commerciale largement excéden­ taire.

Mais les autres pays riches virent leur balance commerciale et leur économie vaciller.

La facture pétrolière fut très lourde à supporter et l'opinion occidentale découvrit soudain sa dépendance: la croissance est effectivement fondée sur l'ex­ ploitation des ressources appartenant à des pays étrangers.

La crise économique mondiale Devant le constat d'un déséquilibre mondial -qui concerne non seulement le pétrole, mais aussi l'ensemble des matières premières- la communauté internationale tenta de rapprocher les intérêts contradictoires des divers acteurs : les négociations Nord-Sud (entre pays riches et pays du tiers monde) et l'adoption en 1974 par l'Orga­ nisation des Nations unies d'un programme d'ac­ tion pour un «Nouvel ordre économique interna­ tional» en sont le témoignage.

Mais l'idée de régler ainsi globalement les pro­ blèmes du tiers monde se heurta à la division des pays pauvres, encore plus touchés que les pays riches par le choc pétrolier, et surtout en regard des intérêts particuliers.

Sor tir de la dépendance de l'OPEP L'augmentation du prix du pétrole entraîna, de façon générale, une flambée du prix des autres sources d'énergie (comme le gaz ou le charbon).

Po ur sortir de la récession économique dans laquelle ils étaient plongés, et pour réduire leur dépendance par rapport aux pays de l'OPEP, les pays consommateurs de pétrole réagirent de plu­ sieurs façons: par des politiques d'incitation à l'économie d'énergie (dans les industries, par des limitations de vitesse sur les routes, par l'amé­ lioration de l'isolation des habitats, etc.); par une certaine reprise de l'extraction du charbon; par le développement de nouvelles ressources pétro­ lières (l'exploration sur le continent américain et le développement des installations offshore comme en mer du Nord); enfin par l'accéléra­ tion des programmes hydroélectriques et, pour cert ains pays (États -Unis, France, Grande­ Bretagne, Japon, etc.), par un renforcement des programmes électronucléaires déjà, existants.

Le retour du balancier C'est toutefois sur la plan de la politique pétro­ lière internationale que ces crises eurent le plus d'impact: le contrôle stratégique du Golfe devint une priorité pour l'Occident.

Le nouvel ordre mondial espéré par les pays du Sud était compromis.

D'une part, les énormes masses de pétrodollars des pays producteurs ne furent pas investis mais placés dans les banques commer­ ciales des pays riches, qui le proposèrent sous forme de prêts aux pays pauvres -et furent à l'origine de la dette-, d�autre part, l'Arabie Saoudite, le Koweït et les Emirats arabes unis se firent, de 1986 à 1989, les instruments d'une pression états-unienne sur l'OPEP et l'effondre­ ment des prix en fut la principale conséquence.

Et les projets de développement du Tiers monde ne virent jamais le jour.

L'énergie de substitution On estime aujourd'hui, que, sur le rythme actuel de consommation, les réserves mondiales n'équi­ valaient guère plus qu'à une trentaine d'années de production.

Les chocs pétroliers auront non seulement fait découvrir la limite des ressources en énergie de notre planète, mais aussi d'entre­ prendre des recherches sur l'énergie solaire, géo­ thermique, éolienne, etc.

mais aussi de prendre conscience des profondes disparités que génère la consommation énergétique.. »

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