Grand oral du bac : Histoire de La politique extérieure de la France
Publié le 13/11/2018
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UNE PLACE AU CŒUR DU MONDE
Inspiratrice des idéaux recensés dans la Déclaration universelle des droits de l'homme, la France est perçue par la plupart des pays étrangers comme une « grande nation ». Cette perception tient en grande partie au fait que la France s’est, de tous temps, attachée à revendiquer et à exercer une influence sur les affaires du monde. Avec plus ou moins de succès, elle a toujours tenu un rôle important sur la scène internationale. Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, l'échiquier international se transforme radicalement et la France se retrouve dans une situation incertaine et pour le moins inconfortable. Même si elle hérite, au sortir du conflit, d’une zone d'occupation en Allemagne ainsi que d'un siège permanent au Conseil de sécurité de l'ONU, son rôle n'est que secondaire. Dans le contexte de la Guerre froide et faute de pouvoir mener une politique extérieure indépendante, la France doit se ranger sous l'aile américaine (d'où son adhésion à l'OTAN en 1949) et n'existe désormais qu'en tant qu'alliée des États-Unis.
D'autre part, la France était très attachée à son empire colonial. La décolonisation, parfois douloureuse (guerres d'Indochine et d'Algérie), ponctuée de crises internationales (Suez, 1956) ou intérieures (instabilité gouvernementale chronique), a, dans un premier temps, fortement éprouvé la place de la France dans le monde. Aussi, lorsque la IV‘ République s'effondre et que Charles de Gaulle revient au pouvoir en 1958, il a pour but de redéfinir la politique extérieure française et de redonner à la France un rôle international de premier plan, de réaffirmer son indépendance et sa souveraineté.
LE RÔLE DES INSTITUTIONS
LE PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE La Constitution du 4 octobre 1958, acte de naissance de la V République, est toujours en vigueur aujourd'hui. Elle a bouleversé le rôle des différentes institutions en matière de politique extérieure. Selon l'article 5 de cette Constitution, le président de la République est le « garant de l'indépendance nationale », chère
au général de Gaulle tandis que l'article 15 précise qu'il est le « chef des armées». Il « préside les conseils et comités
supérieurs de la défense nationale » et un décret du 12 juin 1996 confère au chef de l'État le pouvoir d'engager seul les forces nucléaires. Fort de ces responsabilités, le président de la République tient un rôle capital en matière de défense nationale.
Au niveau des relations internationales et de la diplomatie, le chef de l'État dispose également d'importants pouvoirs. L'article 14 de la Constitution veut que le « président de la République accrédite les ambassadeurs et les envoyés extraordinaires auprès des puissances étrangères » tandis que « les ambassadeurs et les envoyés extraordinaires étrangers sont accrédités auprès de lui ».
En vertu de l'article 52, le chef de l'État est également compétent pour négocier et ratifier les traités. Cependant, l'article 53 précisant que les traités importants « ne peuvent être ratifiés ou approuvés qu'en vertu d'une loi », le pouvoir présidentiel doit être relativisé. Dans la pratique, ce n'est d’ailleurs pas le chef de l'État en personne qui négocie les traités. Une étroite liaison entre le président de la République et le gouvernement ainsi qu'une collaboration technique du ministère des Affaires étrangères sont indispensables à la négociation des traités internationaux.
Le Premier ministre
L'article 21 de la Constitution affirme que le Premier ministre est « responsable de la Défense nationale ». À ce titre, il dispose du secrétariat général de la Défense nationale. Il peut également suppléer le chef de l'État dans la présidence des conseils et comités supérieurs de la défense nationale. La Constitution de 1958 établit donc une sorte de copilotage des Affaires militaires et diplomatiques par le Premier ministre et le président de la République tant leurs compétences en ces domaines sont enchevêtrées. Dans les faits, lors des périodes de présidentialisme majoritaire, le Premier ministre s'efface devant le domaine dit « privilégié » du président de la République. En période de cohabitation en revanche, le Premier ministre n'est plus un simple exécutant de la politique présidentielle et il intervient dans le domaine « réservé » du chef de l'État
Le gouvernement
Le gouvernement, selon l'article 20 de la Constitution, dispose de la force armée. Il a également le pouvoir de décréter l'état de siège (article 36) qui permet, en cas de péril imminent résultant d'une guerre, le dessaisissement des autorités civiles au profit des autorités militaires.
«
européen
(SME).
Enfin, impulsé par
Frnnçois Mitte"nnd, Helmut Kohl
et le président de la Commission
Jacques Delors, l'Acte unique sera
adopté en février 1986 et aura pour but
de créer un grand marché européen
garantissant la libre circulation des
personnes, des marchandises et des
capitaux, ainsi que la libre prestation
des services, sur le territoire de la
Communauté.
La ratification du traité de Maastricht
en 1992 et l'acceptation de la monnaie
européenne (l'euro) en 1999 renforcent
l'engagement européen de la France.
Celle-ci s'implique à divers titres et sait
faire preuve d'autorité.
LES ORGANISATIONS EUROPtENNES
EN DEHORS DE I.'UE
Depuis 1990, la France multiplie les
initiatives afin de former des institutions
destinées à garantir la sécurité et la
stabilité de l'Europe.
Elle se trouve à
l'origine de la création d'une Cour de
conciliation et d'arbitrage au sein
de la Conférence sur la Sécurité et la
Coopération en Europe (CSCE).
En 1993, le Premier ministre français
Édouard Balladur soumet aux
partenaires européens un projet de
Pacte sur la stabilité de l'Europe afin de
prévenir les conflits éventuels.
Faisant partie de l'Union de l'Europe
Occidentale (U EO), de l'Organisation
pour la Sécurité et la Coopération en
Europe (OSCE) et du Corps européen,
au sein duquel elle compte près de
13 000 hommes, la France tient une
place et un rôle majeurs au cœur de
l'Europe.
LE CONSEIL DE SÉCURITÉ
DE L'ONU
t:Organisation des Nations Unies
(ONU) voit le jour le 26 juin 1945.
Aussitôt, la France appartient à son
instance suprême, le Conseil de
sécurité, et y détient un des cinq
sièges permanents.
Fort de ce rôle,
le pays s'attache à tenir sa place et
contribue à l'action de l'ONU, tant d'un
point de vue financier (quatrième
contributeur au budget de l'organisation
en 2002 ) qu'humain (au 31 mai 1998,
la France tenait le neuvième rang des
contributeurs de troupes et de matériel,
le premier parmi les membres
permanents).
LE MOYEN-ORIENT
Le Proche et Moyen-Orient est une
région où s'exercent des tensions et des
conflits quasi permanents depuis 1945.
Lors de
la première gue� du Golfe,
en 1990-1991, la France a voté
la résolution autorisant l'intervention de
la coalition internationale et a participé
aux opérations de libération du Kowen
en envoyant un contingent de 12 000
hommes.
Au Moyen-Orien� des conflits régionaux
touchent directement des pays avec
lesquels la France est liée par une
histoire commune.
Elle s'efforce donc,
avec ses partenaires, de résoudre
ces conflits en cherchant une solution
équitable.
Le conflit isrnélo·
pnlestinien en est un des exemples
frontières sûres et aux Palestiniens celui
de disposer d'un État.
Mettant tout en
œuvre pour aboutir à un règlement du
conflit, la France suit de très près le
dossier israélo-arabe et affirme sa
position que ce soit à titre individuel ou
au travers des institutions européennes.
Mais au-delà de ce conflit, c'est un
règlement de paix global dans cette
région du monde que recherche
la France.
L'AFRIQUE
La situation africaine, quant à elle,
est des plus complexes et constitue
une priorité pour la France.
En effet,
le continent africain est celui sur lequel,
statistiquement, se déroulent la
majorité des crises tandis que la France
entretient des rapports bilatéraux
privilégiés avec bon nombre de pays
africains.
La politique extérieure de
la France est en grande partie tournée
vers l'Afrique avec l'ONU ou
directement en liaison avec certains
États de la région.
La diplomatie
française s'efforce de résoudre les
conflits ou les crises politiques qui
touchent ces pays.
Révélateur de
l'intérêt qu'elle
porte au
continent
et de son
souci de
dialogue,
le sommet
des chefs
d'Ét ntde
Frnnce et d'Afrique se tient chaque
année.
L'attachement de la France à l'Afrique
se ressent au sein même du Conseil de
sécurité de l'ONU avec lequel elle a
participé activement à de nombreuses
opérations comme celles concernant
la Somalie en 1992 (intervention
onusienne tentant de rétablir la paix
civile) et la République centrafricaine en
1997 (le mandat de l'ONU visait
à renforcer la sécurité intérieure et
supervisait l'opération de désarmement).
Depuis 2002, et après une longue
période de réserve consécutive
à sa position inconfortable lors des
évènements du Rwanda en 1994,
la France a relancé une diplomatie
active en Afrique, (Madagascar,
Côte d'Ivoire, Liberia, République
démocratique du Congo), appuyée
parfois par le déploiment de forces de
stabilisation ou d'évacuation de civils.
DANS LE MONDE
La France est également engagée dans
nombre d'autres régions.
Ainsi a-t-elle
favorisé en 1991, la signatures des
accords de Paris visant à aboutir à une
réconciliation nationale au Cambodge.
La visite de François Mitterrand à
Phnom Penh en 1993 a symbolisé
l'action française menée lors de ce
processus qui a entraîné des élections
libres et le retour du prince Norodom
Sihanouk sur le trône du Cambodge la
même année.
Elle a également
participé aux actions militaires de
l'Alliance atlantique en ex-Yougoslavie
sous mandat de l'ONU.
Actuellement, la place très importante
de la France au sein de l'ONU lui
impose de répondre aux menaces
régionales.
Elle participe aux opérations
de maintien de la paix sous l'égide de
l'ONU.
Des cnsques bleus français
sont ou ont été présents en République
centrafricaine, en ex-Yougoslavie,
à Jérusalem, en Angola, en Géorgie,
en Ha'1li, au Sahara occidental ou
encore au Liban.
Si la politique extérieure de la France,
au sein du Conseil de sécurité, est si
entreprenante et parfois audacieuse,
c'est qu'elle porte un profond respect
aux buts et principes de l'Organisation
des Nations Unies, lesquels portent en
eux quelques-uns des idéaux qui sous
tendent la tradition républicaine
française.
En Afghanistan, des soldats
français participent à la Force de paix
présente à Kaboul et sont plus
particulièrement chargés, outre leur
mission de stabilisation, d'instruire
les recrues de la future armée afghane,
élément essentiel pour garantir la
souveraineté et l'indépendance du pays.
LES DROITS ET DEVOIRS
D 'ASSISTANCE HUMANITAIRES
LES DROITS DE L'HOMME
Traditionnellement d'une importance
capitale aux yeux de la France, les
droits de l'homme tiennent une place
essentielle au cœur de sa politique
eXtérieure tant le pays de la Révolution
de 1789 estime qu'ils doivent être le
socle et une source inspiratrice de toute
organisation internationale.
Aujourd'hui, la France est partie
prenante de la majorité des accords
internationaux de promotion des droits
de l'homme.
Elle a été membre de façon quasi permanente
de la Commission des
droits de l'homme des Nations Unies,
et ce depuis sa création en 1946.
La diplomatie française, fidèle à ces
valeurs, préfère donc insister sur la
nécessité de développer un dialogue
et une coopération entre les États plutôt
que d'engager une confrontation.
Afin d'appuyer la promotion des droits
de l'homme et d'insister sur son
caractère coercitif, la France a soutenu
la création des deux tribunnux
but de juger les crimes en
ex-Yougoslavie et au Rwanda (génocide
des Tutsis par les Hutus en 1994 ) et a
appuyé le principe d'une Cour pénale
internationale permanente visant
à sanctionner les violations graves
des droits de l'homme.
Dans ses relations bilatérales, la France
insiste également sur la promotion
et la protection des droits de l'homme
en menant de nombreuses actions de
coopération visant à faire progresser,
par exemple, les droits de la femme
et de l'enfant ou encore la lutte contre
l'esclavage.
Considérant que l'amélioration des
conditions de vie et la croissance
économique favorisent l'implantation
et le respect des droits, la France mène
également une politique active d'aide
au développement.
L'AIDE AU DtVELOPPEMENT
Depuis 1958, les présidents de la
République française qui se sont
succédé à la tête du pays ont tour
à tour montré l'attachement qu'ils
portaient à l'aide au développement.
Aujourd'hui, la France est en volume
le deuxième donateur mondial.
Un montant qui représente 0,45 •ro
de son PNB alors que la moyenne
des pays riches se situe à 0,22 %.
Dans l'optique d'une maîtrise et d'une
amélioration du développement des
pays en difficultés, la France a en 1992
annulé les créances qu'elle détenait
vis-à-vis des pays les moins avancés.
Quarante-deux pour cent des versements
nets en faveur du développement
concernent l'Afrique francophone,
région au sein de laquelle la France
entretient des relations bilatérales
privilégiées.
Cependant, l'aide apportée n'a de cesse
de se diversifier géographiquement
et la France est présente dans de
nombreuses régions du monde.
I.A FUIICOPIIOII IE
CAlAI li\ AM{.IQU I DU ,JUD L'ACTION
HUMANITAIRE
La France appuie techniquement ou
financièrement de nombreuses
organisa tions non gouvernementales
(ONG) ainsi que des organismes
institutio nnels français tels que
la Sécurité civile, le Samu mondial
ou le Service de santé des armées.
Parmi les priorités de l'engagement
français dans l'action humanitaire,
figure ln lutte contre les mines
nntipersonnel.
if.iijl-!i[(.jijl!.]ljij La politique extérieure de la France
s'exprime également à travers
la préservation et le développement
de la francophonie.
En effet, dans le
monde, 112 millions de personnes
utilisent le français comme première
langue tandis que plus de 55 millions
le pratiquent occasionnellement,
plaçant ainsi cette langue au neuvième
rang mondial en nombre de locuteurs.
La famille des États francophones
forme une enceinte de coopération
linguistique, culturelle, économique
et politique avec ses institutions
(1'01 F, Organisation internationale de
la francophonie) et ses sommets (huit
depuis 1986).
Le sommet de Hnnoï en
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1997, qui réunissait 52 États, a permis
la création d'un poste de secrétaire
général de la francophonie qui a été
attribué à Soutras Boutros-Ghali,
ancien secrétaire général des Nations
Unies de 1992 à 1996.
La communauté
francophone mène une politique de
promotion d'échanges culturels,
scientifiques et techniques dans de
nombreux pays par l'intermédiaire de
quelque 300 lycées, 130 établissements
culturels établis dans 56 pays, 1 060
centres qui enseignent le français dans
140 pays, soit plus de 1 500 institutions
et 25 instituts de recherche qui
concourent sensiblement à la présence
française à l'étranger.Cette présence et
cette implication expriment
l'importance qu'attache la France à la
promotion réciproque des cultures et
expliquent pourquoi la francophonie
occupe une place de choix au cœur de
la politique extérieure française..
»
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