fascisme (politique & socièté).
Publié le 20/05/2013
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Spectacle de gymnastique de la Jeunesse fasciste italienneSpectacle de gymnastique de jeunes garçons encadrés par les organisations de la jeunesse fasciste, le 25 mai 1941, au ForoMussolini, à Rome.
En 1937, par ordre du régime, toutes les organisations de jeunesse sont regroupées en un seul grand mouvement,la Jeunesse fasciste, dépendant directement du Parti national fasciste.
Cette organisation devient l'un des nombreux moyens depropagande et de diffusion des idéaux fascistes, par le biais d'un endoctrinement auquel la jeunesse ne peut se soustraire.Archivio/Publifoto/Fotocronache Olympia
À l’extérieur, dans la tradition de la Rome antique, le régime entreprend une politique de conquêtes coloniales (guerre d’Éthiopie en 1935-1936).
Proche des autres régimesautoritaires, l’Italie fasciste soutient militairement le régime du général Francisco Franco pendant la guerre d’Espagne, noue des liens privilégiés avec l’Allemagne nazie etentre en guerre contre les Alliés en juin 1940.
Défait militairement, le régime s’effondre à Rome en juillet 1943.
Il survit jusqu’en avril 1945 dans la république de Salò, Étatfantoche aux mains des nazis, dans le nord de l’Italie.
BalillaLa création de formations paramilitaires devient rapidement un moyen de contrôle de la population dans l'Italie mussolinienne.
Lajeunesse est embrigadée très tôt dans des groupes qui lui enseignent l'idéologie fasciste.
« Je prends l'homme au berceau et je ne lerends au pape qu'après sa mort » dit Mussolini.Les enfants sont ainsi Fils de la louve de 4 à 8 ans, puis Balilla de 8 à 18 ans.
Cettephotographie de Adolfo Polly montre trois Balilla défilant lors d'un « samedi fasciste ».UPI/Corbis
Le modèle italien reste l’exemple le plus achevé des régimes fascistes, mais ses traits dominants l’inscrivent dans un mouvement intellectuel qui permet de souligner sesparentés avec d’autres courants.
3 LES TRAITS CARACTÉRISTIQUES DU FASCISME
3.1 Fondements théoriques
On peut identifier certaines des sources doctrinales du fascisme, et c’est l’inscrire alors dans une mouvance où l’on retrouve aussi bien Friedrich Wilhelm Nietzsche pour lenihilisme que Pierre Joseph Proudhon pour l’exaltation de la communauté de producteurs comme base de l’organisation sociale, Georges Sorel pour la dénonciation ducapitalisme, Maurice Barrès pour l’exaltation du nationalisme ou Gabriele D’Annunzio pour l’esthétique individualiste et virile teintée de romantisme, énumération quisouligne bien l’extrême hétérogénéité des fondements du fascisme.
S’opposant à des valeurs telles que l’individualisme, la démocratie (et ses corollaires, le régime parlementaire et le multipartisme), le rationalisme et la laïcité qui procèdentdes Lumières, le fascisme est issu d’un courant qui prend globalement le contrepied des idéaux incarnés par la Révolution française.
Ainsi, les fascistes italiens répondent-ilsau slogan révolutionnaire « Liberté, Égalité, Fraternité » par « Croire ! Obéir ! Combattre ! ».
Dans cette logique, le fascisme est nécessairement caractérisé par le rejet desinstitutions démocratiques, afin de réaliser l’absorption du pouvoir législatif par le pouvoir exécutif.
Faisant un large usage d’une rhétorique anticapitaliste soulignantl’aliénation propre à la condition ouvrière, le discours fasciste se rapproche sur ce point du discours marxiste.
Pourtant, les différences entre les deux idéologies sont très marquées.
Si l’idéal marxiste correspond à une société sans classes, l’idéal fasciste est celui d’une communauténationale structurée de manière autoritaire, dans laquelle les classes sont remplacées par les corporations professionnelles, la lutte des classes par la solidarité sociale etl’atomisation de la société par l’exaltation du modèle familial.
Le fascisme induit une organisation verticale du pouvoir, inspirée du système militaire, dans lequel tous les aspects de la vie politique, économique et sociale sont fortementencadrés sous l’autorité d’un État centralisé s’appuyant sur un parti unique (le multipartisme étant considéré comme un facteur d’affaiblissement) et un appareil répressifcontrôlant tous les moyens d’expression (devenus inutiles puisque le chef est l’incarnation du corps social).
L’individualisme disparaît au profit du groupe, producteur d’un homme nouveau, incarnation des valeurs de jeunesse, d’héroïsme et de modernité qui constituent l’horizonsymbolique du fascisme.
Fondamentalement anti-intellectuelle, volontiers empreinte de mystique, l’idéologie fasciste exalte la personne du chef suprême de la nation,combattant visionnaire, et l’image de la guerre, que popularise une esthétique faisant une large place aux symboles guerriers.
L’État fasciste, fondé sur l’idée de supériorité nationale, se donne pour objectif le renforcement de la puissance militaire du pays, avec généralement pour corollaire unepolitique d’expansion territoriale.
La plupart des idéologues fascistes reprennent les principes du darwinisme social, qui postule l’existence d’une compétition interne etexterne des États, et de la nécessaire évolution des forts conduisant à l’écrasement des faibles, ces idées impliquant souvent un racisme sous-jacent, orientation loin d’êtresystématique, comme le montre l’exemple italien..
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