Devoir de Philosophie

Ebert, Friedrich

Publié le 23/02/2013

Extrait du document

 

1   PRÉSENTATION

Ebert, Friedrich (1871-1925), chef du Parti social-démocrate allemand et premier président de la République de Weimar, jusqu'à sa mort, en 1925.

2   UN SOCIALISTE SOUCIEUX D’ORDRE

Né à Heidelberg, Friedrich Ebert est sellier avant de se tourner vers la politique. Il devient secrétaire du Parti social-démocrate (Sozialdemokratische Partei Deutschlands, SPD) en 1905, est élu au Reichstag en 1912, et devient président du parti en 1913, succédant à August Bebel. Rallié au révisionnisme d’Eduard Bernstein qui prône un socialisme réformiste, Ebert engage les sociaux-démocrates dans le soutien au gouvernement allemand lors de la Première Guerre mondiale. Ainsi, il fait voter les crédits pour la guerre et exclure du SPD, en 1916, l'aile gauche dirigée par Karl Liebknecht et Rosa Luxemburg hostile au conflit et favorable à une action révolutionnaire. Au contraire, Ebert se montre avant tout soucieux de préserver les bases de l'État, qu'il s'agit de conquérir grâce au suffrage universel.

La dégradation de la situation militaire à l'automne 1918 l'incite cependant à se prononcer en faveur de la paix. Opposé à la proclamation de la république le 9 novembre, préférant le maintien de la monarchie, seul régime à ses yeux capable de préserver l'ordre et l'unité de l'Allemagne, il se voit confier par le prince Max de Bade, le gouvernement du pays. À la tête d'un Conseil des commissaires du peuple, où sont présents sociaux-démocrates, socialistes indépendants et révolutionnaires, il donne l'ordre à la délégation allemande de signer l'armistice, le 11 novembre. Face à la montée de l'agitation révolutionnaire, conduite par les spartakistes, il passe une alliance secrète avec l'état-major et organise, en s'appuyant sur Gustav Noske, la répression du mouvement spartakiste en janvier 1919.

3   LE PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE DE WEIMAR

Le 11 février 1919, Ebert est élu premier président de la République allemande par l'Assemblée nationale réunie à Weimar. La Constitution de Weimar (août 1919), qui fonde une république fédérale et parlementaire, accorde cependant de larges pouvoirs à son président : élu directement par le peuple pour sept ans et rééligible, il dispose du pouvoir exceptionnel, conféré par l'article 48, de suspendre les droits fondamentaux et d'autoriser le chancelier à gouverner par décrets-lois.

À la tête de la République de Weimar, sans jamais avoir été élu directement par le peuple, il endosse l'acceptation du traité de Versailles (28 juin 1919). Sa présidence est marquée par la crise inflationniste de 1923 et l'occupation de la Ruhr par la France et la Belgique, puis par la stabilisation monétaire opérée par Schacht, nouveau ministre des Finances, et le renflouement de l'Allemagne par le plan Dawes, en 1924. Surtout, Ebert a contribué à maintenir les bases de l'État allemand ainsi que l'unité du Reich. Mais pour ce faire, il a dû rechercher l'appui de la Reichswehr (l'armée allemande) pour écraser les insurrections d'extrême gauche (Ligue Spartakus) et d'extrême droite (putsch de Kapp et von Lüttwitz en 1920, d'Hitler en 1923), favorisant par là même, le retour d'une droite de plus en plus nationaliste au pouvoir.

Ebert meurt alors qu'une violente campagne nationaliste est menée contre lui. Le maréchal von Hindenburg lui succède à la présidence.

Microsoft ® Encarta ® 2009. © 1993-2008 Microsoft Corporation. Tous droits réservés.

 

Liens utiles