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Durcissement des conflits et retour de la guerre conventionnelle : Contexte, manifestations et enseignements pour les armées africaines

Publié le 04/01/2023

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« ARTICLE GUELEWAAR Durcissement des conflits et retour de la guerre conventionnelle : Contexte, manifestations et enseignements pour les armées africaines Rédacteur : CES Djibon Mathieu SAMBOU INTRODUCTION Contrairement aux espoirs placés dans l’après-guerre froide, la « fin de l’histoire » prédite par Francis Fukuyama n’a pas eu lieu.

En réalité, une analyse sur le temps long permet de relever que cette période a laissé la place à l’unipolarité des Etats-Unis éclipsée par la guerre contre le terrorisme après les attentats du World Trade Center en 2001.

Cette phase a été suivie par celle dite des guerres de projection et de frappes chirurgicales dominées par les actions aériennes (aéronefs et drones).

Notons que ces phases ont été marquées par les notions de guerres dites « non conventionnelle », « asymétrique », « dissymétrique », voire « hybride ».

Cependant, dans le continuum de cette transformation des conflits, les guerres en Syrie déclenchée en 2011, au Haut-Karabagh en 2020, entre l’Azerbaïdjan et l’Arménie, et celle en cours en Ukraine ont été différentes dans leurs conduite.

En effet, elles ont graduellement pris des relents de guerre conventionnelle avec un durcissement des conflits. Le durcissement des conflits se produit lorsque des affrontements entre entités passent de la simple utilisation des armes légères et de petits calibres à l’emploi des armes conventionnelles sophistiquées et puissantes, conjugué à un élargissement dans tous les champs de conflictualité.

Quant à la guerre conventionnelle, elle désigne un conflit armé opposant deux ou plusieurs Etats, mené par des armées régulières disposant de moyens et formations comparables et dont l’objectif est d’affaiblir ou de détruire la force militaire opposée. A l’aune de ce constat, il est opportun de s’interroger sur la réapparition de ces phénomènes qui semblent être un moyen pour les Etats de résoudre leurs différends. Dans un contexte de bouleversements géopolitiques marqué par un échec du multilatéralisme et une nouvelle course aux armements, le hard power apparait comme étant une alternative pour la survie des grandes puissances. Une approche multiscalaire permet de faire une analyse du contexte international qui sous-tend ces conflits en dégageant d’abord lés éléments catalyseurs (I), ensuite de décrire leurs manifestations (II) avant d’en tirer des enseignements pour les armées africaines. I. ELEMENTS CATALYSEURS DES CONFLITS DE LA HAUTE INTENSITE Plusieurs facteurs peuvent expliquer le durcissement des conflits et le retour de la guerre conventionnelle.

Sans être exhaustif, nous identifierons parmi ceux-ci le retour de la puissance marqué par une compétition tous azimuts et le besoin de survie des entités menacées dans leur propre existence. 11.

Retour de la puissance Le territoire constitue un marqueur essentiel de la puissance.

Au-delà du jeu des intérêts et la remise en cause de l’ordre établi au lendemain de la deuxième guerre mondiale, l’affirmation de la souveraineté des Etats sur certains espaces est sujette à des contestations de toutes formes au mépris des règles du droit international.

Les visées hégémoniques de certaines puissances amènent ces dernières à revendiquer des espaces stratégiques en usant de la force pour asseoir leur domination.

Le conflit opposant la Chine à l’Inde est assez révélateur à ce propos.

En effet, en juin 2020, les deux Etats se sont affrontés pendant deux (02) jours sur les hauteurs de l’Himalaya. 12.

Besoin de survie Subséquemment à ce retour de la puissance, un besoin de survie est habité par l’agressé qui tente d’exister par tous les moyens.

A ce titre, le besoin de sécurité qui pousse l’Ukraine vers l’OTAN est assez édifiant.

A l’inverse, une autre analyse permet d’avancer que la Russie est dans un instinct de survie dans la mesure où elle s’estime menacée dans son « étranger proche » par l’OTAN qui interfère dans sa sphère d’influence. Globalement, le retour de la haute intensité est d’actualité.

Les bouleversements géopolitiques en cours laissent entrevoir des tensions aux manifestations multiples et variées. II.

LES MANIFESTATIONS FLAGRANTES DU DURCISSEMENT DES CONFLITS ET DU RETOUR DE LA GUERRE CONVENTIONNELLE Les considérations contextuelles et conceptuelles étudiées plus haut, renforcent l’idée selon laquelle la guerre classique est de retour.

En fait, les guerres sont redevenues « dures et conventionnelles » au vu de leurs manifestations tant sur le champ de bataille qu’aux niveaux politico-économiques. 21.

Au niveau opératif et tactique, le durcissement des conflits et le retour de la guerre conventionnelle se manifestent par le retour de la guerre totale, longue et rigoureuse.

En effet, qu’il s’agisse de la Géorgie, de la Libye, du Yémen, du Sahel, du Haut-Karabagh ou de l’Ukraine, les parties antagonistes ont fait appel à toutes les composantes de la nation pour mener les combats. 22.

Au plan politique et économique, cela se manifeste par.... »

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