Dissertation sur les modes de Scrutin
Publié le 09/11/2012
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effets présumés des différents types de scrutin pouvaient se voir contredits.
C’est le cas en Inde notamment, où l’instauration du scrutin uninominal à un tour depuis plus de 50 ans a
abouti à un résultat très différent de celui observé au Royaume-Uni. En effet, l’adoption d ‘un tel mode de
scrutin n’a non pas abouti à un bipartisme semblable au monde politique anglais mais au contraire une
fragmentation du monde politique tout à fait surprenante au regard des résultats attendus. Des résultats
semblables ont pu aussi être observés en Italie par la réforme du mode de scrutin de 1993. Au contraire,
certains pays tels la Grèce ou le Portugal, où la tradition proportionnelle est aujourd’hui bien implantée,
présentent un bipartisme semblable à celui de l’Angleterre, contredisant là encore les tendances
habituelles des différents modes de scrutin.
Un autre exemple de la relativité des effets des différents modes de scrutin est visible dans les
conséquences différentes de l’adoption d’un seuil de représentativité visant à limiter l’accès à la
représentation aux seuls partis ayant recueilli un nombre suffisant de voix, la barre étant généralement
«
ses différentes déclinaisons, favorise un certain équilibre des pouvoirs ou, si le principe de
proportionnalité commun à tous les types, avantage les partis au détriment de l'électorat.
L’étude de la
représentation proportionnelle et ses effets par rapport aux autres modes de scrutin (I) permettra de
mettre en évidence l’absence d’un mode de scrutin idéal.
La question de savoir s’il existe un meilleur
mode de scrutin soulignera alors la nécessité d’adapter celui-ci aux structures politiques du pays et aux
comportements présumés des électeurs (II).
I.
Scrutin proportionnel face aux autres modes de scrutin.
Avant de pouvoir juger de la validité de chaque mode de scrutin, il importe de comprendre la multiplicité
des modes de scrutin possibles (A).
L’objectif sera ensuite de déterminer si le scrutin proportionnel peut
être qualifié de meilleur mode de scrutin, à travers l’étude de ses caractères généraux.
(B)
A.
La multiplicité des modes de scrutin possibles.
Tout d’abord, on peut distinguer le scrutin uninominal, pour lequel chaque bulletin de vote ne porte qu’un
seul nom (élections législatives, cantonales et présidentielles en France), du scrutin de liste, pour lequel
l’électeur vote pour une série de candidats inscrits sur un même bulletin (cas des élections municipales et
régionales en France).
Ces deux modalités de scrutin n’ont pas de finalité propre ; néanmoins, on peut
constater que le scrutin uninominal
favorise une certaine proximité entre l’électeur et son représentant (avantage auquel on peut renchérir le
caractère particulier de la représentation de l’élu et le délaissement de l’intérêt de la nation dans son
ensemble).
Parallèlement à cette distinction entre scrutin uninominal et scrutin de liste, on peut différencier trois types
de scrutin, qui auront chacun des conséquences différentes.
Le scrutin majoritaire : Dans le cas du
scrutin majoritaire, la totalité des sièges à pourvoir revient aux candidats qui obtiennent le plus grand
nombre de voix.
Tout d’abord, il existe le système majoritaire à un tour, système qu’on peut observer
notamment en Angleterre.
On considère généralement que ce système favorise le bipartisme puisqu’il
pousse les électeurs à ce qu’on qualifie de vote utile, c’est-à-dire qu’il incite les électeurs à voter pour le
ou (les) candidats qu’ils pensent être susceptibles d’être élus.
D’autre part, on peut distinguer le scrutin
majoritaire à 2 tours, résumé dans la formule de Bracke (député socialiste du début du XXème siècle) : «
au 1er tour, on choisi, au second on élimine ».
C’est notamment le système employé en France pour les
élections législatives.
Le scrutin majoritaire à 2 tours encourage le multipartisme, organisé autour de 2
pôles (droite et gauche en général).
De manière générale, on peut dire que le scrutin majoritaire, qu’il soit
à un ou deux tours, est un mode de scrutin
qui permet de dégager une majorité stable.
En revanche, c’est un mode de scrutin intrinsèquement
injuste, dans la mesure où il aboutit à une surreprésentation du parti vainqueur, et à une sous-
représentation des autres partis.
L’injustice du scrutin majoritaire était d’ailleurs déjà dénoncée par
Condorcet dans le célèbre paradoxe de Condorcet.
B.
La représentation proportionnelle (Par exemple la France durant la IVème République).
La représentation proportionnelle est un système simple dans son principe puisqu’il s’agit de répartir les
sièges en fonction du nombre de voix obtenues par les différentes listes en présence.
On aperçoit donc
immédiatement ce qui la différencie des systèmes majoritaires : la représentation proportionnelle
supprime pratiquement les distorsions entre voix et sièges, ainsi que les inégalités de représentation.
Elle
tend à la justice électorale, c’est à dire à donner une représentation aussi exacte que possible de l’état
des opinions, enregistrant jusqu’aux courants mineurs et assurant aux minorités la certitude qu’elles
seront représentées conformément à leur importance réelle.
Ou, si on préfère, elle s’efforce de donner.
»
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