Cours droits de la mer
Publié le 14/11/2022
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«
THEME 3/Axe 2, jalon B : Dépasser les frontières : le
droit de la mer
Les océans recouvrent plus des deux tiers de l’espace mondial.
Ils sont
donc essentiels :
-ils assurent les liaisons entre les continents (importance des routes
maritimes dans le cadre de la mondialisation)
Les mers et les océans offrent des espaces de circulation d’exception
(sans obstacle).
Des canaux pharaoniques, Suez et Panama, ont été
construits à la fin du 19ès.
pour raccourcir les distances d’un océan à
l’autre.
-ils permettent aussi à l’humanité de subvenir à ses besoins (pêche,
ressources halieutiques, ressources minières, hydrocarbures…)
Dans le cadre d’une mondialisation et d’une globalisation des échanges
croissantes, les frontières maritimes ont été progressivement remises en
question dans la première moitié du 20è s.
Le droit maritime moderne
élaboré progressivement a trouvé une codification poussée lors de la
conférence de Montego bay en 1982.
Cette codification s’appuie sur une
nouveauté juridique puisqu’il s’agit de dépasser la notion traditionnelle
de frontière qui ne peut s’appliquer à l’espace maritime (sur terre, les
frontières peuvent être définies comme les limites spatiales de
souveraineté politique des États, facilement identifiables et en partie
matérialisées.)/ →délimitation maritime
En effet, les divisions politiques du monde prennent des formes originales en mer, en prenant en compte la spécificité du milieu.
Sur la terre ferme les
frontières peuvent être définies comme les limites spatiales de souveraineté politique des États, facilement identifiables et en partie matérialisées.
Or le
milieu marin est lui caractérisé par son unité : les courants et les vents relient les différents bassins au niveau mondial.
Si les frontières terrestres
s’appuient parfois sur des éléments topographiques dans leurs tracés comme des fleuves ou lignes de crêtes, ceci est inenvisageable en mer.
On privilégie
donc le terme de délimitations maritimes à celui de frontières maritimes.
Toutefois, les conclusions de cette conférence n’ont pas permis d’éviter
les litiges maritimes frontaliers qui se multiplient.
Pb ? Comment le droit maritime permet-il de dépasser la définition
traditionnelle de la frontière ?
Les délimitations maritimes : quels enjeux géopolitiques, formes et
fonctions de ces divisions politiques des mers et océans ?
Questionnaire s/ video (dessous des cartes)
Manuel numérique ENT (pages qui correspondent au cours pages 164,
165, 166 , 167, 169)
I.
Le droit de la mer : une longue gestation
Aujourd’hui, le droit de la mer malgré des contestations localisées se veut un
ensemble bien établi de
règles concernant la surface maritime mondiale.
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Pourtant cette règlementation internationale a été longue à émerger du fait des
intérêts économiques et géopolitiques majeurs pour les Etats bordiers.
-
A.
Un droit de la mer lent à se concrétiser
Des tentatives de codification anciennes du droit de la mer
Depuis l’Antiquité, des législations très anciennes régissaient déjà une forme du
droit de la mer.
Les espaces maritimes étaient libres et ouverts mais on observe
une tension entre le principe de libre circulation sur les mers et océans et celui
de l’appropriation des ressources de ces derniers.
Une évolution marquante se produit au XVIIè s.
dans un contexte de concurrence
européenne de plus en plus forte sur les océans (//Durant l’époque moderne, les
gdes découvertes ont marqué un tournant avec l’affirmation des autres
puissances maritimes mondialisées.
A partir de 1492, l’humanité s’approprie les
mers et les océans.
L’homme s’affranchit en partie de l’étendue océanique par de
nouvelles techniques maritimes : caravelle, vapeur, cartographie.
L’exploitation
des ressources halieutiques s’intensifient pour prendre une dimension
industrielle.
Mise en relation
du monde au profit de quelques grandes
puissances.)
→ Le droit de la mer a été codifié au XVIIè siècle par le hollandais Hugo de
Groot dit Grotius (ouvrage = Mare liberum : il reformule le principe de la
liberté de navigation sans que les autres états n’interviennent directement pour
empêcher ou limiter la navigation ou la pêche).→les océans appartiennent à
tous et doivent être librement accessibles.
On retrouve également une
première définition des eaux territoriales (3 milles nautiques/17è s.
portée simple d’un boulet de canon = 3 milles marins).
-début du cycle de conférence sous l’égide de l’ONU
1945 : l’exploitation des ressources maritimes est de plus en plus
forte/mise en tension des espaces maritimes organisation→ d’une série
de conférences par l’ONU
En 1958, 4 conventions sur le droit de la mer sont adoptées à Genève, qui
définissent notamment la mer territoriale et le plateau continental.
+ création
de l’OMI (organisation maritime internationale/ 171 états côtiers).
/
contestations
1960 échec de la conférence
-la nouvelle codification du droit maritime depuis la conférence de
Montego Bay (1982)
Dans une volonté d’unification et pour régler des rivalités latentes entre états
côtiers, des négociations organisées par l’ONU s’ouvrent en 1973 à New York,
elles aboutissent à la signature de la Convention des Nations Unies sur le droit de
la mer (CNUDM) à Montego Bay en Jamaïque en 1982, connue sous le nom de
convention de Montego Bay.
Cette convention n’entre en vigueur qu’en 1994,
une fois qu’elle a été ratifiée par un nombre suffisant de pays.
B.
Des intérêts contradictoires
Cette règlementation internationale a été longue à émerger du fait des intérêts
économiques et géopolitiques majeurs pour les Etats bordiers.
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Si les négociations et la ratification a mis plus de 20 ans pour aboutir, c'est que
plusieurs tendances s’affrontaient :
-
D’un côté des grandes puissances navales comme le RU, l’URSS ou les
États-Unis qui revendiquent la libre-circulation totale de leurs navires
De l’autre des PED, majoritaires au niveau numérique qui souhaitent
pouvoir exploiter les mers et océans qui les jouxtent en s’appropriant leurs
ressources
C.
Un compromis international
Carte manuel : quels sont les États n’ayant pas signé les accords de Montego
Bay ?
Finalement, la CNUDM a été ratifiée par presque tous les États côtiers de la
planète.
En effet, tout au long des négociations, les Nations Unies ont cherché à
concilier les intérêts divergents, et la convention de Montego Bay a été adoptée à
l’unanimité des parties prenantes de la négociation.
Elle constitue un compromis
remarquable entre liberté de navigation et appropriation des mers.
II.
Le droit de la mer : un cadre quasi universel (sous-forme
de schéma)
A.
Un découpage mondial des mers et océans
Ce texte reconnaît la mer comme « patrimoine commun de l’humanité »
et il procède à une partition juridique de la mer.
Quatre espaces marins
reçoivent un statut juridique particulier.
La délimitation des différents
espaces marins répond ainsi à un principe simple : plus on est proche
des côtes d’un État, plus les droits souverains sont importants, plus on
s’en éloigne, plus la liberté est grande.
En témoignent les droits associés à
chacune des 4 zones maritimes.
[schéma à savoir faire]
-
1.
Les eaux intérieures
Eaux en-deçà de la ligne de base (limite des eaux à marée basse) : les
rades, les baies, les ports)
Régime juridique qui correspond au territoire terrestre, avec une pleine
souveraineté pour l’État : seul espace maritime où l’État a la pleine
souveraineté politique.
2.
Les eaux territoriales
-
-
Jusqu’à 12 milles marins depuis le trait de côte.
Tous les navires, y compris de guerre, bénéficient du droit de passage
inoffensif à partir du moment où ils ne présentent pas de menace.
La
limite des eaux territoriales ne constitue donc pas une frontière au sens
terrestre du terme.
L’État peut néanmoins garantir sa sécurité, y compris environnementale,
en imposant des réglementations aux navires qui exercent leur droit de
passage.
Possibilité de rajouter les eaux contigües
3.
La zone économique exclusive (ZEE)
-
Jusqu’à 200 milles depuis le trait de côte (= environ 370 km).
Fruit d’un compromis, la liberté de navigation et de survol est garantie.
En
échange, les États bordiers y disposent de « droits souverains » pour
l’exploitation ou l’exploration des richesses et de....
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