Conclusion / Surmonter le temps présent

« Conclusion / Surmonter le temps présent En somme, la philosophie politique met à nu l'exercice du pou­ voir et de la politique.

Elle contribue à montrer que la politique ne consiste pas à trouver la solution technique d'un problème techni­ que, mais à envisager constamment la réalisation des exigences de justice.

Par voie de conséquence, philosopher sur l'action revient à interroger les légitimités édifiées par les hommes, à tenter de donner la parole à ceux auxquels il ne reste que la déchirure du cri pour faire entendre quelque chose. Ce que la philosophie accomplit de cette façon, chacun doit pou­ voir l'entreprendre pour soi-même : désacraliser tout rapport à autrui, penser l'exercice du pouvoir et des contre-pouvoirs au cœur de la division de la société, dans leur dimension symbolique ét pro­ cédurale; prendre des partis au cœur des événements et de leur légi­ timation, se garder de sanctifier le statu quo. · En cette époque de péjoration de la politique, il reste d'ailleurs nécessaire de repenser l'objectif toujours redéfini de cette dernière. En un premier sens, la vie humaine est politique de part en part. Elle relève d'une existence civile, non d'un agrégat humain.

Dès lors, il importe que chacun conçoive la réalité de cette relation.

Ce qui revient à s'élever à la conscience du régime de collectivité légi­ time, nécessaire si 1'on ne veut pas se plier à l'arbitraire.

A ce pre­ mier niveau, la philosophie politique propose l'examen inlassable de la forme de la justice instaurable, à raison de ne jamais confondre la justice avec la volonté de conserver le pouvoir, la garantie de la place qu'on occupe dans la cité. D'ailleurs, nul n'est si indifférent à la chose politique.

Qu'on le veuille ou non, des langages politiques - qui ne sont pas toujours cyniques - sont constamment tenus : des opinions sont échangées au sujet de la cité, sur « ce qui va » ou non, des convictions sont. »