COMMENTAIRE DE L'EXTRAIT DE LA PUISSANCE DE L'ETAT D' OLIVIER BEAUD
Publié le 26/08/2012
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2) La souveraineté comme caractéristique essentielle de l'Etat Pour Jean Bodin (1529-1596), auteur de La république (1576), la souveraineté est le pouvoir le plus élevé, le commandement suprême dans une société. Elle est absolue, perpétuelle et indivisible. Olivier Beaud attache une grande importance à ce concept de souveraineté puisqu'il fait une comparaison entre le langage et l'Etat. En effet, comme le langage est inséparable de la pensée, l'Etat apparait quand à lui inséparable de la souveraineté. Ils sont réellement indissociable l'un à l'autre. De plus, pour lui la souveraineté est un concept qui a permis la transition entre la féodalité et la modernité politique. Cependant, cette modernité de l'Etat s'explique aussi par d'autres facteurs.
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plus perfectionnée que l'Etat.
C'est le fruit d'un processus de centralisation du pouvoir.Cette forme centralisée de pouvoir politique, détenu par des personnes privilégiées, a acquis son stade définitif au XVI° siècle.Jusqu'alors, on ne peut pas parler d'Etat, de centralisation du pouvoir politique.
Jusque-là l'ordre juridique est décentralisé.
Il règne jusqu'au XVI° siècle une périodede pluralisme juridique où aucun pouvoir ne parvient à exercer de souveraineté, c'est un désordre juridique.Ce désordre a donc été vaincu grâce à la ténacité des monarques, et prend donc fin à l'apparition de l'Etat.
L'Etat moderne a alors une véritable modernité juridique.
II – L'Etat comme forme moderne du pouvoir politique
Voilà le moment où l'on s' aperçoit qu'on ne peut pas aller plus loin dans la centralisation du pouvoir politique dans une communauté donnée.
On dit aussi que c'estl'époque de la naissance de la modernité juridique, qui correspond donc à l'époque où l'Etat s'affirme.L'Etat moderne a plusieurs caractéristiques à savoir qu'il est indissociable du concept de souveraineté (A) et qu'il est l'objet de multiples transformations (B).
A – L'Etat indissociable de la souveraineté
1) Une souveraineté avec une double signification
L'Etat s'est affirmé à la fin du Moyen Age, à la fois contre l'Empire et la Papauté et à la fois contre l'ordre féodal.Il s'est affirmé en même temps qu'a émergé le concept de souveraineté.L'invention de la souveraineté de l'Etat correspond à ce qu'on appelle au 16° siècle la « via moderna ».C'est un concept qui a une signification interne et externe :D'un point de vue interne, la souveraineté signifie que l'Etat ne rencontre en son sein aucune résistance.
Il peut sans crainte vouloir, sans souffrir la moindrerésistance.
L'Etat est donc placé sur un pied de supériorité.D'un point de vue externe, la souveraineté signifie que l'Etat ne peut souffrir d'aucune ingérence, d'aucune directive adressée sans son consentement.
L'Etat n'a pas desupérieur hiérarchique.Cette souveraineté externe a toutefois une contrepartie : lui-même l'Etat ne peut pas adresser une volonté à un autre Etat sans le consentement de ce dernier.
Il ne peutpas s'ingérer dans les affaires de son voisin.
La souveraineté de l'Etat signifie qu'il y a une égalité entre tous les Etats.
La souveraineté apparait comme un élément primordial de l'Etat.
2) La souveraineté comme caractéristique essentielle de l'Etat
Pour Jean Bodin (1529-1596), auteur de La république (1576), la souveraineté est le pouvoir le plus élevé, le commandement suprême dans une société.
Elle estabsolue, perpétuelle et indivisible.Olivier Beaud attache une grande importance à ce concept de souveraineté puisqu'il fait une comparaison entre le langage et l'Etat.
En effet, comme le langage estinséparable de la pensée, l'Etat apparait quand à lui inséparable de la souveraineté.
Ils sont réellement indissociable l'un à l'autre.De plus, pour lui la souveraineté est un concept qui a permis la transition entre la féodalité et la modernité politique.
Cependant, cette modernité de l'Etat s'explique aussi par d'autres facteurs.
B – Les transformations dues à l'Etat moderne
1) Une rationalisation de l'organisation politique
L'état est lié à un ensemble de transformations dans les sociétés.Selon Max Weber, il y a différents éléments de transformation à savoir techniques (développement de la science et de la technique), économiques (concentration desmoyens de production…) et politique avec l'apparition de l'Etat.Cette modernité qui engendre une rationalisation des sociétés s'accompagne de nouvelles valeurs autour du culte de la raison (qui remplace les lois de la nature), dela science (maitrise de la nature) et du progrès (bien être individuel, justice sociale…).D'autre part , l'individu est placé au centre de l'organisation sociale et politique.
On abandonne le holisme pour laisser place à l'individualisme.Enfin, le droit étatique créé une véritable unité, centralisation autour des valeurs de l'Etat.
Néanmoins, on observe une certaine crise des institutions et valeurs de la modernité.
2) Une dérive vers la post-modernité
La modernité juridique va s'étendre jusqu'au 20° siècle, car c'est un siècle où cette souveraineté de l'Etat va subir des assauts, des épreuves, une concurrence que vontlui infliger d'autres pouvoirs, d'autres phénomènes d'organisation du pouvoir.
À tel point qu'on va parler au XX° siècle d'un repositionnement de l'Etat.La souveraineté de l'Etat au XX° s.
va être remise en cause : post-modernité.On observe une dérive de la raison qui devient instrumentale au profit d'une efficacité maximale, un individualisme qui laisse place à une individualisation avec unréel repli sur soi et une perte de liberté avec un homme pris dans « l'étau du marché et de l'Etat » (J.
Chevallier).La certitude et la cohérence laissent place à une inégalité et une désillusion toujours plus grande..
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