Commentaire de l'allocution prononcée par François Mitterrand le 29 mars 1993 « C'est donc au chef de l'Etat … que doit procéder le pouvoir exécutif … à lui la mission de nommer les ministres et d'abord le Premier, qui devra diriger la politique et le travail du gouvernement. »
Publié le 07/11/2012
Extrait du document
D’autre part, en 1986, Mitterrand déclarait que la réforme de 1962 et « une durable identité de vues entre
la majorité parlementaire et le président « sont à l’ origine de la création et du développement d’usages
qui ont accru le rôle du président de la république.
La nécessité de contreseing ministériel est un moyen de blocage des décisions du président par le
premier ministre et à l’inverse le PdR peut bloquer l’avancée du gouvernement en ne présidant pas les
conseils des ministres.
La cohabitation rend difficile le référendum et les révisions constitutionnelles c’est donc une coutume de
ne pas utiliser ces deux procédés pendant une telle période.
«
président se retrouve un peu coincé.
Mitterrand déclarait en 1986 que président et gouvernement ont à rechercher les moyens qui leur
permettrait de servir
au mieux et d’un commun accord les grands intérêts du pays.
B/ la mise en avant automatique du chef du gouvernement
Le premier ministre étant dorénavant le plus légitime, l’article 20 de la constitution disant qu’il détermine
et conduit la politique de la nation et l’article 21 précisant qu’il dirige l’action du gouvernement reprennent
toute leur force.
La premier ministre assume donc entièrement ces responsabilités qu’il partageait
auparavant avec le président de la République, par conséquent, ce dernier est quelque peu écarté de la
scène politique.
Ce premier ministre doit donc être très compétent pour le bon fonctionnement des institutions d’où le
choix, imposé par la majorité, de Mitterrand de M.
Balladur « en raison de ses compétences ».
En effet, le
premier ministre, en période de cohabitation est un véritable pilier.
D’autre part, ayant été en quelque sorte imposé par la majorité, ce premier ministre n’est responsable
que devant l’assemblée nationale, le président de la République ne peut donc pas le révoquer.
De plus,
lors de la formation du gouvernement, c’est le premier ministre qui en choisi les membres à la réserve
près que le PdR peut refuser de signer les décrets de nomination mais cela ne serait guère bon pour son
image.
En période de cohabitation, le premier ministre peut donc jouer pleinement son rôle constitutionnel de
chef du gouvernement.
Néanmoins, le chef de l’Etat n’est
pas pour autant réduit à une « présidence-postiche ».
II/ les pouvoirs du président : un débat entre lecture stricte de la constitution et intervention de la pratique
A/ une lecture stricte en ce qui concerne les pouvoirs propres
En effet, le président ne devient pas qu’un figurant sur la scène politique du pays.
Il conserve ses
pouvoirs propres.
D’ailleurs, Mitterrand précise bien qu’il va se conformer « aux devoirs et aux attributions
que la constitution lui confère » et ne manque pas de tous les évoquer.
Il est évidemment majoritairement
question de prérogatives en matière de politique extérieure.
Déjà en 1986, François Mitterrand présentait
la solution à cette cohabitation comme étant « la constitution, rien que la constitution, toute la constitution
».
Le président conserve bien le droit de prendre l’article 16 en cas de menace grave pour le pays.
De plus, le président de la République conserve le droit de dissoudre l’assemblée mais c’est évidemment
à utiliser avec précaution lorsqu’on est en position de faiblesse.
Et il peut toujours adresser des
messages à l’assemblée.
Enfin, pour ce qui est du domaine de la justice, l’article 64 de la constitution prévoyant que le président «
est garant de l’indépendance et de l’autorité judiciaire » peut en cas de cohabitation prendre une
importance considérable et de fait avoir plus d’influence sur les institutions selon l’usage que le chef de
l’Etat
en fait.
Jacques Chirac en 1997 est allé plus loin en affirmant que son terrain ne se limitait pas à celui défini par
la constitution.
B/ l’intervention de la pratique pour ce qui est des pouvoirs partagés
En période de cohabitation, tout est plus compliqué pour ce qui concerne les pouvoirs partagés entre le
président et le premier ministre et c’est à ce niveau là que l’on peut voir s’illustrer les querelles entre ces
deux individus.
D’ailleurs, quand Mitterrand déclare « A la majorité qui s’en va, et qu’accompagnent mes
pensées fraternelles, je dis qu’au -delà des difficultés du moment … ».
On pourrait sentir dans ce passage
déjà un soupçon de concurrence face à la nouvelle majorité..
»
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