Benes Edvard
Publié le 07/04/2019
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Benes Edvard
Homme d'Etat tchécoslovaque
* 28.5.1884, Kozlany, Bohême
+ 3.9.1948, Sezimovo Ûsti, Bohême
Proche collaborateur de Tomâs G. Masaryk, Benes a été l'un des hommes politiques tchècoslovaques les plus influents de l'entre-deux guerres. À la conférence de Paris, en 1919, il impose la création du nouvel État. Ministre des Affaires étrangères (1918-1935), il consolide les résultats du Traité de Versailles par la conclusion de la Petite Entente avec la Yougoslavie et la Roumanie (contre les prétentions révisionnistes de la Hongrie) et signe des traités avec la France (1924) et l'URSS (1935) afin de se protéger des ambitions allemandes. Il succède en 1935 à Masaryk au poste de Président et démissionne en 1938 après l'annexion de la Tchécoslovaquie par les troupes allemandes. Chef du gouvernement tchécoslovaque en exil à Londres à partir de 1941, il retrouve la Présidence en 1944. Réélu dans son pays en 1946, il se retire après la prise du pouvoir par les communistes en 1948.
«
Edvard Benes
1884-1948
Esprit rationaliste, travailleur systématique et discipliné, Edvard Benes choisit, après ses
études à l'étranger, tout d'abord une carrière académique.
Au début de la guerre de 1914, le
jeune sociologue assure dans la clandestinité la liaison entre Masaryk en exil et ses amis à
Prague.
En 1915, il rejoint Masaryk et se voit chargé du secrétariat du Comité national
tchécoslovaque qui, en 1918 se transformera en gouvernement provisoire.
A trente-quatre
ans, il prend le portefeuille des Affaires étrangères.
Élève de Masaryk, considéré en politique
comme son alter ego et souvent exposé aux attaques d'adversaires conservateurs du
Président, il tâche de mettre en pratique l'idée de la “ Nouvelle Europe ”.
Après la Conférence
de Paris, où il s'efforce de faire valoir les intérêts de son pays, peu connu alors des Grands, il
continue la lutte contre les tentatives de restauration des Habsbourg, contre le révisionnisme
hongrois, contre l'Anschluss. Animateur, dès 1920, de la Petite-Entente avec la Yougoslavie et
la Roumanie, il cherche sans succès à y adjoindre l'Autriche et la Pologne.
Il conclut, en 1923,
l'alliance avec la France, confirmée en 1925 après Locarno.
La Société des Nations, essai d'une
sécurité collective assurée grâce à une diplomatie multilatérale, trouve en Benes un partisan
actif qui s'associera à ses espoirs, aux efforts tentés pour la consolider, comme aussi à ses
échecs.
Il en préside plusieurs fois le Conseil et même l'Assemblée, en 1935, lors du vote des
sanctions contre l'Italie.
La Conférence du désarmement de 1932 le choisit pour rapporteur.
Ainsi Benes se familiarise avec le mécanisme du système de Versailles et aussi avec ses
contradictions.
Accordant à la protection de l'indépendance de son pays une priorité absolue,
Benes désire non seulement une coopération des puissances occidentales, mais aussi la
participation de la Russie à la politique européenne comme facteur d'équilibre contre
l'Allemagne réapparue en grande puissance.
Il suscite la méfiance des Occidentaux, des
Conservateurs de la Petite-Entente et de l'opposition de la droite dans son pays.
Au lendemain de la prise du pouvoir par Hitler, Benes s'oppose au pacte à Quatre qui lui
paraît dangereux parce que dirigé contre l'U.R.S.S., orienté vers une politique de concessions
territoriales et constitué en dehors de la S.D.N.
Après le refus opposé par la Pologne à son
offre d'alliance et la conclusion du pacte germano-polonais, il lui apparaît que le
rapprochement avec Moscou est la seule solution possible.
Associé aux négociations d'un
“ pacte oriental ” saboté par l'Allemagne et la Pologne, il s'efforce d'en sauver l'essentiel par le
pacte tchécoslovaco-soviétique de mai 1935, conclu parallèlement au traité franco-soviétique
et dont l'application est subordonnée aux dispositions du traité franco-tchécoslovaque de
1925.
La conclusion de ce pacte et la présidence de l'Assemblée de la S.D.N.
marquent la fin
des activités ministérielles de Benes et augmentent l'hostilité fasciste et réactionnaire contre
l'homme qui tâche d'endiguer la vague nazie.
En décembre 1935, son élection à la présidence de la République, recommandée par Masaryk
lors de son abdication, se heurte à l'opposition de la droite qui cherche l'appui des chefs nazis
de la minorité allemande.
Mais l'éventualité d'un rassemblement de la gauche comprenant les
Communistes qui porterait Benes à la présidence, créant ainsi une nouvelle constellation.
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