1997: Lionel Jospin, Premier ministre d'un président de droite
Publié le 21/03/2019
Extrait du document
Entrant à Matignon en ce début de juin 1997 avec son gouvernement de gauche plurielle composée de socialistes, de communistes et, pour la première fois, de verts, Lionel Jospin peut être satisfait de ses deux dernières années. Personne, en effet, ne donnait cher de son avenir au début de 1995.
Déchu de ses responsabilités ministérielles en 1992, ayant abandonné toute responsabilité au parti socialiste, éclipsé par les querelles entre Rocard, Fabius et Emmanuelli au sein du PS, il est également battu aux législatives de 1993. À cette époque, il reste conseiller général de Cintegabelle. Une sorte de traversée du désert commence pour s'achever, contre toute attente, en janvier 1995 quand il déclare sa candidature à la présidentielle. Durant cette période, tandis que la droite balladurienne triomphe, il prend les éventuels candidats d'un parti socialiste en perdition à contre-pied, s'affichant comme le successeur de François Mitterrand, même s'il refuse d'assumer totalement son héritage. Mais qui, à gauche, avait alors envie de courir le risque d'un échec programmé?
Réussissant contre toute attente un score respectable à la présidentielle, distançant même les frères ennemis du RPR au premier tour, il redonne l'espoir à une gauche en quête de porte-drapeau. Sa défaite au second tour prenant l'allure d'une victoire, il peut aussitôt remettre la main sur le parti socialiste qu'il avait dirigé de 1981 à 1988. Le replaçant en ordre de bataille, il le mène ensuite à cette victoire de 1997 qui, en infligeant une terrible défaite à la droite, le propulse au premier rang. Chef du gouvernement et de la majorité parlementaire, celui qui était considéré deux ans auparavant comme un cacique archaïque et démodé se prépare désormais pour la prochaine échéance présidentielle.
Joli «come back», comme ceux de De Gaulle, Mitterrand et Chirac en leur temps, qui caractérise les grandes pointures de ces politiques ne s'avouant jamais vaincus et croyant toujours en leur destin. Lionel Jospin, croit, en effet, à son avenir, en s'appuyant sur la gauche, son parti, et, selon ses propres mots, «en cherchant à donner un sens à la politique».
les élections législatives anticipées décidées par Jacques Chirac. président de la République, donnent la victoire à la gauche. lionel Jospin, battu lors de la présidentielle de 1995, est appelé à Matignon pour former le gouvernement. Une nouvelle cohabitation commence.
«
Après
avoir
échoué aux élec
tions présidenti
elles, remportées
par Jacques Chi
rac, Lionel Jospin
est bien placé
pour briguer
la magistrature
suprême
en 2002.
Lionel
Jospin, Premier ministre
d'u n président de droite
les élec tions législatives anticipées décidées par
Jacques Chirac.
président de la Républ ique, donnent la
victoir e à la gauche.
lionel Jospin, battu lors de la prési
dentielle de 1995, est appelé à Matignon pour former
le gouvernement.
Une nouv elle cohabitation commence.
E ntrant à Mat igno n en ce
début
de juin 1997 avec son
go uvernement de gauche
plurielle composée de social istes, de
co mmuni stes et, pour la première
fois, de verts, Lionel Jospin peut être
satisfait de ses deux dernières an
nées.
Personne, en effet, ne donnait
cher de son aven ir au début de 1995.
Déchu de ses responsa bilités
min istérielles en 1992, ayant aban
donné toute responsa bilité au parti
soc ialis te, éclipsé par les querel les
entre Rocard, Fabius et Emmanuelli
au sein du PS, il est égaleme nt battu
aux législ atives de 1993.
À cette
époque, il reste conseiller général de
Cintegabelle.
Une sorte de traversée
du désert commence pour s'achever,
contre toute attente, en janvier 1995
quand il déclare sa candidature à la
président ielle.
Durant cette période,
tandis que la droite balladurienne
triom phe, il prend les évent uels
candi dats d'un parti socialis te en
perdition à contre-pied, s'affichant
comme le successeur de Franç ois
Mi tte rrand, même s'il refuse d'assu
mer totalement son héritage.
Mais
qui, à gauche, avait alors envie de
cou rir le risque d'un échec pro
grammé?
Réussissant contre toute attente
un score respecta ble à la présiden
tiel le, distançant même les frères
ennemis du RPR au premier tour, il
re donne l'espoir à une gauche en
qu ête de porte-d rapeau.
Sa défaite
au second tour prenant l'all ure d'une
victoire, il peut aussitôt remettre la
main sur le parti social iste qu'il avait
dirigé de 1981 à 1988.
Le replaçant
en ordre de bataille, il le mène
ensu ite à cette victoir e de 1997 qui,
en infligeant une terrible défaite à la
droite, le propulse au premier rang.
Che f du gouvernemen t et de la
major ité parlem entaire, celui qui
était considéré deux ans auparavant
comme un caci que archaïq ue et
démodé se prépare désormais pour
la proch aine échéance présidentielle.
Joli
«come back», comme ceux de
De Gaull e, Mitterrand et Chirac en
leur temps, qui caracté rise les
grandes pointures de ces politiques
ne s'av ouan t jamais vaincus et
croyant toujours en leur destin.
Lionel Jospin, croit, en effet, à son
avenir, en s'appuyant sur la gauche,
son parti, et, selon ses propres mots,
«e n cherchant à donner un sens à la
politiq ue».
Lionel Jospin et Alain Juppé lors de
la passation des pouvoirs, en juin 1997.
L'aventure a pourtant commencé
tardiv ement, à 34 ans, quand ce fils
d'i nstituteur, marqué par le protes
tantisme et l'ac tion de son père,
vieux militant SFIO, adhère au PS
après le congrès d'Ep inay de 1971.
Appartenant viscéralement au sérail
de gauche, l'ét udiant en Sciences
politiq ues milite déjà en 1959 à
l'Uni on de la Gauche Socialiste qui
rejoint ensuite le PSU.
Après l'Ecole
Nationale d'Administration dans la
même promotion que Jean-Pier re
Chevènement, le mili tant s'efface
derri ère le dip loma te du Quai
d'Orsay.
Passant ensuite à l'e nsei
gnement de l'économie, il franchit le
Rub icon politique et devient
rapidement un proche de François
Mi tte rrand en quête de jeunes
talents.
Puis c'est la direction du PS
en 1981, le minis tère de l'Éd ucation
en 1988, avant cette période
d'i solement de 1992 à 19 95 quan d
tous ses détracteurs, notamment au
sein du PS, le croya ient fini.
Mais, en
politique, rien n'est jamais joué.
L'Europe
de gauche
1982-1996
Felipe Gonzâlez
Né en 1942, Gonzàlez devient
Premier ministre en décem
bre 1982, succédant à Calvo
Sotelo.
Durant cette longue
période à la tête du gou
vernement espagnol, on note
la libéral isation de l'avor·
tement, l'adhésion de I'Espa·
gne à la CEE, mais aussi la
li ste incessante des attentats
terroristes du Grapo et de
l'ET A, y compris des tenta
tives d'assassinat contre le roi.
Gonzàlez et le PSOE (parti
social iste ouvrier espagnol)
sont battus en mai 1995.
José
Maria Aznar, chef du parti
populair e, devient Premier
min istre.
Antonio GU1erres
Né en 1949, le secré taire
général du parti socialiste
por tugais dirige depuis 1992
cette jeune formation créée
en 1973.
Nommé Premier
mini stre en octobre 1995, il
poursuit la politique engagée
par Mario Soares.
L'ancrage
du socialisme dans un pays
marqué par la dictature de
Salazar se confirme en mars
19 96, lorsque Jorge Sampaio,
également socialiste, est élu
président de la République
succédant à Mario Soares.
De puis 1997
Tony Blair
Né en 1953, le chef de file de
la gauche anglaise devient
Premier ministre en mai 1997.
Il succède à John Major après
18 ans de pouvoir des conser·
vateurs.
Reprenant le flam
beau travailliste depuis le
départ de John Callaghan, le
plus jeune Premier ministre
britannique du siècle affiche
un style nouveau et offre à
son parti une image plus
moderne et plus libérale.
De puis 1998
Gerhard Schrôder
Né en 1944, cet employé du
commerce suit des cours de
Droit et devient avocat à
Hano vre.
Adhérant au Parti
Social Démocrate en 1963, il
gravit les échelons au sein du
parti, devient président du
groupe parlementa ire au
Bundestag, puis préside la
fédération régionale SPD de
Basse-Saxe.
En octobre 1998,
tombeur d'Helmut Kohl, il
devient chancel ier de la
République fédérale d'Alle
magne.
1997
Ant onio Guterres
Gerhard Schroder.
»
↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓
Liens utiles
- Devoir maison d'Histoire: La rafle du Vel d'hiv et le discours de Lionel Jospin en 1997 (histoire)
- JOSPIN, Lionel (né en 1937) Enarque et professeur d'économie, il est secrétaire général du PS sous le premier septennat de François Mitterrand et ministre de l'Education sous le second (1988-1992).
- JOSPIN, Lionel (né en 1937) Enarque et professeur d'économie, il est secrétaire général du PS sous le premier septennat de François Mitterrand et ministre de l'Education sous le second (1988-1992).
- Le document 1 nous présente le discours du président égyptien devant le Parlement d'Israël le 20 novembre 1977 et le document 2 nous expose une image du président égyptien Anouar el-Sadate, du premier ministre israélien Menahem Begin et du président des Etats-Unis Jimmy Carter
- Le président de la République et le premier ministre : Duo ou duel ?