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TD physique

Publié le 02/02/2015

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1ère L - Enseignement scientifique THEME 1 - Représentation visuelle 14-15 TD 1 Différentes conceptions de la vision « Une histoire de la vision » Pourquoi diable dit-on « jeter un coup d'?il » ou « foudroyer du regard » si ce n'est pas l'?il qui envoie ses rayons sur l'objet qu'il explore ? Les bizarreries de la langue française rappellent une vieille controverse : comment fonctionne la vision ? Et quel est son « sens » : de l'?il à l'objet ou de l'objet à l'?il ? La dispute scientifique remonte à l'Antiquité. En lice : deux théories, connues sous les noms d'intromission et d'émission. La première, assignant à l'?il un rôle passif, décrivait le phénomène de la vision par un quelque chose allant de l'objet à l'?il. La seconde, octroyant à l'?il un rôle plus actif, expliquait la vision par un quelque chose allant de l'?il à l'objet. La nature du quelque chose restait mal définie, dans un cas comme dans l'autre. Pour les philosophes atomistes Démocrite (460-370 av. J.-C.) et Épicure (341-270 av. J.-C.), tous deux partisans de l'intromission, il s'agissait de simulacres, de fines enveloppes ou de minces effigies, les «eidola», qui se détachaient de la surface de l'objet et voltigeaient à la rencontre de l'observateur. Pour les mathématiciens Euclide (325-265 av. J.-C.) et Ptolémée (90-178 av. J.-C.), tenants de l'émission, des rayons visuels jaillissaient de la pupille pour partir à la rencontre de l'objet. Circulait également une théorie hybride, soutenue par Platon (428-347 av. J.-C.) dans son Timée, expliquant la vision par la rencontre des émanations issues de l'objet avec le feu du flux visuel. Pour les partisans de l'émission, l'existence d'un feu oculaire était une croyance tenace, corroborée par l'observation de l'?il des félins, qui luisait dans l'obscurité, et par l'existence de sensations lumineuses surgissant dans l'?il à l'occasion d'un choc ou d'un traumatisme. En outre, la forme du globe oculaire, sphérique et non creuse, comme ...
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« Pour justifier que les rayons des différents faisceaux ne se chevauchent pas, ce qui aurait créé une impression de flou, Ibn al-Haytham suggéra que seuls les rayons arrivant à angle droit concouraient à la formation des images.

Les projectiles heurtant une cible de plein fouet n'étaient-ils pas les plus efficaces ? Édité à Bâle, en 1572, sous le titre Opticae thesaurus, le traité d'optique d'Alhazen (le prénom latinisé d'Ibn al-Haytham, sous lequel il était connu en Europe occidentale) se trouva rapidement propulsé au rang d'ouvrage de référence.

À la fois pour les peintres de la Renaissance, qui s'en inspirèrent dans leurs représentations en perspective, et pour les théoriciens de l'optique.

Ce fut grâce à l'un d'eux, l'astronome allemand Johannes Kepler (1571-1630), que la théorie de l'intromission allait marquer un point de plus, en 1604.

Kepler, qui, à l'instar d'autres astronomes, utilisait la chambre obscure pour observer le Soleil, avait eu vent d'un stratagème pour améliorer la qualité des images.

En plaçant un verre en forme de lentille devant l'ouverture, celles-ci devenaient et plus nettes et plus lumineuses.

Kepler fit de même par le truchement d'un globe rempli d'eau.

Grâce au calcul, il établit que, pour de petits angles, de l'ordre de quelques degrés, les rayons issus de chaque point du Soleil aboutissaient, après réfraction, non pas en des points différents mais en un point unique.

La concentration de lumière après passage dans la lentille expliquait la qualité de l'image observée. L'œil lui-même Kepler saisit immédiatement la portée de sa découverte.

Non seulement la réfraction expliquait le fonctionnement des verres correcteurs de la myopie et de la presbytie, venus d'Italie trois siècles auparavant, mais elle permettait de cerner le fonctionnement de l'œil lui-même. La pupille remplaçait l'ouverture de la chambre obscure.

Le cristallin, milieu transparent, dont l'opacité entraînait la cataracte, se substituait à la lentille.

La rétine, enfin, sur laquelle s'imprimait l'image, tenait lieu d'écran et se révélait ainsi le véritable agent sensoriel.

La convergence des rayons sur la rétine rendait en outre caduque l'hypothèse d'Ibn al-Haytham, qui privilégiait les rayons pénétrant dans l'œil à angle droit. L'image rétinienne fut effectivement observée quelques années plus tard, en 1625, par le jésuite allemand Christoph Scheiner.

Ce dernier avait pratiqué une petite ouverture au fond de l'œil d'un bovin mort, de manière à dégager la rétine.

À travers cette ouverture il observa une image renversée des objets à l'entour.

Expérience reprise et décrite « avec admiration » par le mathématicien, physicien et philosophe René Descartes (1596-1650) en 1637, dans sa Dioptrique.

Extrait de « Quand la vue change de sens » de Marie-Christine de La Souchère La Recherche N°443 - 06/2010 « Historique des conceptions de la vision » Auteurs dans l’ordre chronologique Démocrite Epicure Platon Euclide Ptolémée Ibn-Al-Haytham Kepler. »

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