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Les antigènes de groupes sanguins : substances A, B, H et connexes

Publié le 30/05/2015

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Ces antigènes, présents dans tous les individus humains, ne devraient pas être reconnus comme non-soi et susciter la synthèse d'anticorps. Cependant, il existe certaines conditions pathologiques, appelées maladies auto-immunes, où antigène et anticorps coexistent chez le même individu. Les anticorps dont nous allons par­ler ont reçu le nom d'agglutinines froides. L'agglutination des érythrocytes se manifeste par un trouble lorsqu'on refroidit le sang à 4°C, qui disparaît au retour à 37°C. Les sérums de ces malades sont une source d'anticorps anti-i et anti-I. Ces anticorps sont naturellement monoclonaux et servent de réactifs pour étudier la distribution des antigènes i et I dans les sujets normaux. Ainsi le sang du foetus humain exprime l'antigène i, observable sur les érythrocytes du cordon ombilical. Au cours des dix-huit premiers mois d'existence du nourrisson, l'antigène i dis­paraît au profit de l'antigène I. En termes de structure, ceci s'interprète simple­ment par la ramification de la chaîne linéaire i, par couplage avec l'anomérie 13 du disaccharide N-acétyllactosamine sur les fonctions alcool primaire des résidus galactose. Nous reviendrons au chapitre 17 sur le rôle probable des antigènes i et I dans l'embryogénèse des mammifères. Ces questions de ramification seront l'occasion d'un bref retour sur les anticorps ABH. Les anticorps anti-sucres ont en général une affinité faible ou modérée. Celle-ci est très augmentée s'il y a plu­sieurs déterminants sur une seule molécule porteuse, ce qui est rendu possible si elle est ramifiée. La combinaison avec un anticorps à deux sites récepteur multi­plie l'affinité par un facteur de l'ordre de 103 — 104.

couplage donne le tétrasaccharide 16.23. Une portion de 16.23 est activée sur le carbone de l'unité réductrice exactement comme ci-dessus et, dans une autre, on expose par hydrolyse acide la fonction alcool en 3 du galactose terminal non réducteur. Le couplage donne l'octosaccharide protégé 16.24. Les essais immu-nochimiques faits avec cette collection de produits après déprotection semblent indiquer que le déterminant i est une chaîne hexasaccharidique. La figure 16.6 donne une représentation picturale des principaux déterminants antigéniques mentionnés dans ce chapitre.

RÉFÉRENCES

[1]   H. Clausen et Sen-itiroh Hakomori, Vox Sanguinis, 56 (1989) 1-20.

[2]   Sen-itiroh Hakomori, Baillère's Clinical Haematology, 4 (1991) 957-974.

[3]   Sen-itiroh Hakomoni, La Recherche (1993) 548-554.

[4]   H.C. Gooi, A. Veyrières, J. Alais, P. Scudder, E. F. Hounsell et T. Feizi, Molecular Immunology, 21 (1984) 548-554, 1099-1104.

[5]   R. U. Lemieux et H. Driguez, J. Ain. Chem. Soc., 97 (1975) 4063-4069.

[6]   R. U. Lemieux et H. Driguez, J. Am. Chem. Soc., 97 (1975) 4069-4075.

[7]   H. Paulsen, Angew. Chem. Mt. Ed. Engl., 21 (1982) 155-224.

[8]   C. Augé, S. David et A. Veyrières, Nouv. J. Chim., 1979 (3) 491-497.

 

[9]   J. Alais et A. Veyrières, Carbohydr. Res., 207 (1990) 11-31.

« 254 Les antigènes de groupes sanguins : substances A, B, H et connexes O Y cHPOH H HO 16.1 O HO 16.2 16.3 Les antigènes ABH présentent à un degré élevé le phénomène de polymorphis- me.

Ceci signifie que les déterminants ABH peuvent être portés par une multiplici- té de molécules chimiques différentes.

Les différences de structure lointaines n’ont pas de conséquences sur la réaction immunochimique A-anti-A, par exemple, mais les différences très proches peuvent se manifester avec les techniques fines des anticorps monoclonaux.

Les causes de polymorphisme sont : a) la nature de l’anti- gène complet, glycolipide, ou glycoprotéine glycoside, ou glycoprotéine glycosa- minide ; b) la séquence de sucres sur la chaîne qui joint le cœur du glycoconjugué aux déterminants antigéniques et, tout particulièrement, la présence ou non de ramifications ; c) la nature de la jonction du déterminant à I’oligosaccharide.

Le lecteur qui éprouverait ici et ci-dessous un sentiment de confusion devant ces formules peut se reporter au résumé pictural donné par la figure 16.6 en fin de chapitre.

16.1.2 Types de jonction.

Le système Lewis On observe quatre modes de jonction du galactose G des formules 16.1 à 16.3 à la chaîne porteuse du glycoconjugué, les. »

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