La forme de l'univers

« vers plat est, par conséquent, un univers qui se prolonge indéfiniment dans toutes les directions .

Les découvertes d'Einstein concernant la structure de 1 'espace laissè­ rent supposer que ce n'était pas si simple.

Ses travaux révélèrent un univers non eucli­ dien, un univers dans lequel l'espace est ar­ rondi dans toutes les directions; mais, du fait que l'espace est, en réalité, un amalga­ me à quatre dimensions, la forme de l'uni­ vers n'est pas celle d'une sphère ordinaire.

Etant donné que les humains sont des créa­ tures à trois dimensions, ils ne possèdent pas de terme pour décrire parfaitement la forme .

Le mieux à faire est d'employer, pour la désigner, le terme mathématique d'hypersphère.

Ce qui résulte de l'idée d'Einstein est assez clair.

Un rayon de lumière voyageant à tra­ vers l'univers arrondi finira par retourner à son point de départ.

Donc, théoriquement, si nous jouissions d'une acuité visuelle sur­ naturelle, nous pourrions être dans l'espace et voir dans le lointain l'image de notre dos.

En d'autres termes, l'univers est refer- Ci-dessus: Si nous essayons de nou s imaginer à l'intérieur de la sphère d'Escher, nous constaton s qu e l'univer s semble toujour s le même, quel que soit le point où nou s nou s tenons .

En A (cercle du haut) , il semble que nou s soyo ns au centre de l'univ ers et que B est alors s ur la limite obser­ vable .

Mais, en B (cercle du des­ sus), le point A se mble être la li­ mit e et Ble centre.

Ci-dessous: Une tentative de l'ar­ tiste néer landai s Maurits Escher r eprése ntant un univers qui serait à la fois infini et limit é: une sph è­ re à troi s dimensions co mm e un cercle rempli de diable s noir s et d'an ges blancs e ntr em êlés att ei­ g nant les limites extér ie ures du cercle .

Les personn.ages sont ce­ pendant de plus en plus petit s, au fur et à mesur e qu'ils se rappro­ chent du bord .

Aux limites extrê­ mes du p se udo-uni vers d'Esc her, le s personna ges so nt de dimen­ sio n infinim e nt pet ite.

A l'int é­ rieur de la limite du cercle , un nombre infini de diables et d'an ­ ges peu vent donc coexister .

mé sur lui-même et il s'étend pourtant à l'infini.

Envisageons-le de la même façon que pour les individus qui marchent à la surface de la Terre: ils ont l'impression de marcher en ligne droite, alors que, en réali­ té, ils suivent une route contournant une sphère .

Ils peuvent marcher toujours sans jamais atteindre la fin de la Terre, mais ils referont indéfiniment le même chemin.

Aujourd'hui, l'idée d'un univers infini, et pourtant limité, est largement acceptée, bien que cette notion ne soit pas plus facile à comi?rendre qu'au moment où Einstein formula un tel concept pour la première fois.

Nous avons toutefois, à l'heure ac­ tuelle, une multitude de vérifications obser­ vables qui confirment sa théorie.

Même Einstein n'avait pas découvert l'en­ tière vérité.

Il se représentait l'univers com­ me une hypersphère statique et immuable.

Or, elle subit en réalité une extension per­ manente, les galaxies se déplaçant de plus en plus loin les unes des autres, comme si elles se fragmentaient sous l'effet de formi­ dables explosions .. »