Grand oral du bac : Sciences LA THÉORIE QUANTIQUE
Publié le 08/02/2019
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Le spectre d'absorption de la lumière solaire décomposé par un prisme.
Les lignes verticales noires, ou «lignes d’absorption», trahissent le fait que certains photons sont interceptés par les atomes de l’atmosphère solaire, et donc éliminés de la lumière qui nous parvient.
▼ Correspondant au phénomène inverse de l’absorption, les raies d’émission montrent la palette finie de rayons qu’émettent les atomes d’un élément chimique (ici l’hélium), lorsque celui-ci est excité. La demi-douzaine de raies visibles correspondent à autant de changements d’orbites possibles de ses électrons.
▼ Prix Nobel de physique en 1932, Werner Heisenberg (1901-1976) découvrit le principe d’incertitude qui porte son nom : plus les moyens de mesure du comportement d'une particule subatomique sont précis, et moins la mesure le sera.
vit pour proposer un modèle élégant de l’atome, dans lequel le noyau est entouré d’un cortège d’électrons en orbite, comme le Soleil est entouré de planètes. Détail important, les électrons ne pouvaient «habiter» que certaines orbites particulières; ils pouvaient certes transiter de l’une à l’autre, mais sans s’attarder entre elles.
Ainsi put-on expliquer la nature quantique de la lumière. Lorsqu’un électron «chute» de l’une de ces orbites «autorisées» à une autre, plus proche du noyau et correspondant donc à une énergie inférieure, cela s’accompagne de l’émission d’un photon -«quanta» de rayonnement- la longueur d’onde est dictée par la différence d’énergie entre les deux orbites. Inversement, pour faire passer un électron d’une couche proche du noyau à une couche plus éloignée, c’est-à-dire d’un certain niveau d’énergie supérieur, il faut fournir à l’atome une énergie (lumineuse) qui est la différence entre les énergies de l’état initial et de l’état final.
La physique quantique était née, et devait révolutionner la conception de l’Univers. Le Français Louis de Broglie (1892-1987) en tira une première conséquence. Il postula, en 1923, que si les rayonnements électromagnétiques, en plus de leur nature ondulatoire, se comportaient comme des particules, alors toute particule devait être associée à une onde. Ce postulat conduisit à la réalisation des premiers microscopes électroniques, utilisant des électrons à la manière d’ondes pour créer des images.
Le principe d’incertitude
En fait, la double nature onde/particule de l’électron se révéla encore plus étrange à mesure que
les physiciens l’étudiaient. En 1926, le physicien allemand Erwin Schrôdinger (1887-1961) établit que l’électron se présentait non comme une particule en orbite autour du noyau, mais comme une onde enveloppant celui-ci, de sorte qu’il était en tout point de son orbite en même temps!
Werner Heisenberg (1901-1976), son compatriote, poussa le raisonnement plus loin encore, concluant qu’il était en fait impossible de décrire l’électron en termes familiers -particules ou ondes-, mais que les orbites électroniques ne pouvaient être décrites qu’en termes numériques, par des matrices mécaniques. Plus étrange encore: en cherchant à savoir s’il était possible de localiser la position d’un électron sur son orbite, Werner Heisenberg parvint à la conclusion paradoxale que plus serait précis le moyen de mesurer une telle position, moins la mesure en question se révélerait précise. En d’autres termes, il était rigoureusement impossible d’observer la matière dans son fonctionnement le plus intime.
Cet étonnant postulat, appelé principe d’incertitude de Heisenberg, peut être compris à travers quelques exemples simples. Imaginons qu’un microscope électronique puisse «voir» un électron, grâce à l’éclairage procuré par un photon de lumière. En touchant l’électron, le photon déplacerait ce dernier, de sorte que sa position ne pourrait jamais être connue avec une très grande précision. À l’échelle macroscopique, on peut conce-
Prix Nobel en 1965, le physicien américain Richard Feynman (1918-1988) mit au point la théorie de l’électrodynamique quantique.
Il postula également l’existence de «particules virtuelles», qui naissent puis disparaissent avant qu’on ne puisse déterminer leurs caractéristiques.
voir la même difficulté, par exemple en essayant de mesurer la température de l’eau d’une baignoire avec un thermomètre. En plongeant le thermomètre, l’instrument en extrait de la chaleur (celle nécessaire pour faire monter le niveau de mercure par dilatation), donc il mesure une température inférieure à celle qu’il était censé mesurer. La théorie quantique et le principe d’incertitude ont permis de mieux comprendre la nature de l’Univers, jusqu’au mécanisme même de l’apparition de la matière à partir du néant, comme c’est le cas dans la théorie du big-bang.
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La
théorie quantique i Le spectre d'absorption de la lumière a solaire décomposé par un prisme.
Les lignes verticales noires, ou •lignes
d'absorption•, trahissent le fait que certains
photons sont interceptés par les atomes
de l'atmosphère solaire, et donc éliminés
de la lumière qui nous parvient.
vit pour proposer un modèle élégant de l'atome,
dans lequel le noyau est entouré d'un cortège
d'électrons en orbite, comme le Soleil est entou
ré de planètes.
Détail important, les électrons ne
pouvaient «habiter» que certaines orbites particu
lières; ils pouvaient certes transiter de l'une à
l'autre, mais sans s'attarder entre elles.
Ainsi put-on expliquer la nature quantique de
là lumière.
Lorsqu'un électron «chute>> de l'une
de ces orbites «autorisées>> à une autre, plus
proche du noyau et correspondant donc à une
énergie inférieure, cela s'accompagne de l'émis
sion d'un photon -«quanta>> de rayonnemen t-la
longueur d'onde est dictée par la différence
d'énergie entre les deux orbites.
Inversement,
pour faire passer un électron d'une couche
proche du noyau à une couche plus éloignée,
c'est-à-dire d'un certain niveau d'énergie supé
rieur, il faut fournir à l'atome une énergie (lumi
neuse) qui est la différence entre les énergies de
l'état initial et de l'état final.
La physique quantique était née, et devait révcr
lotionner la conception de l'Univ ers.
Le Français
Louis de Broglie (1892-1987) en tira une pre
mière conséquence.
Il postula, en 1923, que si les
rayonnements électromagnétiques, en plus de
leur nature ondulatoire, se comportaient comme
des particules, alors toute particule devait être
associée à une onde.
Ce postulat conduisit à la
réalisation des premiers microscopes électro
niques, utilisant des électrons à la manière
d'ondes pour créer des images.
Le principe d'incertitude
En fait, la double nature onde/particule de l'élec
tron se révéla encore plus étrange à mesure que '
Correspondant au phénomène inverse
de l'absorption, les raies d'émission montrent
la palette finie de rayons qu'émettent les atomes
d'un élément chimique (le/l'hélium), lorsque
celui-ci est excité.
La demi-douzaine de raies
visibles correspondent à autant de changements
d'orbites possibles de ses électrons.
les physiciens l'étudiaient.
En 1926, le physicien
allemand Erwin Schrodinger (1887-1961) établit
que l'électron se présentait non comme une par
ticule en orbite autour du noyau, mais comme
une onde enveloppant celuki, de sorte qu'il était
en tout point de son orbite en même temps!
Werner Heisenberg (1901-1976), son compa
triote, poussa le raisonnement plus loin encore,
concluant qu'il était en fait impossible de décrire
l'électron en termes familiers -particules ou
ondes-, mais que les orbites électroniques ne
pouvaient être décrites qu'en termes numé
riques, par des matrices mécaniques.
Plus étran
ge encore: en cherchant à savoir s'il était possible
de localiser la position d'un électron sur son orbi
te, Werner Heisenberg parvint à la conclusion
paradoxale que plus serait précis le moyen de
mesurer une telle position, moins la mesure en
question se révélerait précise.
En d'autres termes,
il était rigoureusement impossible d'observer la
matière dans son fonctionnement le plus intime.
Cet étonnant postulat, appelé principe d'incerti
tude de Heisenberg, peut être compris à travers
quelques exemples simples.
Imaginons qu'un
microscope électronique puisse «voir>> un élec
tron, grâce à l'éclairage procuré par un photon de
lumière.
En touchant l'électron, le photon dépla
cerait ce dernier, de sorte que sa position ne pour
rait jam_ais être connue avec une très grande pré
cision.
A l'échelle macroscopique, on peut conce-
Prix Nobel en 1965, le physicien américain ......
Richard Feynman (1918-1988) mit au point
la théorie de l'électrodynamique quantique.
Il postula également l'existence de •particules
virtuelles•, qui naissent puis disparaissent avant
qu'on ne puisse déterminer leurs caractéristiques.
'
Prix Nobel de physique en 1932,
Werner Heisenberg (1901-1976)
découvrit le principe d'incertitude qui porte
son nom : plus les moyens de mesure
du comportement d'une particule subatomique
sont précis, et moins la mesure le sera.
voir la même difficulté, par exemple en essayant
de mesurer la température de l'eau d'une baignoi
re avec un thermomètre.
En plongeant le thermcr
mètre, l'instrument en extrait de la chaleur (celle
nécessaire pour faire monter le niveau de mercu
re par dilatation) , donc il mesure une température
inférieure à celle qu'il était censé mesurer.
La
théorie quantique et le principe d'incertitude ont
permis de mieux comprendre la nature de l'Uni
vers, jusqu'au mécanisme même de l'apparition
de la matière à partir du néant, comme c'est le
cas dans la théorie du big-bang..
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