Chapitre 4 Chaleur et température
Publié le 06/04/2023
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Chapitre 4
Chaleur et température
1
CHAPITRE 4.
CHALEUR ET TEMPÉRATURE
2
Table des matières
4 Chaleur et température
1
4.1
Introduction .
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4
4.2
Quelques ordres de grandeur
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4
4.3
Conduction .
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7
4.3.1
En une dimension .
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4.3.2
En trois dimensions, et en coordonnées sphériques .
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8
4.4
Production de chaleur .
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9
4.5
Le géotherme de la lithosphère continentale .
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4.5.1
L’équation fondamentale .
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10
4.5.2
Contribution de la chaleur radiogénique .
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11
4.5.3
Conditions aux limites en flux de chaleur .
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4.5.4
Conditions aux limites en température .
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16
Refroidissement d’un demi-espace .
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16
4.6.1
L’équation générale .
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16
4.6.2
Application au refroidissement de la lithosphère océanique 19
4.6
4.7
Advection .
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4.8
Convection .
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4.8.1
Généralités .
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4.8.2
Le gradient adiabatique .
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25
4.8.3
Calcul du gradient adiabatique .
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26
4.8.4
Conséquences .
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4.8.5
Bref historique de la convection dans le manteau terrestre
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4.8.6
Équations de la convection et cas simples .
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32
4.8.7
La convection : observations et état des lieux .
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37
3
TABLE DES MATIÈRES
4.1
Introduction
La Terre est une “machine thermique” : sa fonction essentielle est d’évacuer sa
chaleur interne.
On sait depuis que l’on exploite des mines souterraines que la
température y augmente avec la profondeur, entre 10 et 30◦ C par kilomètre.
De fait, la Terre perd de la chaleur par sa surface.
La température étant l’un
des facteurs qui déterminent la résistance mécanique des roches (voir chapitre
“Forces et Rhéologie”), il est important de savoir comment elle varie avec la
profondeur, c’est-à-dire de quantifier le gradient géothermique, encore appelé
“géotherme”.
La température agit aussi sur la densité des roches, elle est donc
l’une des composantes de l’isostasie, donc des reliefs.
Cela a été abordé notamment lorsque que nous avons établi la relation entre la profondeur et l’âge des
océans.
L’objectif de ce chapitre est donc de déterminer le géotherme, ce qui
nous amènera à considérer la production et le transport de chaleur dans la Terre.
quantifier ridge push, cf treatise on geophysics, crust and lithosphere
dynamics page 83
Figure 4.1 – Quelques ordres de grandeur de l’énergie thermique produite par
la Terre, reçue du soleil, et consommée par l’humanité.
4.2
Quelques ordres de grandeur
On sait déterminer le fux de chaleur dans les premiers centaines de mètres de
la Terre car la chaleur s’y propage par conduction selon la loi de Fourier :
q = −k
4.1.
INTRODUCTION
dT
dz
(4.1)
4
TABLE DES MATIÈRES
où q est le flux de chaleur en W/m2 , k la conductivité thermique des roches
(de l’ordre de de 2.5 à 3 W/m2 /K), et dT /dz la variation de température avec
la profondeur.
Cette dernière se mesure directement sur le terrain, k est connu
à partir de mesures en laboratoire.
On trouve alors q que varie entre 50 et
300 mW/m2 , avec une moyenne d’environ 70 à 80 mW/m2 .
Rapporté à la
totalité de la surface terrestre, ce flux de chaleur moyen équivaut à une perte
d’énergie thermique équivalement à une puissance de 42 à 47 TW (figure 4.1).
S’y
ajoute l’énergie thermique perdue par les éruptions volcaniques et les séismes,
dont la puissance équivalente est de l’ordre de 2 TW.
En résumé, la Terre perd
∼46 TW, l’essentiel (∼44 TW) de manière invisible – c’est le flux géothermique
– et une petite partie lors de séismes et d’éruptions volcaniques.
Par comparaison, la Terre reçoit du soleil une énergie thermique de 174 000 TW,
soit 5.5×1024 J par an, ou encore à une moyenne jour-nuit, été-hiver, pôleséquateur de 342 W/m2 .
L’énergie totale consommée par l’humanité (combustibles fossiles, nucléaire, énergies renouvelables, etc.) est d’environ 15 TW, soit
environ 5×1020 J par an.
Nous consommons donc une énergie équivalente à environ 1/10 000ème de ce que nous procure le soleil.
La perte de chaleur de la Terre
est donc du même ordre de grandeur que notre consommation énergétique, mais
trois ordres de grandeur inférieure à ce que nous recevons du soleil (figure 4.1).
L’énergie thermique terrestre provient en grand partie de la radioactivité naturelle de quatre principaux isotopes radioactifs dont la désintégration produit de
la chaleur : le thorium 232 (232 Th), l’uranium 238 (238 U), le potassium 40 (40 K)
et l’uranimum 235 (235 U), par ordre d’abondance.
La demi-vie de ces éléments
est grande, 0.7 Ga pour 235 U et 4.4 Ga pour 238 U par exemple.
La production
de chaleur par radioactivité naturelle est un phénomène durable à l’échelle de
l’histoire de la Terre.
Les concentrations de ces éléments radiogéniques dans
la croûte et la manteau supérieur sont connues, ces éléments sont particulièrement concentrés dans la croûte continentale.
On sait les extrapoler à peu près
à l’ensemble de la Terre à l’aide d’un modèle de formation de planète à partir
d’un corps chondritique.
On montre alors que la puissance produite par la radioactivité naturelle est de 15 à 25 TW.
Si l’on y ajoute le chaleur latente de
cristalisation de la graine (∼1 TW) et du noyau liquide (∼1 TW), plus la chaleur engendrée par les déformations causées par les marées solides (∼0.1 TW),
on estime la puissante thermique de l’ensemble de ces sources à 23±4 TW.
On
voit donc qu’il manque environ la moitié des ∼46 TW que perd la Terre.
Cette
moitié manquante provient du refroidissement séculaire de la Terre depuis la
température initiale de la planète lors de sa formation, il y a 4.55 Ga.
Le flux géothermique présente des variations géographiques importantes, comme
le montre la figure 4.5.
L’essentiel de l’énergie thermique de la Terre est libérée
dans les océans – les deux-tiers des 44 TW thermiques – le reste l’est par les
continents.
— Le flux de chaleur moyen des continents est de 65 mW/m3 , avec des
régions de flux de chaleur plus élevées qui correspondent généralement
aux zones volcaniques actives (Andes par exemple) ou aux zones de rift
(ouest des U.S.A par exemple, avec la croûte relativement fine de la
Province du Basin and Range liée à une extension tectonique à grande
échelle).
Dans les régions continentales stables, on observe que le flux
de chaleur en surface est fortement corrélé à la concentration d’isotopes
5
4.2.
QUELQUES ORDRES DE GRANDEUR
TABLE DES MATIÈRES
radiogéniques dans les roches.
On estime qu’environ la moitié du flux de
chaleur en surface résulte de la production de chaleur par les isotopes
radiogéniques (U, Th, K).
On observe aussi que le flux de chaleur en
surface décroit systématiquement avec l’âge des roches, essentiellement
en raison de l’érosion car les concentrations d’isotopes radiogéniques sont
plus importantes en proche surface.
— Le flux de chaleur moyen dans les océans est de 101 mW/m3 .
La concentration d’isotopes radiogéniques est 10 fois plus faible dans la....
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