acidification
Publié le 26/06/2024
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«
L’acidification des océans :
un danger pour la biodiversité marine
Coccolithophore (phytoplancton)
Corail en océan pacifique
1
Introduction ……………………………………………………………………………………………….p 3
I/l’acidification des océans : causes et mécanisme du phénomène
1/causes de l’acidification …………………………………………………………………………… p 4
2/absorption du CO2 par l’océan…………………………………………………………………..p 4
3/mécanisme d’acidification………………………………………………………………………….p 4
II/effet de l’acidification sur la solubilité de deux minéraux : calcite et
aragonite
1/présentation de la calcite et de l’aragonite ………………………………………………p 6
2/ effet de l’acidification sur la solubilité de ces minéraux ………………………….
p 7
III impacts sur la biodiversité marine
1/ L’impact immédiat ………………....................................................................
p 10
2/ Comparaison avec les conditions passées ………………………………………………p 11
Conclusion ………………………………………………………………………………………………… p 12
Bibliographie …………………………………………………………………………………….……… p 13
2
Introduction :
Alors que ces dernières années, les études sur les rejets anthropiques de dioxyde de
carbone se sont plus particulièrement intéressées aux conséquences sur l’atmosphère et sur
le réchauffement climatique, un autre impact sur l’environnement est à déplorer.
En effet, il
est notable qu’un tiers des rejets de CO2 émis par l’Homme depuis l’ère industrielle a été
absorbé par l’océan soit environ 120 milliards de tonnes.
Cette absorption de gaz n’est bien
sûr pas sans conséquences sur la chimie de l’océan.
Elle entraine en fait une acidification
des eaux et donc de nouvelles conditions de vie pour les organismes marins.
Après avoir
étudié les causes et mécanismes de la baisse du pH de l’eau de mer, nous verrons ses
conséquences sur la solubilité de l’aragonite et de la calcite, deux minéraux constitutifs des
organismes calcaires.
Nous en déduirons alors des lourds impacts sur les écosystèmes
océaniques, en particulier sur les coraux, éléments clés de la biodiversité marine.
Planisphère montrant la baisse du pH entre 1960 et aujourd’hui
3
I/l’acidification des océans : causes et mécanisme du
phénomène
1/causes de l’acidification
L'acidification des océans a plusieurs causes anthropiques identifiées :
•
•
•
l'absorption de dioxyde de carbone atmosphérique d'origine anthropique.
C'est la
première cause identifiée, et probablement la plus importante.
l’azote anthropique lié à la circulation motorisée et au chauffage, source d'acide
nitrique et d'ammoniac contaminant les pluies et les eaux de surfaces et marines
le soufre.
Dans cette étude, nous nous intéresserons seulement à l'effet de l’absorption du CO2
atmosphérique qui est le principal vecteur de l'acidification notamment en haute mer.
2/absorption du CO2 par l’océan.
Le CO2 contenu dans l'eau peut se dissoudre dans l'eau de mer selon la réaction :
CO2 (g) → CO2 (aq).
En moyenne 30% du CO2 émis dans l'atmosphère est absorbé par les océans.
Cependant, ce
processus ne se fait pas de manière homogène dans les différents bassins du monde.
En
effet, cette réaction de dissolution est exothermique et est donc favorisée à basse
température.
Ainsi les océans froids absorbent beaucoup plus de CO2 que les océans chauds.
Cette propriété peut avoir une autre conséquence : l'émission de gaz à effet de serre dans
l’atmosphère va engendrer une augmentation de température à la surface de la Terre et
donc des océans.
Ainsi ces derniers pourront moins absorber de CO2 et celui ci va
s'accumuler de manière plus importante dans l'atmosphère et donc accentuer le
réchauffement de la planète.
3/mécanisme d’acidification
Dans l'eau, le CO2 dissous est sous la forme de H2CO3 : un diacide de pKa 6,4 et 10,3.
La répartition des différents acides et bases reliés à H2CO3 est représenté ci-dessous :
4
Or actuellement l'eau de mer à un pH compris entre 8,1 et 8,3 donc le H2CO3 ne va pas
s'accumuler mais va majoritairement se transformer en sa base conjuguée HCO3- par la
réaction H2CO3 → HCO3- + H+.
L'acidité de la mer va ainsi augmenter.
Une faible partie du
HCO3- va réagir pour donner des ions carbonates CO32- qui sont à l'origine des mineraux
calcaires comme nous l'expliquerons dans la deuxième partie.
Ces différentes
transformations sont résumées dans le schéma suivant :
Une méthode informatique (chimie de l’eau de mer, institut océanographique, Gérard
Copin-Montégut) nous permet de calculer le pH probable dans cent ans.
En 2010 30.600
milliards de kilos de dioxyde de carbone ont été rejetés dans l'atmosphère soit une
augmentation de la concentration de CO2 (sous toutes ces formes) de 0.15 nmol/kg dans les
eaux océaniques.
De plus, on enregistre une augmentation des rejets de CO2 chaque année.
Le tableau ci-dessous présente l'augmentation de pH en fonction de cette augmentation.
Augmentation annuelle moyenne (en %)
Diminution du pH en cent ans
0
0,02
1
0,04
2
0.07
3
0.15
4 ( augmentation moyenne ces dernières années)
0.33
5 (augmentation constatée entre 2009 et 2010)
0.87
6
1,56
Le scénario retenu par la plupart des scientifiques conduit à une diminution du pH de 0,3.
Si à
priori ce chiffre semble faible, il ne faut pas oublier que le pH est une grandeur logarithmique
de la concentration en ion H+.
Une telle diminution du pH correspond à une acidité multiplié
par 2 ce qui à des conséquences importantes pour la chimie des océans comme nous le
verrons dans la suite.
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II/effet de l’acidification sur la solubilité de deux
minéraux : calcite et aragonite
Une importante partie de la biomasse marine est constituée d’organismes
synthétiseurs de calcaire.
Or l’acidification des océans a un grand impact sur ces organismes.
Afin de mieux comprendre les conséquences de la baisse du pH sur ces espèces, intéressonsnous à la minéralogie du calcaire et analysons les influences d’une baisse de pH.
1/présentation de la calcite et de l’aragonite
Calcite
aragonite
Le calcaire, de formule CaCO3, se présente chez les organismes marins sous deux
variétés allotropiques : la calcite, calcaire des coraux et des coccolithophoridés, et
l’aragonite, calcaire des ptéropodes.
Ces deux calcaires se distinguent de par leur structure cristalline différente : la calcite est
rhomboédrique, tandis que l’aragonite est orthorhombique.
Cette différence de structure cristalline induit des différences de propriétés physiques.
On
peut d’ailleurs voir sur le diagramme pression-température de stabilité des deux minéraux
que l’aragonite n’est pas stable à température et pression ambiante.
En fait, l’aragonite chez
les espèces marines est présente sous forme métastable, grâce à des inclusions de strontium
réalisées lors de sa synthèse par les êtres vivants.
6
Courbe d’équilibre pression température du système aragonite calcite (diagénèse et dynamique
des bassins sédimentaires, F Boulvain, 2011)
En ce qui concerne le carbonate de calcium dans l’océan il est également important de
définir les profondeurs de saturation et de dissolution du calcaire.
En effet, à une certaine profondeur appelée lysocline (vers 4000m de profondeur), le
calcaire commence à se dissoudre.
De plus, au-dessous d’une profondeur appelée ACD (aragonite compensation depth) pour
l’aragonite ou CCD (calcite compensation depth) pour la calcite, tout le calcaire est dissous
(ceci vers 4500 mètres de profondeur).
C'est-à-dire que, sous cette profondeur, aucun
organisme calcaire ne peut survivre.
Remarque : l’ACD est moins profonde que la CCD.
Ceci est dû au fait que l’aragonite est
métastable donc plus facilement soluble.
2/ effet de l’acidification sur la solubilité de ces minéraux
Les dernières recherches ont montré que l’acidification des océans avait de lourds
impacts sur les équilibres de précipitation des calcaires.
De plus, même si les produits de
solubilité de l’aragonite et de la calcite à température et pression quelconque n’ont toujours
pas pu être déterminés de manière certaines en raison de phénomènes de métastabilité, les
7
principes de la thermodynamique vont pouvoir nous montré l’influence d’une variation de
pH sur la profondeur des lysoclines.
Considérons l’équilibre
(1)
(Chimie de l’eau de mer, institut océanographique, Gérard Copin-Montégut)
et sa constante d’équilibre Ks :
Ks= [Ca2+]*[HCO3-]2*P0/PCO2 où P° est la pression atmosphérique,
partielle en dioxyde de carbone atmosphérique.
la pression
On note qu’une augmentation de la pression partielle du CO2 atmosphérique déplace
l’équilibre précédent vers la droite donc favorise la dissolution du calcaire.
Cette
augmentation de dioxyde de carbone atmosphérique et donc l’acidification des océans met
en danger les organismes calcaires.
Remarque : il est très difficile de quantifier la dissolution car de nombreux équilibres
complexes dans l’océan font intervenir le calcaire ou influent sur la concentration de
Tâchons désormais de montrer l’influence de l’acidification sur la profondeur de la
lysocline.
Dans cette étude, nous nous placerons à des profondeurs supérieures à 500 m
c'est-à-dire en dessous de la thermocline, couche de fort gradient de températures.
En
dessous de cette zone, la température varie peu et donc nous allons considérer que la
pression est le seul paramètre intensif qui influe sur l’équilibre de précipitation des calcaires.
Les lois de la thermodynamique nous donnent à température constante :
où R est la constante des gaz parfait, P la pression, T la température et
la variation de
volume réactionnel lors de la réaction de dissolution du calcaire.
Pour l’équilibre (1)
considéré, cette dernière valeur est négative.
Or si l’on suppose l’océan en équilibre hydrostatique (équilibre valable en moyenne dans le
où z est la profondeur, g l’accélération de la pesanteur et
temps) :
volumique de l’eau océanique.
On a donc :
(2)
8
la masse
On retrouve que si z (soit la profondeur) augmente, ln (Ks) et donc Ks augmente et ainsi la
solubilité du calcaire est favorisée.....
»
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