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Zénon et l'essence

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Zenon, disciple de Parménide, tente de prouver, à l'aide de ses arguments (le paradoxe d'Achille et la tortue, et celui de la trajectoire de la flèche étant les plus célèbres), que l'on aboutit nécessairement à des impasses, dès lors que l'on cherche à saisir l'essence des choses au travers de la pluralité, du devenir. Les mathématiques modernes invalideront ses démonstrations. Par ailleurs, l'atomisme de Démocrite, d'Épicure, constitue une redoutable critique des idées défendues par Zénon. En effet, cet atomisme est étrangement très proche, alors qu'il ne disposait d'aucun outil mathématique, expérimental, des découvertes de la physique atomique du ^Xe siècle. Cela dit, l'enjeu philosophique de Zénon est de taille. Les thèses qu'il soutient vont décider de tout un courant de pensée qui se retrouve encore de nos jours. A l'opposé de ce courant, il y en a un autre, tout aussi actuel, qui défend les idées d'Héraclite, de Démocrite: l'essence de toute chose n'est pas une mais plurielle et mouvante.

« � -----�� L'ess ence de toute chose n'est pas une et éternelle �t------, tH •H • La réalité est constituées d'élém ents opposés.

Rien ne demeure, tout s'écoule.

Telle est l'essence du monde.

La matière, loin d'ê tre une, est com posée d'une infin ité d'atomes.

C'est la com­ bina ison de ces atomes qui est à l'origine du monde.

Rien ne demeure, tout s'écoule P our Héraclite, le principe de toutes choses est le devenir.

Tout passe.

Aussi, ce n' est jamais dans le même fleuve que je me baigne, parce que l'eau qui y coule maintenant n'est pas celle qui y coulait l'instant d'avant.

L'ordre du monde n'est pas un, mais duel.

Constamment, des élé­ ments opposés entrent en conflit.

Conflit entre la guerre et la paix, la vie et la mort, le fini et l'infini.

L'ordre repose sur l'équili bre des contraires.

Les choses se transforment U ne chose peut en engendrer une autre.

Les éléme nts constitutifs de toute réa­ lité sont séparés.

Ils se -Ri en ne .,.ou n'411l d61ruit, mals Il y a rn6lange ets6pa­ rallon des chcas qui .ont• (Anaxagore de Clazo­ rn6nes.

Fragments) mélangent, composent, à la manière des cou­ leurs qu'utilisent le peintre, une infinie variété de qualités (froid, chaud, humide, dur, etc ...

), de formes, d'exis­ tants.

Telle est la con­ ception d'Anaxagore de Clazomènes, philosophe grec né en Ionie vers 500 av.

J.-C.

Les atomes consti­ tuent l'essence de la réalité D émocrite et Épicure pensent que les atomes invisibles sont éternels et d'u ne forme invariant e.

En se ren­ contra nt, en s'entre­ choquant au hasard des combinaisons, ils ont fini par constituer la matière, les espèces vivantes et l' homme.

Le monde, contrairement à l'Être - qui a tou jours été, et sera tou jours - a un com­ menceme nt, une his­ toire.

L' être, unique, intemporel, n'est qu'une vue de l'es prit.

La réalité montre bien que tout est mouvement, diversité, assemblage d'atomes, création et devenir.

Cette réalité ne laisse aucune place à l'immuable.

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