Y aurait-il des oeuvres d'art si le monde était parfait ?
Publié le 27/02/2008
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question différente : l'art doit-il rendre le monde meilleur ? Autrement dit, la question du bien est-elle une question pertinente dans l'art ? Si la nature est mauvaise, l'art doit changer les règles decette nature.
Bien loin de devoir suivre la nature, l'art devrait alors défigurer, montrer le vrai visagede la beauté apparente. d) Le rôle de l'art comme devant permettre à l'homme de dépasser sa condition inscrit l'art dans le registre plus large de la culture.
L'homme transforme le sens du mondepar l'art.
Si le monde est en lui-même absurde, et le monde parfait ne pouvant être absurde, ilincombe à l'oeuvre d'art de lui donner ce qui lui fait défaut.
2.
L'oeuvre d'art art n'existerait pas parce qu'il n'y aurait pas d'insatisfaction dans un monde parfait. a) Il faut se demander à présent ce qui pousse l'artiste à créer.
Si l'artiste, par l'oeuvre d'art, exprime quelque chose qui n'est pas de l'ordre du visuel.
S'il s'agitd'exprimer et donc de réaliser quelque chose qui dans le monde quotidien, c'est-à-dire dans lasociété ne peut être extériorisé, c'est que le monde n'est pas parfait.
Dans un monde parfait, eneffet, les hommes seraient pleinement satisfait de la perfection du monde.
Si l'homme était mauvais,le monde ne pourrait pas être parfait.
Or, si l'artiste éprouve une pulsion qui le pousse à créer, c'estqu'il ne parvient pas à la satisfaire avec les moyens initiaux.
Le langage ne lui permet pas de le faire,il doit donc repousser les limites de l'expression. b) L'insatisfaction du monde peut aussi être un moteur pour l'artiste. L'artiste engagé est celui qui ne se réjouit pas d'un monde mauvais alors même qu'il n'est pas celuiqui en souffre le plus.
L'artiste n'est plus dans une posture égoïste mais rend, par son talent,perceptible un état de choses imparfait.
La fonction critique de l'art est très sensible par exempledans les oeuvres de Victor Hugo mais de bien d'autres ; l'artiste est au service d'autre chose queson mécontentement propre ou son seul sentiment d'incompréhension parfois le signe d'un amourpropre démesuré. c) Nous nous sommes demandés plus haut si la question du bien était pertinente en art.
Il est évident que le prétexte de la liberté absolue de l'artiste ne le dédouane pasde la question du bien.
Mais qui peut juger de ces limites ? 3.
L'absence d'art doit néanmoins faire naître le soupçon sur l'apparence de perfection du monde. a) Dans un monde parfait, l'art n'existe pas, de cela ne s'ensuit pas que si l'art n'existe pas le monde est parfait.
Au contraire, un monde sans art est un mondeparfaitement pire que tout autre monde.
Si l'art n'existe pas, c'est qu'il n'y a peut-être pas decritique possible et que l'homme est totalement asservi, par exemple, à un régime totalitaire. b) Cependant, ces mêmes régimes utilisaient l'art à leur service.
La question est alors de se demander si la propagande peut être considérée comme un art ou si, aucontraire, elle est le contraire de l'art puisque la propagande ne transforme pas la réalité reconnuepar tous mais au contraire y est asservie.
Un art conservateur n'est-il pas un non-sens ? Conclusion : Tout dépend donc comment on définit l'art .
Si l'on définit l'art comme un moment de sortie de laforme arbitraire du monde habituel et donc comme acte de liberté, alors l'art n'existerait pas dansun monde parfait mais celui-ci n'existant pas l'absence d'oeuvre d'art est le signe du pire..
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