« Y aura-t-il toujours des religions ? »
Publié le 21/04/2021
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« Y aura-t-il toujours des religions ? »
On pourrait penser que la religion tend à disparaitre. En effet, la religion se définit comme le rapport de l'homme à l'ordre du divin ou d'une réalité supérieure, tendant à se concrétiser sous la forme de systèmes de dogmes ou de croyances, de pratiques rituelles et morales. Ainsi, on pourrait affirmer qu’au sein de notre société contemporaine, ce rapport de l’homme au divin a changé. D’une part par le progrès scientifique, le développement technique, la libération des mœurs et d’autre part par la naissance du principe de laïcité. La religion n’est plus une affaire d’Etat, elle n’est que privé. Par conséquent, la religion est quelque peu délaissée comme en témoigne le nombre croissant d’athées dans le monde. Pour autant, cette première réponse semble quelque peu contestable. En effet, on ne peut pas conclure aussi rapidement que l’homme abandonne la religion alors que celle-ci est au cœur de nos sociétés depuis des siècles et qu’elle est essentielle à l’homme. Il est vrai que même si les phénomènes religieux déclinent quelque peu, ils ne disparaissent pas pour autant. Même si quelqu’un n’est pas pratiquant ou qu’il se considère comme athée, il entretiendra toujours une relation avec la religiosité. Par exemple, il fêtera Noël et Pâques, se mariera (même si c’est à la mairie), profitera des jours fériés liés aux grands évènements religieux comme l’Ascension. Prétendre que la religion peut un jour disparaitre, c’est aussi partir du principe que l’homme peut se passer de celle-ci ; or, cela est absolument questionnable, dans la mesure où, par définition, l’homme est un être de croyance, « un animal religieux ». Enfin, le dernier argument qui remet en cause la première réponse au sujet, est qu’il faut être précis sur le mot « religion ». Prise au sens strict, l’idée de religion renvoie donc à l’idée de dieu. L’homme, à défaut de croire en dieu, possède toujours certaines croyances, la religion est-elle donc réduite seulement à la croyance en un dieu ? Les religions vont-elles disparaitre ? L’homme peut-il vivre sans religion ? Les religions vont-elles changer ? Si la religion tend à disparaitre dans le temps alors cela signifie qu’une conception de l’humanité sans religion est possible. Néanmoins, après avoir montré que l’homme ne peut se passer de religion et qu’elle est le fondement de sa société. Alors, on observe une sorte de permanence de la religion. Si une société sans religion est possible, alors il serait possible d’établir que la religion peut disparaitre de notre société. En effet, la religion pourrait disparaitre car les gens
«
n’auraient plus besoin d’elle pour accepter leur vie sur terre notamment grâce à
l’amélioration des conditions de vie.
La religion n’est plus qu’un outil de contrôle de la
population pour qu’il supporte leurs misères sans se révolter.
C’est pour cette raison que Marx écrit : « La religion est l’opium de peuple » dans
Contribution à la Critique de la Philosophie du Droit de Hegel en 1843.
En effet, la religion
endort les individus, qui se laissant aller à la confiance qu’ils ont en la religion, ne perçoivent
plus les inégalités et les effets négatifs de celle-ci ; alors qu’ils pourraient être combattus.
En
ce sens, la religion est un opium : elle supprime d’elle-même la douleur qu’elle engendre.
Pour Marx, le but final est d’arriver à une société sans religion, mais pour cela il doit passer
par différentes étapes préliminaires comme il l’explique : « La critique du ciel se transforme
ainsi en critique de la terre, la critique de la religion en critique du droit, la critique de la
théologie en critique de la politique ».
Il critique d’abord la religion, puis la critique de la
religion aboutit à la critique du capitalisme.
Ainsi, selon lui, la croyance est un outil de
manipulation des puissants sur les faibles, la croyance religieuse est donc négative car elle
rend l’homme servile et l’aliène (le change de nature).
De plus pour l’auteur du Capital : « Le
bonheur réel du peuple exige que la religion soit supprimée en tant que bonheur illusoire du
peuple ».
Ce passage peut être expliqué en se référant aux idées avancées par Voltaire dans "
L’histoire d’un bon vieux bramin".
Voltaire montre ici que le bonheur illusoire, c'est-à-dire la
valeur fondée sur des mensonges ou des images déformées du monde, n'a aucune valeur.
Cela ne vaut pas la peine de vivre dans un monde d’illusion.
La religion rend l’homme
heureux car elle lui apprend à aimer la souffrance.
En effet, la religion prétend que c'est
grâce à la souffrance sur terre qu’on accèdera au Paradis.
Ainsi, pour Marx, c’est grâce à la
philosophie et à l’histoire que la religion s’éteindra et permettra à l’homme d’accéder au
« bonheur réel ».
Un monde sans religion serait donc possible voire nécessaire à l’homme
qui n’a pas besoin d’illusions pour vivre car celui-ci est capable d’être conscient sur le monde
qui l’entoure.
On pourrait se demander si les analyses de Marx ne sont pas optimistes et si elles
n’ont pas tendance à simplifier le problème en apportant une réponse simple à une question
complexe.
En effet, elles réduisent la religion à des facteurs non-religieux, en l’occurrence, à
des causes économiques et sociales.
Alors que l’homme par définition se différencie de
l’animal par le questionnement du sens de son existence.
C’est cette conscience d’un univers
physique limité qui le pousse à se projeter dans une volonté d’éternité pour assurer la
permanence de son existence.
Ainsi pour conclure ce premier moment de pensée, nous pouvons affirmer qu’une
société sans religion pourrait être possible mais dans des conditions très précises (conditions
de vie grandement améliorées).
Cependant si on réfléchit encore plus profondément que nous l’avons fait
précédemment la religion n’a pas que des inconvénients et peut présenter un réel avantage à
l’homme.
Selon Eliade, dans Le sacré et le Profane , si la religion est « la solution exemplaire à
toute crise existentielle » c’est qu’elle nous place dans un cycle éternel et qu’elle donne un
sens à notre existence.
Elle n’est donc pas là pour rassurer les hommes, elle nous permet de
nous construire psychologiquement.
La religion réalise l’intelligence humaine, car notre.
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