Y a-t-il une vertu de l'oubli ?
Publié le 22/03/2015
Extrait du document
PLAN |
«
Dissertations 59
I - L'oubli comme faiblesse morale
a) Les vertus de mémoire:
• Il existe un devoir de mémoire dans la gratitude, la reconnaissance, la fidélité et
la promesse qui sont des vertus
de mémoire.
L'oubli rompt un engagement
implicite ou explicite qui lie les personnes dans des relations de réciprocité.
L'oubli est défaut, faiblesse morale.
La force morale se définit comme résistance
des sentiments
et des engaiements face au temps.
Exemple : le père accueillant
l'enfant prodigue dans les Evangiles.
• L'obligation intime de mémoire établit des continuités qui donnent sens au
passé et éclairent le futur.
Importance d'envisager les vertus dans la perspective
temporelle :
l'amitié
et l'amour comme continuités existentielles.
• La fidélité à soi-même est la condition de la valeur morale, mais aussi de
l'intégrité psychologique car le moi, loin d'être donné dans l'instant, est composé
d'une continuité temporelle, avec ses obscurités, ses fractures, ses amnésies
car
« J'oublie que je possède, dans ma propre vie, mille modèles de mort, de néants
quotidiens, une quantité étonnante de lacunes, de suspens, d'intervalles
inconnaissants, inconnus» (Paul Valéry dans Tel quel).
b) L'oubli cause d'absurdité existentielle.
L'oubli, qu'il soit lié à la frivolité, à
l'égoïsme ou au cynisme, participe d'un défaut de constance morale
et de
profondeur éthique.
Le présent est alors dimension de superficialité, voire
d'inauthenticité.
L'événement n'a alors que valeur d'immédiateté, sans rapport au
futur ni au passé.
Or le sens exige des continuités existentielles et historiques,
donc un souci
de mémoire.
Le sens des activités est lié à leur place dans une
évolution globale.
Louis XV à propos des colonies canadiennes :
« Après moi le
déluge».
Exemple du cynisme présent dans un individualisme indifférent à
!'Histoire
et au souci de mémoire : comme le dit Valéry : « L'idée du passé ne
prend un sens et ne constitue une valeur que pour l'homme qui se trouve en soi
même une passion pour l'avenir
» (Regards sur le monde actuel).
c) L'oubli comme négation culturelle.
La culture n'est pas juxtaposition
d'œuvres, mais le dialogue de leurs créateurs à travers le temps.
La culture
produit du nouveau dans un tissage de relations avec le passé : réfutations,
reprises, corrections, voire imitations le prolongent librement.
L'oubli oblige à la
répétition et à d'inutiles efforts, à un
« bégaiement de !'Histoire » (Jankélévitch).
II -Les vertus de l'oubli
Cependant, la mémoire peut être source d'anti-valeurs : la répétition,
l'imitation stérile, voire
la souffrance du passé et l'impossibilité de vivre la
nouveauté, le pur aujourd'hui, en sa fraîcheur absolue.
L'oubli n'est pas faiblesse,.
»
↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓
Liens utiles
- Y a-t-il une vertu de l'oubli ?
- Y a-t-il une vertu de l'oubli?
- Y a-t-il une vertu à l'oubli ?
- l'oubli est-il une vertu de la pensée ?
- Y a-t-il une vertu de l'oubli ?