Y-a-t-il une différence entre la liberté de l'homme et celle de l'animal ? Peut-on alors dire que l'animal est libre ?
Publié le 10/03/2009
Extrait du document
I. Y-a-t-il une différence entre la liberté de l’animal et celle de l’homme, si l’homme n’est considéré que comme un animal parmi d’autres ?
a. L’homme et l’animal apparaissent doués d’une forme commune de libre arbitre
b. Réponse syllogistique : si l’homme est un animal, et si les hommes sont libres, alors l’animal est libre
II. La différence est fondamentale entre la liberté de l’animal et celle de l’homme, elle tient à la faculté de la raison qui manque au premier
a. La liberté comme compréhension rationnelle de la nécessité à l’œuvre dans le monde
b. La faculté rationnelle manque à l’animal, dont le prétendu libre arbitre n’est qu’une obéissance à l’instinct.
III. C’est improprement que l’on parle de liberté pour les animaux
a. L’exemple de l’âne de Buridan comme preuve de l’absence de liberté d’indifférence chez l’animal
b. Quel concept peut remplacer celui de liberté pour les animaux ?
«
preuve du même type de liberté que celle qui est accessible à l'homme.
b.
La faculté rationnelle manque à l'animal, dont le prétendu libre arbitre n'est qu'une obéissance à l'instinct.
Au début de ce travail, nous avons feint de croire qu'il existait chez l'animal une forme de libre arbitre, commesemblait le prouver la capacité apparente de l'animal à avoir des comportements finalisés, comme celui de se nourrir,de bâtir un abri, comportements qui semblaient présupposer chez lui une faculté comparable au libre arbitre de l'êtrehumain.
Cependant, de tels comportements sont moins la manifestation d'un libre arbitre que la preuve d'unesoumission à la toute puissance de l'instinct.
Si l'animal semble être libre, agir à la manière de l'homme libre, c'estparce qu'il suit la toute puissance de ses instincts.
L'homme peut varier les comportements finalisés pour obtenir sanourriture ; l'animal n'en est pas capable, puisque son comportement n'est que la réalisation de la loi instinctive.
III. C'est improprement que l'on parle de liberté pour les animaux a.
L'exemple de l'âne de Buridan comme preuve de l'absence de liberté d'indifférence chez l'animal
Le philosophe Buridan a donné un exemple célèbre, celui d'un âne incapable de choisir entre deux sources denourriture situées à égales distances, et finissant par mourir de faim, faute d'avoir su se déterminer.
Cet exemple apour fonction de montrer que la liberté d'indifférence fait défaut à l'animal : un homme, lui, aurait fini par choisir pardéfaut l'une des deux sources de nourriture.
Ce que Buridan nous montre, c'est que la liberté manque à l'animal : s'iln'est pas capable de faire preuve de cette liberté minimale qu'est le choix, c'est donc qu'il n'est pas libre.
b.
Quel concept peut remplacer celui de liberté pour les animaux ?
Par conséquent, si nous soutenons cette thèse, à savoir que non seulement la liberté de l'animal est distincte decelle de l'homme, mais que l'animal n'est pas libre, par quel concept pouvons nous remplacer celui de liberté pourdésigner les comportements de l'animal ? En effet, nous répugnons à raison de considérer les animaux comme depures machines, comme des êtres dépourvus de sentiments et d'idées.
Il y a chez les animaux des actions quisemblent les rapprocher des hommes et de leur liberté, comme ces exemples fameux d'animaux rejoignant leursmaîtres à travers des centaines de kilomètres.
Nous postulerons donc que les animaux obéissent à un instinct dontla puissance est très étendue, instinct aux impulsions variées, qui peut être comparé à une forme de liberté,quoiqu'il n'en soit pas une.
Conclusion :
A première vue, il semble que nous pouvons soutenir que les hommes et les animaux sont également libres.
Mais lefait que les animaux manquent de la raison nous interdit de soutenir la thèse de l'identité de leurs libertésrespectives.
Si les animaux ne sont pas libres, ils obéissent en revanche à un instinct dont les impulsions trèsvariées les distinguent absolument de simples machines..
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