Devoir de Philosophie

Y-a-t-il une bonne utilisation de la nature ?

Publié le 27/02/2008

Extrait du document

La puissance technologique impose les conditions de son maintien et de son renforcement.  La technique s?est ensauvagée. Il faut donc l?apprivoiser à  nouveau. Cette indispensable domestication de la technique ensauvagée exige une autolimitation, volontariste et dure, de la croissance. Il faut donc prendre conscience de l?horizon catastrophique futur des dérives de la technique. Il s?agit d?envisager une nouvelle responsabilité, non pas axée sur une fait actuel, mais sur une peur d?un futur que l?on ne maîtrise pas et que l?on ne peut prévoir à coup sûr. L?impératif catégorique nouveau repose sur le devoir de préserver un droit de préservation de l?homme illimité. Mais définir une nouvelle responsabilité ne suffit pas : il faut savoir sur quel horizon éthique inscrire les pratiques qu?elle implique.   III.                Une redéfinition de la technique permettrait de dépasser l?antagonisme entre la nature et son utilisation   C?est peut être la sagesse antique qui pourrait nous donner des pistes pour réconcilier certains problèmes apparus avec la modernité.

« eux-mêmes comme ne nous atteignant pas dans ce que nous avons de plus intime et de plus propre.

Nouspouvons dire « oui » à l'emploi indispensable des objets techniques et nous pouvons en même temps luidire « non », en ce sens que nous les empêchions de nous accaparer et ainsi de fausser, brouiller etfinalement vider notre être.

Mais si nous disons ainsi à la fois « oui » et « non » aux objets techniques,notre rapport au monde technique ne devient-il pas ambigu et incertain ? Tout au contraire.

Notre rapportau monde technique, devient d'une façon merveilleuse, simple et paisible.

» Heidegger. Pour Heidegger , le phénomène fondamental des Temps modernes est la technique dont la science n'est qu'une des multiples facettes.

La technique n' ajs simplement chez lui un sens étroitement technologique,mais a une signification métaphysique et caractérise le type de rapport que l'homme moderne entretientavec le monde qui l'entoure.

la position fondamentale des Temps modernes, « n'est pas technique parce qu'on y trouve des machines à vapeur, bientôt suivie du moteur à explosion.

Au contraire des choses de cegenre s'y trouvent parce que cette époque est l'époque technique ». On se représente traditionnellement la technique comme la mise en oeuvre de procédés pour obtenir unrésultat déterminé.

La technique est une activité humaine consistant dans la fabrication et dans l'utilisationd'instruments ou de machines répondant aux besoins de l'homme.

Selon cette façon banale de voir, lesinstallations techniques modernes ne seraient pas essentiellement différentes des installations techniquesartisanales ni même des outils employés dans les anciens métiers.

Elles permettraient simplement d'obteniravec une rapidité et une efficacité sans cesse accrues ce qui demandait autrefois de longs efforts ou étaitmême hors de portée de l'homme.

Cette représentation instrumentale de la technique est bien exacte maiselle n'est pas pour autant vraie c'est-à-dire ne nous révèle pas encore l'essence de la technique.

Elle tenden outre à nous laisser croire que la technique moderne serait quelque chose que l'homme aurait à sadisposition et dont il pourrait se rendre maître. « Le dévoilement qui régit la technique moderne est une provocation par laquelle la nature est mise endemeure de livrer une énergie qui comme telle puisse ê extraite et accumulée ».

L'interrupteur électrique, objet technique fait venir la lumière, la dévoile, mais ce dévoilement, loin de signifier le surgissement ou lejaillissement de l'être, est une sommation à comparaître.

De la même façon, la centrale électrique met lefleuve en demeure de livrer sa pression hydraulique, qui met elle-même en demeure les turbines de tournerqui mettent elles-mêmes le courant électrique en demeure de circuler.

L'industrie extractive met le sol endemeure de livrer le charbon qu'il recèle.

L'agriculture moderne met la nature en demeure de produire lesfruits qu'elle porte en elle. Heidegger caractérise cette essence provoquante de la technique par le terme « Das Gestell », auquel il donne une signification inédite, celle d' arraisonnement .

« Gestell : ainsi appelons nous le rassemblement de cette interpellation qui requiert l'homme, c'est-à-dire qui le provoque à dévoiler le réel comme fondsdans la mode du commettre.

Ainsi appelons- nous le dévoilement qui régit l'essence de la technique et quin'est lui-même rien de technique ».

La technique moderne, en tant que « Gestell », ne règne pas seulement là où l'on utilise des machines, même si ces dernières jouissent « d'une situation privilégiée...

fondée sur la priorité accordée à tout ce qui est matériel, c'est-à-dire supposé élémentaire et objectif au premier chef », mais « englobe tous les secteurs de l'étant ».

La science moderne, en particulier, à travers le projet mathématique de la nature, met la nature matérielle en demeure de se montrer comme un complexecalculable de forces, et est ,de ce point de vue, régie de part en part par l'essence de la technique. Dans l'horizon du comportement provoquant, l'homme n'a plus affaire à des objets, mais considère tout cequi est dans une perspective utilitaire comme un fonds disponible : « Tout (l'étant dans sa totalité) prend place d'emblée dans l'horizon de l'utilité, du commandement, ou mieux encore de celle du commanditementde ce dont il faut s'emparer...

Plus rien ne peut apparaître dans la neutralité objective d'un face à face.

Iln'y a plus que [...] des stocks, des réserves, des fonds . » Dans ce vaste fonds que sont la nature et le monde en général, l'homme lui-même, la plus importante des matières premières, devient un fonds dont ilfaut s'assurer de la disponibilité... L'exploitation de l'étant ne s'effectue pas au hasard, mais de façon méthodique, selon des plans. L'exploitation de l'étant ne s'effectue pas au hasard mais de façon méthodique, selon des plans.

Laplanification n'a pas simplement pour objet de prévoir et de prévenir les besoins futurs de l'humanité, maisbien plutôt d'organiser, de mettre en ordre ce qui est afin d'en garantir la disponibilité.

La mise en ordre del'étant est une des composantes essentielles du processus d'exploitation de la nature, car elle est lacondition de possibilité de sa réussite, c'est-à-dire de son développement. Cette planification à outrance, ce dirigisme qui règne sur tous les districts de l'étant, ne veut pas dire pourautant que l'homme serait le maître ni même l'organisateur de ce processus d'exploitation planétaire.

Loind'être entre les mains de l'homme, la technique, en tant qu' arraisonnement , tient l'homme en son pouvoir.

: « ...

il y a longtemps que les puissances qui, en tout lieu et à toute heure, sous quelque forme d'outillageque ce soit, accaparent et pressent l'homme, le limitent et l'entraînent, il y a longtemps que ces puissancesont débordé la volonté et le contrôle de l'homme, parce qu'elles ne procèdent pas de lui ».

L'homme n'est pas le sujet mais le « fonctionnaire » de la technique.

Les dirigeants, les technocrates, contre l'arbitraire desquels il est devenu monnaie courante de s'indigner, ne sont eux-mêmes que les « ouvriers » requis pour mettre en sûreté la totalité de l'étant et qui ont reçu pouvoir de décision pour cela. De plus, la technique suscite elle-même les besoins qui vont lui permettre d'accroître sa domination.

Ilserait illusoire de croire, en particulier, que les avancées technologiques travailleraient à l'avènement d'unevie plus heureuse sur cette terre.

Cette croyance est cependant soigneusement entretenue, car ellepermet de justifier la poursuite de l'exploitation organisée de l'étant.. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles