Y a-t-il un vertige de la liberté ?

Y a-t-il un vertige de la liberté

Le vertige est la sensation d’un manque d’équilibre, on le ressent notamment au bord d’un précipice. Le caractère incontrôlable de cette sensation, cette peur de tomber résulte de la conscience de la possibilité de la chute. Il est dès lors aisé de dresser un pont entre cette chute physique et la chute morale qu’est le péché. La liberté, en tant que pouvoir de choisir de faire le bien ou le mal, est vertigineuse. Ce pouvoir semble dépasser le pouvoir de la raison et expliquer la possibilité de la cruauté humaine, l’existence de la méchanceté. Le vertige de la liberté résiderait, paradoxalement dans l’équilibre des raisons qui nous poussent à choisir entre le bien et le mal, l’homme n’étant pas plus disposé à l’un qu’à l’autre. Il dépend uniquement de lui de pencher d’un côté plutôt que de l’autre. Mais en est-il vraiment ainsi ? L’homme n’est-il pas naturellement bon ? Si tel est le cas alors la liberté n’est pas ce pouvoir vertigineux ou terrifiant, l’homme ayant conscience que sa nature le dispose à bien agir, la cause du mal devant être recherchée ailleurs que dans un désir pervers de méchanceté. D’un autre côté si l’action humaine est déterminée par une force extérieure indépendante de l’individu, alors là non plus il n’y a pas de vertige possible de la liberté, celle-ci étant restreinte par la nécessité. Entre ces deux extrêmes qui vont être exposés dans la première et la deuxième partie, nous allons devoir trouver une troisième solution, qui elle, décidera du caractère vertigineux ou non de la liberté.

• Première partie : La liberté peut-elle être une affaire d’ignorance ?

• Deuxième partie : La nécessité remet-elle en cause le pouvoir vertigineux de la liberté ?

• Troisième partie : L’expérience du mal est-elle l’expression du caractère vertigineux de notre liberté ?