Y a-t-il un sens à redouter la mort ?
Publié le 09/08/2014
Extrait du document
Mais si l'imagination exagère la mort, cela ne supprime pas, semble-t-il, les motifs naturels que le vivant a de redouter sa propre destruction. Si la mort n'est pas terrible, pourquoi un chien « hurlerait-il à la mort « ?
L'homme n'est justement pas l'animal. Doué de conscience, il l'est aussi de raison. Il peut donc penser rationnellement le processus de la vie et de la mort. Du point de vue de la raison, l'homme est une partie de la vie universelle et de la vie de son espèce : l'une et l'autre se renouvellent et se perpétuent par le cycle de la naissance et de la mort. Vie et mort ne sont donc pas deux entités face à face ; elles s'impliquent mutuellement, dialectiquement. La mort doit être pensée comme phénomène naturel. Le sage qui, selon les stoïciens, vit selon la raison universelle, ne craint ni de mourir ni d'être mort. En effet, chaque jour, notre corps (sang, tissus) change et se renouvelle sans qu'on en ait peur : « S'il n'y a rien de redoutable pour les éléments à se transformer continuellement, écrit Marc Aurèle, pourquoi craindrait-on le changement et la dissolution totale ? «
S'il suit la raison, donc l'ordre des choses, l'homme ne cédera pas au comportement instinctif de l'animal ; il se préparera à la mort en chassant les fantasmes que la vue du mort engendre dans son esprit. La crainte de la mort n'est pas, chez l'homme, une émotion naturelle mais une passion née de l'imagination, un pathos. Si la mort est un fait qui ne dépend pas de nous, l'idée de la mort, elle, dépend de nous. Nous pouvons donc ne pas penser la mort comme terrible et, même, nous le devons puisque la mort, en soi, ne l'est pas.
«
• L'INTRODUCTION
1) est écrite pour quelqu'un qui n'aurait pas lu le sujet ;
2) se situe dans la « fourchette » 10-20 lignes ;
3) amène réellement le sujet et l'énonce à partir :
• d'un fait/réflexion sur ce fait : conscience de la mort comme destin
-
« thanato-phobie » du genre humain,
• d'une confrontation/contradiction entre cette phobie de la mort
comme chose
« affreuse » et
• le courage de certains hommes d'une part,
• une expression comme « belles morts »d'autre part ;
4)
formule le sujet tel qu'il est proposé ;
5) donne le cadre/contexte et l'enjeu de la question :
-cadre = réflexion sur la condition humaine Ue suis un« mortel »)
donc sur l'existence,
-enjeu = problème éthique de la sagesse (savoir la mort comme
certaine, est-ce une raison de désespérer /de vivre dans la crainte et
le tremblement ?).
Introduire, c'est introduire le sujet, c'est-à-dire introduire le lec
teur au sujet et lui donner envie de lire la suite (cadre et
enjeu
intérêt de la réflexion).
• LA PRO BLÉ MA TIQUE
1) est à peine plus longue que l'introduction ;
2) donne au lecteur le fil conducteur du devoir ;
3) questionne le sujet à partir de son analyse, c'est-à-dire :
-précise le sujet, donc l'objet de la question :
• en définissant le verbe clé « redouter » au moyen d'une distinc
tion conceptuelle (peur
-1 crainte),
• en délimitant la question, donc en éliminant le problème qui ne
se pose pas ici (peur de la mort) ;
- établit
le programme du développement (-1 annonce d'un plan
formel :
« Je montrerai d'abord ...
ensuite ...
») : ......_
• en posant les problèmes à traiter,
•en distinguant les niveaux de traitement des problèmes (mourir/
être mort).
Analyser et
problématiser un sujet, c'est montrer au lecteur qu'on
sait où l'on va : en lui indiquant la direction, vous lui donnez le
moyen de vous suivre.
Avantage non négligeable
d'une analyse qui « cible » bien le sujet : la
précision des mots -la clarté du propos (verbe
« redouter » -adjectif
« terrible »).
126.
»
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