Devoir de Philosophie

Y a-t-il un pouvoir du langage?

Publié le 05/04/2023

Extrait du document

« Y a-t-il un pouvoir du langage ? Tout d’abord, il faut noter que le langage possède bel et bien un pouvoir majeur: celui de communiquer.

Georges Mounin dit que « la fonction communicative est la fonction première, originelle et fondamentale du langage, dont toutes les autres ne sont que des aspects ou des modalités non-nécessaires ».

En effet, le langage est avant tout la capacité à communiquer.

Il s’acquiert le plus souvent de façon « naturelle » en contact avec ses proches et la société dans laquelle l’individu grandit.

Le langage nous sert à transmettre ou recevoir des informations.

Comme le dit Rousseau, ces informations peuvent être nos besoins, nos craintes, nos affects, nos croyances, nos pensées… De ce fait, il contribue pleinement à notre formation et à notre identification dans un groupe.

La linguistique classique décrit le fonctionnement du langage, qui implique selon elle : - un « émetteur » ou « locuteur », qui exprime une idée ; - un « récepteur » ou « auditeur », qui l'écoute ; - un « référent », c’est-à-dire ce dont on parle ; - un « code » qui est la langue que le locuteur utilise pour exprimer sa pensée. Vient ensuite le signe linguistique composé d’un signifié, qui désigne le concept et d’un signifiant, c’est-à-dire l’image acoustique d'un mot constitué des sons. On peut distinguer que la parole humaine par rapport au langage animal ne se fait pas quant au but, puisqu’il est toujours celui de communiquer ; mais dans le moyen, car d'un côté il y a recours à des signes et de l'autre à des signaux.

De plus, tandis que les animaux ne peuvent qu'exprimer des besoins, liés à l'instinct ; l'homme peut exprimer sa pensée grâce au langage.

cf texte de Benveniste De surcroît, cette communication est un instrument de la pensée, du fait que c'est parce que le langage humain exprime la pensée qu’il y a eu dialogue.

L’étymologie du terme « dialogue » intègre à la fois l’idée de parler et celle de raisonner.

Platon, dans le Théétète, définit la pensée comme « Un discours que l’âme se tient tout au long à elle-même sur les objets qu’elle examine ».

Donc on ne peut parler que là où on pense mais inversement seul un être qui parle pense.

Aucune pensée n’est possible sans les mots.

Hegel exprime cette vision ainsi: « C’est dans le mot que nous pensons […] Ainsi, le mot donne à la pensée son existence la plus haute et la plus vraie ». Le langage peut également être utilisé à des fins politiques ou religieuses (par exemple: textes sacrés).

John Locke met ainsi en évidence le fait que le langage a été créé afin que les hommes puissent entrer en relation et échanger leurs idées: « Comme on ne saurait jouir des avantages et des commodités de la société sans une communication de pensée, il était nécessaire que l'homme inventa quelques signes extérieurs et sensibles par lesquels ces idées invisibles, dont nos pensées sont composées, puissent être manifestées aux autres ». Les mots sont donc bien des signes linguistiques qui ont pour fin d'extérioriser et de communiquer nos pensées.

Le langage nous permet donc de donner une forme fixe à la pensée: c'est grâce à lui qu'il nous est possible de nous souvenir de ce que nous avons pensé.

Si les mots permettent de fixer les idées, il est possible d'imaginer que la pensée ne saurait exister si elle ne pouvait s'exprimer dans la forme du langage.

Par conséquent, les pensées n'auraient pas de forme, si le langage n'intervenait pas.

Autrement dit, on ne pourrait pas penser quelque chose sans le formuler par des mots.

Le langage ne ferait pas qu'exprimer la pensée: il la constituerait.

cf texte de Bergson En dernier lieu, le fait d’exprimer notre pensée permet de créer un lien entre celle-ci et le monde.

Ainsi, le langage façonne notre rapport à la réalité.

Par exemple, quand un individu se balade en forêt, s' il n'y connaît rien en botanique il ne verrait qu'un ensemble de plantes indistinctes, mais s’il connaît le nom de chaque plante, il verrait un tout autre paysage.

Le langage est ce qui détermine notre rapport au monde: les mots sont des guides qui nous permettent de nous représenter le monde. Il faut ajouter à cela que le langage varie selon les cultures, en effet, selon les civilisations les langues diffèrent, et de ce fait, les points de vue aussi.

Lorsqu’on demande aux anglophones si le temps s’écoule sur une ligne horizontale ou verticale, ils répondent: une ligne horizontale.

Cela se traduit par leur utilisation du mot back, derrière, pour parler du passé, ou front, devant, pour parler du présent.

Le mandarin par contre, utilise pour désigner le temps des termes « verticaux », tels que sha`ng (dessus) et xia` (dessous).

Les Chinois perçoivent alors le temps comme une ligne verticale.

Selon la langue, non seulement la perception du temps change, mais aussi celle de l’espace, du mouvement… Cependant, ce rapport n’est pas toujours mélioratif, comme l’explique le philosophe Bergson dans le texte que nous allons lire ensuite.

La langue nous pousse à percevoir la réalité de manière superficielle.

Les mots sont des étiquettes qui nous limitent dans notre manière d’appréhender le monde.

Ils décrivent notre environnement à travers des termes communs, qui nous empêchent de percevoir les nuances de la réalité. Texte 1: L’ensemble de ces observations fait apparaître la différence essentielle entre les procédés de communication découverts chez les abeilles et notre langage.

Cette différence se résume dans le terme qui nous semble le mieux approprié à définir le mode de communication employé par les abeilles ; ce n’est pas un langage, c’est un code de signaux.

Tous les caractères en résultent : la fixité du contenu, l’invariabilité du message, le rapport à une seule situation, la nature indécomposable de l’énoncé, sa transmission unilatérale.

Il reste néanmoins significatif que ce code, la seule forme de « langage » qu’on ait pu jusqu’ici découvrir chez les animaux, soit propre à.... »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles