Y a-t-il un mythe de la science ?
Publié le 23/03/2015
Extrait du document
|
«
Dissertations 61
L La science transfo'l'111e le mythe en objet de savoir
a.
En opposant aux croyances des procédures de vérification
fondées sur des preuves, la rationalité scientifique établit une
démarcation nette entre fable et vérité qui démystifie les prétentions
épistémologiques des mythes.
Il ne suffit plus de dire qu'une divinité
intervient dans le cours du monde, encore faut-il que l'expérience
établisse le lien qui identifie l'action de la cause sur l'effet, faute de
quoi l'assertion est indécidable.
b.
Ce faisant la science transforme le mythe en
mythologie, c'est-à
dire en objet de savoir qui exhibe les causes psychologiques ou
culturelles dont il procède ce qui a d'abord pour effet implicite d'en
affaiblir la crédibilité et pour effet avoué d'inviter les esprits à s'en
libérer pour vivre selon la raison.
c.
Ainsi qu'elle le veuille ou non, la science est porteuse d'un projet
émancipateur qui greffe sur la neutralité du savoir l'idée que les progrès
de la connaissance sont dans le même temps source de progrès pour
l'homme et la société, ou autrement dit que l'épanouissement de l'un et
de l'autre est fonction de la disparition progressive des mythes.
Tel est
précisément le programme du positivisme.
II.
Positivisme et scientisme
a.
En effet le positivisme n'est pas seulement une option
épistémologique qui juge de la pertinence d'un discours sur la base des
procédures qui ont fait leurs preuves scientifiquement, il est aussi un
projet social et politique de réorganisation de la société sur des bases
rationnelles qui fixe à la science l'objectif de faire disparaître toutes les
causes de conflit dans l'homme comme dans la société.
b.
Par suite il engage la science dans le scientisme c'est-à-dire dans
la mission de réaliser ce que ni la politique, qui est le lieu des passions,
ni la religion qui est le lieu de l'irrationnel, n'avaient la puissance
nécessaire de maîtriser et d'accomplir à savoir les aspirations et les
idéaux séculaires de l'humanité.
c.
Mais s'il en est ainsi on voit mal ce qui distingue la science d'un
mythe eschatologique, avec cette circonstance autrement sérieuse qu'à
la différence des croyances et des prophéties la science dispose des
moyens techniques pour précipiter l'avènement de ce qu'on lui prête ce.
»
↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓
Liens utiles
- François Jacob Science et Mythe
- Y a-t-il un mythe de la science ?
- La philosophie se situe-t-elle entre le mythe et la science ?
- Y a-t-il un mythe de la science ?
- La psychanalyse, mythe ou pseudo-science ?