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Y a-t-il un mythe de la science ?

Publié le 27/03/2005

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Puis vient un « état métaphysique », celui des philosophes grecs, de Platon et d'Aristote. Enfin, l'humanité se délivre de toute superstition et entre dans « l'état positif », celui du règne de la science. 3)    On peut considérer les mythes comme ce que Gaston Bachelard appelle des « obstacles épistémologiques », c'est-à-dire des explications données du réel, des images héritées de la culture, qui empêchent l'esprit du scientifique de découvrir, de s'interroger.     II : Les mythes de la science   1)    Le mythe du progrès : l'idéologie « positiviste » a cru que la science permettrait un progrès linéaire de l'humanité qui guiderait peu à peu celle-ci vers un paradis terrestre. Le grand représentant et le théoricien de cette idéologie est Auguste Comte (cité en I, 2). La science apparaît comme le sauveur de l'humanité et comme sa destination métaphysique, nous sommes dans un mythe. 2)    La science comme connaissance de la vérité : « c'est scientifiquement prouvé » apparaît aujourd'hui comme le plus fort argument d'autorité pour attester de la fausseté ou de la vérité d'une proposition. Cependant, l'épistémologie a montré que la science a une histoire et que la vérité scientifique est déterminée par des facteurs historiques extérieurs à la science elle-même. 3)    Pour Nietzsche, il y a une foi dans la science qui est au fond la même que la foi dans la religion : c'est la croyance à une vérité nécessaire et transcendante.     III : La science devenue mythe   1)    Le mythe raconte les origines, c'est précisément ce que tente de faire la science.

Introduction : « C’est scientifique « semble signifier « c’est vrai, ça ne peut pas être autrement «, comme si la science était la seule garante de la vérité ; cependant, la science fait elle aussi des erreurs. Un mythe est un récit sur les origines du monde et sur la place de l’humanité en lui qui se transmet de génération en génération, de ceux qui savent à ceux qui ne savent pas. Aujourd’hui, on admet généralement que le monde est né dans le « big bang «, on tient pour acquise cette naissance du monde par ce que les scientifiques, ceux qui savent, nous le disent. Tout se passe donc comme si on nous racontait un mythe. La science s’oppose au mythe par ce qu’elle n’explique pas le monde par des images mais par des lois. En exposant des lois nécessaires, elle apparait comme ce qui nous dévoile la vérité contre les images contingentes des mythes qui ne sont que des fables relatives à des traditions dépassées. Cependant, notre foi en la science peut apparaitre comme la même foi que l’on a envers les mythes. En effet, il s’agit d’une foi qui n’a rien à voir avec la science elle-même mais qui consiste à projeter en elle nos espoirs et notre besoin de croire à une vérité donnée par une autorité supérieure. Problématique :

La science semble avancer en découvrant rationnellement le réel et en brisant les images du mythe, cependant, cette image de la science semble elle-même être un mythe.

« 3) On peut considérer les mythes comme ce que Gaston Bachelard appelle des « obstacles épistémologiques »,c'est-à-dire des explications données du réel, des images héritées dela culture, qui empêchent l'esprit du scientifique de découvrir, des'interroger. Contre l'idée d'un progrès linéaire en science, qui se ferait par additions successives, Bachelard nous invite à poser le problème de laconnaissance scientifique en termes d'obstacles : l'esprit scientifiquene « se forme qu'en se réformant », en corrigeant sans cesse sespréjugés, en s'arrachant à ses anciennes croyances oureprésentations.

Parmi elles, l'idée d'une « expérience première » estsans doute la plus tenace : or, nous l'avons vu, le fait scientifique n'arien d'un fait brut, c'est au contraire un fait construit, élaboré, déjàabstrait.

Inversement, le risque est grand de céder à la tentation desconnaissances générales et systématiques où se devine le fantasmed'une unification des savoirs : le nouvel esprit scientifique, celui quenous pouvons voir à l'oeuvre dans les découvertes contemporaines, sefraye une voie entre « l'attrait du singulier » et « l'attrait de l'universel», ce que Pascal appelait « l'esprit de finesse » et « l'esprit degéométrie ».

C'est donc plus aux « erreurs premières» qu'aux « véritéspremières », que s'intéresse l'épistémologie bachelardienne : car là,mieux sans doute que dans ses grandes découvertes, s'indique ce quifait le propre de l'esprit scientifique et de sa démarche constitutive. II : Les mythes de la science 1) Le mythe du progrès : l'idéologie « positiviste » a cru que la science permettrait un progrès linéaire del'humanité qui guiderait peu à peu celle-ci vers un paradis terrestre.

Le grand représentant et le théoricien decette idéologie est Auguste Comte (cité en I, 2).

La science apparaît comme le sauveur de l'humanité etcomme sa destination métaphysique, nous sommes dans un mythe. 2) La science comme connaissance de la vérité : « c'est scientifiquement prouvé » apparaît aujourd'hui commele plus fort argument d'autorité pour attester de la fausseté ou de la vérité d'une proposition.

Cependant,l'épistémologie a montré que la science a une histoire et que la vérité scientifique est déterminée par desfacteurs historiques extérieurs à la science elle-même. 3) Pour Nietzsche, il y a une foi dans la science qui est au fond la même que la foi dans la religion : c'est lacroyance à une vérité nécessaire et transcendante. « On dit avec juste raison que, dans le domaine de la science, lesconvictions n'ont pas droit de cité : c'est seulement lorsqu'elles sedécident à adopter modestement les formes provisoires del'hypothèse, du point de vue expérimental, de la fiction régulatrice,qu'on peut leur concéder l'accès du domaine de la connaissance etmême leur y reconnaître une certaine valeur (...).

- Mais cela nerevient-il pas, au fond, à dire que c'est uniquement lorsque laconviction cesse d'être conviction qu'elle peut acquérir droit de citédans la science ? La discipline de l'esprit scientifique ne commencerait-elle pas seulement au refus de toute conviction ?...

C'est probable ;reste à savoir si l'existence d'une conviction n'est pas déjàindispensable pour que cette discipline elle-même puisse commencer.(...) On voit par là que la science elle-même repose sur une croyance; iln'est pas de science sans postulat.

» Nietzsche.

Analyse du sujet: Quand bien même la connaissance scientifique exclut la notion de convictionau profit de celle de vérité démontrée, cad expérimentalement confirmée, ellerepose sur des postulats (cad des propositions acceptées comme vraies sansdémonstration). Articulation des idées. - Une idée admise: les convictions n'ont pas de place dans la science.Explication: la science rejette toute opinion, c'est-à-dire toute croyance non démontrée, non vérifiée.

Or laconviction est une opinion ferme.

Elle ne peut donc être admise dans la science, sinon d'une manière provisoire, àtitre d'hypothèse, de point de vue expérimental, de «fiction régulatrice», c'est-à-dire en n'étant plus posée comme. »

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