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Y-a-t 'il un langage de l'inconscient ?

Publié le 10/10/2021

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?Y-a-t ?il un langage de l?inconscient ? Nous pouvons parfois avoir l?impression que notre corps et notre esprit nous adressent des signes et tentent de communiquer avec nous. Ainsi, nous pouvons nous demander s?il y a un langage de l?inconscient. L?inconscient peut être défini comme une réalité inaperçue on inconnue par la conscience, qui lui échappe totalement, dissociée de celle-ci et incapable de devenir consciente. Le langage quant à lui serait l?ensemble des signes ou systèmes permettant l?expression et la communication. Si l?inconscient est dissocié du conscient et ne devient jamais conscient, il n?y a pas d?échanges possibles entre l?inconscient et le conscient. Comment pourrait-il donc y avoir un langage, qui implique une communication entre deux entités étrangères incapables d?échanger ? Si ce langage existe, notre conscience peut-elle y avoir accès ou le traduire ? Comment se manifeste-t-il ? Nous commencerons par analyser les différentes manifestations de l?inconscient, puis nous étudierons les problèmes suscités par ce langage. De prime abord, il semblerait que notre inconscient soit capable de s?exprimer à travers nous, de communiquer avec nous et de nous envoyer des signes. Il serait capable d?échapper au refoulement, en se déguisant, pour permettre à notre moi conscient d?y accéder. En effet, cela peut se traduire par exemple par des rêves, des lapsus et des actes manqués qui contournent à la censure du moi et nous apparaissent sous un sens caché. Freud nous explique ainsi que « le rêve est la voie royale vers l?inconscient ». Il expose, dans L?interprétation des rêves qu?il faut considérer le rêve comme un rébus plutôt qu?un dessin et tenter de comprendre le sens sous-jacent de ce...
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« parole », définie ici dans le sens du langage, « ne convient qu'à l'homme seul ».

Si nous réduisons la définition de langage à son sens strict, c’est-à-dire, une institution spécifique et universelle de l’humanité qui comporte des caractéristiques propres, l’inconscient possède-t- il un langage ? S’il existe, comment nous assurer que ce langage de l’inconscient n’est pas propre à chacun mais à l’humanité entière ? Tout d’abord, ici, le langage dont nous parlons suppose la parole.

Or si l’inconscient est bien capable d’une forme de communication faite de signaux que nous devons interpréter, il consiste en un ensemble de signes et ne correspond donc pas à la définition stricte que nous avons faite du langage.

Ensuite, ce langage doit être spécifique à l’humanité entière mais nous ne pouvons pas nous assurer qu’il n’est pas propre à chacun, dans la mesure où nous n’avons pas d’accès direct à notre inconscient et qu’il ne se manifeste pas nécessairement de la même manière chez les autres.

Il est donc impossible de comparer cette expression de l’inconscient chez chacun.

En outre, nous ne sommes pas en mesure de comprendre notre propre inconscient dont les signes restent opaques, il paraît alors inenvisageable de considérer le langage présumé de l’inconscient comme universel et accessible à tous.

Ensuite, le langage, suppose la conscience et une conscience maitresse d’elle-même.

Selon Descartes, le langage ne peut qu’exprimer une conscience claire et pleinement maitresse d’elle-même.

Si l’inconscient possédait un langage, cela signifierait qu’il est conscient, ce qui est absurde et opposé à la définition fondamentale de l’inconscient, c’est-à-dire, étymologiquement, ce qui n’est pas conscient.

Comment pouvons-nous nous assurer que c’est bien l’inconscient qui s’exprime à travers toutes ces manifestations ? Il est en effet difficile de concevoir qu’une entité immatérielle qui nous est inconnue, opaque soit capable de communiquer avec nous.

C’est la raison pour laquelle certains philosophes ont remis en cause cette théorie de l’inconscient.

Comment, notre inconscient animal, notre instinct le plus primaire serait capable d’être plus intelligent que le surmoi et de déjouer sa censure ? C’est notamment la critique que formule Sartre.

La théorie de Freud avance que le « moi n’est pas maître dans sa propre maison » et que ses instincts guident son comportement, tandis que Sartre refuse l’idée d’une conscience manipulée et considère l’inconscient comme une conduite de mauvaise foi. Dès lors, nous pouvons dire qu’il existe un langage de l’inconscient en tant que celui-ci désigne l’ensemble des moyens de communication, ainsi que le définit Freud : « Par langage on ne doit pas comprendre simplement l’expression des pensées en mots, mais aussi le langage des gestes et toute forme d’expression de l’activité psychique ».

Cependant ce langage lui est propre et est difficilement accessible directement à notre conscience, il nécessite d’être déchiffré, analysé et interprété : c’est là le rôle du psychanalyste.

Nous ne sommes pas capables de comprendre ces « hiéroglyphes » dont parle Freud et nous avons donc besoin d’un intermédiaire.

Ce langage n’est donc pas universel puisque nous ne sommes pas en mesure de le comprendre, bien qu’il soit produit par notre inconscient.

Avec Freud, nous comprenons que notre langage lui-même, pourtant conscient, peut refléter celui de l’inconscient, nous trahir et dévoiler notre inconscient.

Selon le psychanalyste, il ne s’exprimerait pas comme une voix étrangère mais il apparaîtrait dans la parole courante.

En effet, la parole « révèle, à condition d’être convenablement examinée et interprétée, ce que nous ne voulons pas dire ».

Le psychanalyste doit mener un travail souterrain de recherche afin de déterminer quels sont les éléments refoulés par notre conscience.

Cette manière de s’exprimer ne doit pas être comprise comme une parole, ou un langage au sens strict : en effet, si nous considérons le langage comme une parole, il suppose la conscience pour Descartes, bien que notre propre parole puisse nous trahir.. »

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