Y a-t-il des vérités premières ?
Publié le 26/07/2009
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- I. Qu’est-ce qu’une vérité première en philosophie ?
- II. Y a-t-il des vérités premières ?
- III. Les vérités premières en science existent-elle ?
Les termes du sujet sont définis comme cela : le mot « vérité «, en philosophie, signifie une connaissance authentique, fondée sur la concordance de la pensée avec la réalité. Pour Hobbes, la vérité « consiste en l’exacte mise en ordre des noms dans nos affirmations, en sorte que celui qui cherche une vérité certaine est dans l’obligation de se souvenir de ce que chacun des noms qu’il utilise veut dire et, conformément à cela, de le ranger à sa place(…) «. Le terme de « première « montre une notion de fondamentalisme, d’universalité. Par conséquent, une vérité première serait une vérité universelle. La réponse à cette question, Y a-t-il des vérités premières, s’effectuera en trois parties : premièrement, qu’est-ce qu’une vérité première en philosophie, où nous verrons dans quel domaine de la vérité les vérités premières pourraient se trouver et ou nous rappellerons ce qu’est la vérité; deuxièmement, y a-t-il des vérités premières ; et troisièmement, nous verrons si les vérités premières en science existe.
«
Il y a des vérités premières en philosophie.
Tout d'abord, nous verrons ce qu'est une vérité première, puis les véritéspremières selon trois grands philosophes, Descartes, Leibniz et PascalUne vérité première est donc une proposition évidente, qu'on ne peut démontrer, sans laquelle toute démonstrationserait impossible.
Il existe donc des vérités premières.
La vérité première la plus célèbre en philosophie est le cogitode Descartes, le célèbre « Je pense, donc je suis », le premier principe de la philosophie.
En effet cette vérité estune vérité première car elle est universelle, dans le sens ou tout être pensant existe car s'il pense il existeforcément, et est indubitable, car Descartes, dans son Discours de la méthode, explique qu'on peut douter de tout,sauf de son existence en tant que conscience, que sujet pensant.
En effet, dans son œuvre, il doute de ses sens,puis de la raison, puis de l'esprit, jusqu'à atteindre l'élément indubitable qu'il recherche, le cogito.
Pour Descartes,les vérités démontrées sont fausses.
Le cogito est de l'ordre des vérités de fait, et non de raison, car il porte surquelque chose d'existant, dont on est immédiatement conscient, dont on a une perception immédiate.
Et c'est unevérité première car c'est de nous-mêmes, de la conscience d'exister, que nous partons pour connaître le réel.
C'estdonc une vérité de base, sans laquelle nous ne pourrions pas connaître le réel.
L' évidence du cogito de Descartessera le modèle de toutes les vérités premières.
Mais pour Descartes, contrairement à Leibniz, le cogito seul estvérité première, alors que pour Leibniz, il y a deux vérités premières parlant de l'existence des choses.En effet selon Leibniz, a part le fait indubitable que nous pensons, ce qui est la vérité première de Descartes, il estautant indubitable que nous pensons telle ou telle chose.
Pour Descartes, ce fait est incertain.
Pour Leibniz, uneconscience sans contenu, une pensée sans objet est impossible : cela veut dire que cet objet de nos pensées estaussi indubitable que nos pensées elles-mêmes.
En effet, si je pense il faut nécessairement que je pense quelquechose, sinon je ne penserais pas.
Même si je pense à moi, je pense quelque chose.Pour Pascal, il y a deux sortes de vérités : d'un coté les premiers principes qui sont l'objet d'un sentiment immédiatdu cœur, et de l'autre les déductions qui sont l'affaire de la raison.
Ces premiers principes sont les vérités premières,indubitables et intuitives.
Pour Pascal, Dieu est un des principes premiers car le cœur nous assure intuitivement,directement de la présence de Dieu.
Donc l'existence de Dieu serait une vérité première.
Voltaire aussi devait pensercela, comme le disait son cœur, car dans ses Poésies, il écrit « L'univers m'embarrasse, et je ne puis songer/Quecette horloge existe et n'est pas d'horloger.
»Dieu ne peut être connu par la raison, selon ce que Kant nous dit :cela justifie la foi.
Pascal donne une définition de la foi, reprise par Kant plus tard : « Voilà ce qu'est la foi.
Dieusensible au cœur, non à la raison.
».
Non seulement la connaissance du cœur est irréductible, mais la raison endépend pour la plus petite démonstration puisqu'elle repose sur elle.
Selon Pascal, c'est par le cœur que noussentons les vérités premières, et c'est à lui seulement que s'ouvre le Dieu chrétien.
Donc toujours selon Pascal, lecœur est le seul moyen d'atteindre les vérités premières, les premiers principes de la philosophie.Pour conclure cette première partie, les vérités premières existent bien comme le prouve les philosophes Descartes,Pascal et Leibniz.
Mais selon Bachelard, les vérités premières n'existe pas, il n'existe que des erreurs premières.
En effet, Bachelard nous dit que « Il n'y a pas de vérités premières, il n'y a que des erreurs premières.
».
En effet,toutes nos erreurs sont des jugements téméraires, et toutes nos vérités sans exception sont des erreursredressées, selon Alain.
Donc si toutes nos vérités, sans exception, sont des erreurs redressées, même les véritéspremières sont des erreurs redressées.
Il n'existerait non pas des vérités premières, mais des erreurs premières, quenous prendront pour définitives, pour vérités immuables, alors qu'en fait nous nous trompons nous-mêmes.
Lesvérités premières sont donc des illusions.
Descartes disait que c'est notre amour de la vérité qui nous trompeprincipalement, par cette précipitation, cet élan, ce mépris des détails, qui pourtant est la grandeur même.
Avantd'arriver à la conclusion d'une vérité première, indubitable et intuitive, le philosophe, et même l'homme, s'estforcément trompé, puis à redressée son erreurs pour atteindre la vérité première que nous connaissons.
Parexemple, Descartes se trompe, selon Leibniz, en affirmant que le cogito seul est vérité première, écartant lapossibilité qu'il y ait une grande variété dans nos pensées.
Il passe donc à coté de la vérité première évoquée parLeibniz.
Celui-ci se sert de cette erreur première pour parvenir à une vérité première, donc à une erreur redressée(erreur de Descartes).Il n'existe pas de vérités premières dans les sciences expérimentales.
En effet, les convictions intuitives duscientifique doivent être vérifiées par expérience.
Seule l'hypothèse est admise dans le domaine de l'incertain.
Enscience tout doit être démontré pour être admis comme vrai.
Donc comme une vérité première est, par définition,quelque chose d'indémontrable, d'intuitif et d'indubitable, elle ne peut trouver sa place dans une réflexionscientifique.
Pourtant, dans Le Gai savoir, de Nietzsche, celui-ci soutient qu'il n'existe pas de sciences sanspostulat, c'est à dire sans un fait reconnu et indiscutable, le principe premier d'une démonstration, mais qui estindémontrable.
Un postulat est donc assimilé à une vérité première, de par sa définition.
Nietzsche explique qu'àpremière vue, les convictions, égales au postulat, n'ont pas lieu d'être dans le domaine de la science exceptélorsqu'elles prennent la forme de l'hypothèse.
En conclusion du texte de Nietzsche , on peut penser que desprincipes indémontrables sont poser au fondement de la science.
Nietzsche soutient que ces principes sont despostulats, des croyances.
Donc selon Nietzsche et ce que l'on sait sur les vérités premières, les fondements de lascience seraient en fait des vérités premières, des principes scientifiques premiers..
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