Y a-t-il des vérités premières ?
Publié le 27/02/2011
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ÉLÉMENTS DE RÉFLEXION • Méditer certains chapitres du livre de Ortéga y Gasset L'Évolution de la théorie déductive. L'Idée de principe chez Leibniz (Gallimard). (Notamment les chapitres II : « Qu'est-ce qu'un principe «; X : « Vérité et Logique «; XII : « La preuve dans la théorie déductive «.) Cf. pages 70 et 71. « La preuve logique, par elle-même, n'engendre pas le caractère de vérité que détient une proposition... Nous sommes toujours renvoyés à une vérité antécédente... Nous nous trouvons ainsi en face de trois possibilités : la première, c'est que le retour en arrière, ou en haut, ne se termine pas, et qu'une proposition nous renvoie à une autre, et ainsi de suite indéfiniment; la seconde, c'est qu'en arrivant à une proposition antérieure, il se trouve que celle-ci ne prouve pas une proposition postérieure (ce serait la démonstration circulaire); la troisième, ce serait que nous arrivions, au bout d'un nombre infini d'opérations mentales, à une ou plusieurs propositions qui n'auraient pas besoin de preuve et qui, malgré cela, seraient vraies... Il en résulte... que la « vraie vérité « est celle de certaines propositions que l'on ne peut pas prouver, qui sont des vérités per se notae, ou évidentes... La forme originelle de cette pensée « vraie « serait le contraire de la preuve, et nous l'appellerons vérité par évidence. La preuve est un « raisonnement «; la prouver, c'est raisonner. Or la pensée qui formule les propositions premières ne raisonne pas, elle est donc irrationnelle, ou pour le moins illogique. «
«
recherchée.
Le projet de recherche de la vérité est constitutif de la réflexion philosophique et c'est par lui que, dèsl'origine, celle-ci s'est définie dans la Grèce antique.
La philosophie de Platon illustre merveilleusement l'idée tripleautour de laquelle se formule le projet de vérité : l'effort de l'esprit humain pour parvenir à une authentique véritépeut être couronné de succès ; une vérité n'est véritable que si celui qui l'énonce ne répète pas comme unperroquet un savoir étranger, d'où la maïeutique de Socrate qui dit que connaître la vérité c'est la retrouver au fondde soi, se l'approprier par un « accouchement de l'esprit », la maïeutique ; la vérité se définit par sa permanence etson universalité.
D'où vient la différence entre vérité et connaissance.
Ce qui est vrai aujourd'hui le sera demain etpour toujours (ainsi que pour tous) ou alors ce n'est pas à proprement parler une vérité.
Ce n'est donc pas parceque la variabilité des opinions est un fait qu'une vérité objective et universelle est impossible.
Ce qui est impossibleau contraire c'est d'affirmer « à chacun sa vérité » puisqu'on l'affirme comme une vérité.
Selon Thomas d'Aquin etles autres philosophes depuis le treizième siècle, la vérité est définit comme une correspondance, ou adéquation,entre l'esprit et la réalité (par exemple, la proposition « il pleut » n'est vraie que si, et seulement si, en fait il pleut).Cette définition comporte une conséquence importante : la vérité est une propriété du langage, non du réel.
« Vrai» et « Faux » sont des qualificatifs qui s'appliquent non pas à des choses mais à des propositions.
Même si l'on parlede « vrais » amis ou d'or « faux », l'or « faux » est aussi réel que l'or vrai.
Ce qui est faux, c'est la proposition « Ceciest de l'or .».Pourquoi donc vouloir la vérité ? Vaut-elle même d'être recherchée ? Ne peut-on pas lui opposer des valeurs plushautes, la vie par exemple ? Nietzsche osa poser ces questions radicales.
Leurs mérites est d'obliger l'homme àassumer le caractère moral de l'exigence de vérité.
La vérité est un choix : nous pouvons vouloir l'erreur, l'illusion, lemensonge, parce que nous pouvons aimer d'autres choses plus que la vérité (plaisir, pouvoir, action...) ; et parceque nous pouvons aussi refuser de voir dans l'effort de la raison vers la vérité le signe de notre dignité d'hommes.Descartes lui-même reconnaissait qu'on peut nier l'évidence.
En ce sens, le problème de la vérité n'est passeulement de la définir ou d'en énoncer les conditions, mais relève avant tout de notre liberté.Il existe deux sortes de vérité dans laquelle une vérité première pourrait rentrer : la vérité de fait et la vérité deraison.
Il s'agit d'une vérité de fait lorsqu'un énoncé est vrai parce qu'il correspond au réel qu'il décrit.
Ainsi a t'ontoujours besoin, pour savoir qu'une proposition est une vérité de fait, de la confronter à la réalité.
Quand un énoncéest vrai en vertu des relations logiques entre ses termes (comme pour Hobbes), c'est une vérité de raison.
Unesimple analyse des termes dans lesquels elle est énoncée suffit à établir une vérité de raison.
Il s'ensuit égalementqu'une vérité de fait aurait pu ne pas être vraie, alors qu'une vérité de raison sera toujours vraie.
Cette distinctioncorrespond à celle que Leibniz établit entre « vérité contingente » et « vérité nécessaire », ou encore à celle queHume fait entre « relations de fait » et « relations d'idées ».
Il existe aussi deux sortes de vérités, dues auphilosophe et logicien Robert Blanché, les vérités formelle et matérielle.Une vérité première est une proposition évidente, qu'on ne peut démontrer, sans laquelle toute démonstration seraitimpossible.
Elle constitue par conséquent le fondement de tout raisonnement.
Les vérités premières ne sont doncpas démontrables.
Elles se reconnaissent d'elles-mêmes par elles-mêmes, à leur propre signe.
Elles peuvent servir deprincipes à toutes les démonstrations et sont indubitables.
C'est une évidence, une vérité indémontrable, maiscertaine.
Une vérité première serait une vérité que l'on sait intuitivement, dès la naissance.
Appliqué la théorie de laréminiscence de Platon, une vérité première est apprise mais pas oublié, on n'a pas besoin de la réapprendre commeles autres connaissances.
Il existe de sorte de vérités : les vérités de fait et les vérités de raison.
Il y a unemultiplicité de vérités de fait premières, autant qu'il y a de perceptions immédiates, c'est à dire de consciences.
Lapremière des vérités de raison (la vérité de raison première) est le principe de contradiction, c'est à dire le principed'identité, selon Aristote.
Par conséquent, il existe donc des vérités premières en philosophie.
Il y a des vérités premières en philosophie.
Tout d'abord, nous verrons ce qu'est une vérité première, puis les véritéspremières selon trois grands philosophes, Descartes, Leibniz et PascalUne vérité première est donc une proposition évidente, qu'on ne peut démontrer, sans laquelle toute démonstrationserait impossible.
Il existe donc des vérités premières.
La vérité première la plus célèbre en philosophie est le cogitode Descartes, le célèbre « Je pense, donc je suis », le premier principe de la philosophie.
En effet cette vérité estune vérité première car elle est universelle, dans le sens ou tout être pensant existe car s'il pense il existeforcément, et est indubitable, car Descartes, dans son Discours de la méthode, explique qu'on peut douter de tout,sauf de son existence en tant que conscience, que sujet pensant.
En effet, dans son oeuvre, il doute de ses sens,puis de la raison, puis de l'esprit, jusqu'à atteindre l'élément indubitable qu'il recherche, le cogito.
Pour Descartes,les vérités démontrées sont fausses.
Le cogito est de l'ordre des vérités de fait, et non de raison, car il porte surquelque chose d'existant, dont on est immédiatement conscient, dont on a une perception immédiate.
Et c'est unevérité première car c'est de nous-mêmes, de la conscience d'exister, que nous partons pour connaître le réel.
C'estdonc une vérité de base, sans laquelle nous ne pourrions pas connaître le réel.
L' évidence du cogito de Descartessera le modèle de toutes les vérités premières.
Mais pour Descartes, contrairement à Leibniz, le cogito seul estvérité première, alors que pour Leibniz, il y a deux vérités premières parlant de l'existence des choses.En effet selon Leibniz, a part le fait indubitable que nous pensons, ce qui est la vérité première de Descartes, il estautant indubitable que nous pensons telle ou telle chose.
Pour Descartes, ce fait est incertain.
Pour Leibniz, uneconscience sans contenu, une pensée sans objet est impossible : cela veut dire que cet objet de nos pensées estaussi indubitable que nos pensées elles-mêmes.
En effet, si je pense il faut nécessairement que je pense quelquechose, sinon je ne penserais pas.
Même si je pense à moi, je pense quelque chose..
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