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Y a t-il des vérités partielles ?

Publié le 05/01/2006

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Mais il y a un je ne sais quel trompeur très puissant et très rusé, qui emploie toute son industrie à me tromper toujours. Il n'y a donc point de doute que je suis, s'il me trompe; et qu'il me trompe tant qu'il voudra, il ne saurait jamais faire que je ne sois rien, tant que je penserai être quelque chose. De sorte qu'après y avoir bien pensé, et avoir soigneusement examiné toutes choses, enfin il faut conclure, et tenir pour constant que cette proposition : Je suis, j'existe, est nécessairement vraie, toutes les fois que je la prononce ou que je la conçois en mon esprit. 3 Transition La vérité, telle le Cogito, cartésien, se donne en un seul tout, en une seule fois. Comment faut-il comprendre l'idée d'une vérité « partielle » ? II La vérité fait l'objet d'un dévoilement partiel   1 La vérité fait l'objet d'une construction et ne se donne pas en une seule fois Texte Gaston Bachelard, La Formation de l'esprit scientifique (1938), Vrin, coll. " Bibliothèque des textes philosophiques ", 1993, p. 14.  L'opinion pense mal ; elle ne pense pas : elle traduit des besoins en connaissances. En désignant les objets par leur utilité, elle s'interdit de les connaître.

La vérité est communément définie comme la correspondance entre l'objet et l'idée. La vérité peut aussi être comprise comme une cohérence entre deux phénomènes démontrés. Dans quelle mesure peut-on alors parler d'une vérité partielle ? Qu'est-ce qui serait partiellement vrai ? La vérité se donne-t-elle par partie ou est-elle véritablement entière ? Peut-il y avoir des vérités partielles ? Que signifie cette vérité qui ne serait pas tout a fait vraie ? Faut-il attendre que la vérité devienne entière ?

« La vérité : l'adéquation temporaire entre un sujet et un prédicat a. Cependant, la réponse que nous pouvons apporter à la question ne changera-t-elle pas si nous considérons dansnotre réflexion le critère temporel ? En effet, si le principe de non contradiction est indubitable, il ne vaut pas pourautant dans toutes les circonstances.

Aristote précisé bien qu'un attribut ne peut appartenir et ne pas appartenir ala même chose sous le même rapport et en même temps.

Par conséquente, nous pouvons dire qu'il existe des véritéspartielles, c'est-à-dire des vérités qui n'en sont pas absolument, qui sont dans un état d'incomplétude, a partir dumoment où nous les envisageons dans le temps.

On dira donc d'une idée qu'elle peut être vraie lorsqu'elle est tenuepour telle et qu'elle décrit le monde d'une manière satisfaisante a un moment donne (par exemple, la théoriecartésiennes des tourbillons de matières qui d'après lui étaient responsables du mouvement des planètes) quoiqu'ellesoit fausse en dernière instance (la théorie de Descartes a été réfutée par les découvertes de Newton surl'attraction universelle).

Une vérité est partielle lorsqu'elle peut être potentiellement réfutée b. Par ailleurs, ne pouvons-nous pas donner un sens à l'expression « vérité partielle » en disant d'une vérité de ce typequ'elle est soumise à la réfutation.

Pour cela, sans doute nous faut-il nous départir de notre considération extrêmepour le concept de vérité, dont nous avons tendance à penser qu'il désigne la concordance permanente, immuable,entre un prédicat et un sujet (dire ceci de cela de sorte que cela ne change jamais).

Or Nietzsche nous enjoint dansPar delà bien et mal a nous départir de notre respect acquis et exagère pour le concept de vérité.

Non seulement celle-ci n'est pas une valeur, mais elle désigne un état de permanence dont le monde n'est pas susceptible.

Nousdirons donc avec Nietzsche que toutes les vérités sont partielles, car toutes sont soumises a réfutations, acontestations, aucun discours ne désigne un absolu inchangeable au cours du temps.

Il existe des vérités partiellescar, comme l'écrivait Nietzsche, « il n'y a pas de faits, que des interprétations ».

III.

N'appartient-il pas à la définition même de la vérité d'être partielle ? Le principe de falsificabilité des vérités scientifiques a. Allant plus loin, nous nous demanderons si le propre d'une vérité partielle n'est pas de pouvoir être réfutée.

En effet,loin d'être une formulation paradoxale et vide de sens, l'expression « vérité partielle » désigne sans doute un type devérité soumis à la réfutation dans le temps.

Pour Karl Popper, une hypothèse scientifique n'en est une que si elle estréfutable : tant que les résultats des tests expérimentaux sont conformes aux prédictions de la théorie, on dit quecelle-ci est corroborée par l'expérience.

Dans le cas inverse, elle est falsifiée par l'expérience.

Est scientifique toutce qui peut être falsifié.

Comme l'écrit Popper :« Mais comment distinguer le système qui représente notre monde de l'expérience ? La réponse est la suivant :par le fait qu'il a été soumis à des tests et qu'il a résisté à des tests […] Selon cette conception, « l'expérience »apparaît comme une méthode caractéristique qui permet de distinguer un système théorique d'autres systèmesthéoriques.

De sorte que la science empirique semble se caractériser non seulement par sa forme logique maisaussi par la spécificité de sa méthode […] Un système n'est empirique ou scientifique que s'il est susceptible d'êtresoumis à des tests expérimentaux.

Ces considérations suggèrent que c'est la falsifiabilité, et non la vérifiabilité d'unsystème qu'il faut prendre comme critère de démarcation ».

La logique de la théorie scientifique (1935) I, 1,6. Ainsi nous dirons que contrairement aux apparences, le caractère partiel d'une vérité est le garant de sascientificité.

Il n'y a en définitive de vérité que partielle b. Nous finirons donc par dire que contrairement a ce que nous pouvions croire, il n'y a en définitive de vérité quepartielle.

En effet, une vérité partielle est une vérité fluctuante au cours du temps, dont nous ne connaitrons peut-être jamais la réfutation par l'expérience, mais qui aura probablement lieu dans l'avenir.

Comme le dit Diderot dans« Le rêve de d'Alembert » : « De mémoire de rose, on a jamais vu mourir un jardinier ».

Cette phrase nous invite à comprendre que nous sommes pareils aux roses qui prétendent que les jardiniers sont immortels : nous jugeons des. »

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