Y a-t-il de meilleurs maîtres que l'ennui ?
Publié le 06/01/2006
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C'est pour cela que les personnes soumises à l'ennui cherchent
toujours un nouvel objet d'occupation, le jeu de cartes étant pour Schopenhauer
le sommet de la bêtise humaine, cherchant à se créer des motifs artificiels pour
la volonté, incapable d'en trouver à l'intérieur d'eux-mêmes.
- L'ennui stimulerait la réflexion et
entraînerait la clairvoyance quant à la réalité de la nature humaine. Ainsi,
pour Pascal, l'homme soumis à l'ennui en viendrait à remarquer et à comprendre
« la condition faible et mortelle, et misérable » de l'homme.
Dès lors, l'ennui pourrait nous apprendre à nous
connaître, à développer les potentialités intérieures et encore inexploitées.
L'ennui comme nouvelle liberté
L'écrivain Milan Kundera affirme dans
L'identité que : « la quantité d'ennui, si l'ennui est mesurable, est
aujourd'hui beaucoup plus élevée qu'autrefois. » C'est dans ce sens que le
philosophe Lars Svendsen, auteur d'un livre intitulé Petite philosophie de
l'ennui, tend à faire de l'ennui un phénomène social actuel.
Pour lui, l'ennui est une situation de limite
existentielle dans laquelle le sujet se pose la question du sens de son
existence et de ses actions. L'ennui serait un symptôme de disparition des
structures traditionnelles de pensée qui donnaient du sens, une crise dans le
système de référence social et traditionnel.
L'ennui serait alors une nouvelle liberté où
l'individu tente de trouver du sens à ces pratiques, de réfléchir à son système
de pensée et plus généralement à ses habitudes qui, dans l'état d'ennui et
d'absence d'excitation, ont perdu leur attrait, leur sens.
L'ennui est alors le meilleur des maîtres pour
nous permettre de nous arrêter dans cette vie, où nous courons après le temps et
de réfléchir à nos valeurs.
L’ennui se définit comme une absence d’excitation de la volonté, une inaction souvent due à une absence de motifs ou de but. Se demander si l’ennui est le meilleur maître, c’est s’interroger sur les leçons que nous donne l’ennui, sur ce qu’il nous apprend. Or en premier lieu, l’ennui ne semble rien pouvoir nous apporter puisqu’il est vide de toute activité, de tout but. Mais cette vacuité même ne peut-elle pas nous rendre à une liberté jusqu’à là inconnue ? Ne peut-elle pas permettre à l’homme de se trouver ?
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