Y a-t-il de justes inégalités ?
Publié le 15/01/2013
Extrait du document
«
singularité).
Nous partirons donc ici de la différence avant de voir comment l'on construit l'égalité à partir du donné
contingent de cette différence.
A.
La différence comme au-delà de la justice et de l'inégalité
Du point de vue de la simple identité, on ne dira pas, par exemple, que la mort prématurée d'un enfant est
quelque chose d'injuste ou d'inégal de même qu'une plus ou moins grande aptitude "naturelle" à accomplir
telle ou telle chose.
De même, les différentes cultures ne sont pas inégales mais, étant différentes, elles sont
précisément incomparable.
La différence n'est précisément pas compréhensible à partir d'une comparaison.
Etre différent, c'est précisément ne rien avoir de différent avec ce dont on diffère.
Autrement dit, le propre de la
différence, c'est de ne pas pouvoir être qualifiée, de ne pas pouvoir recevoir un attribut.
De ce point de vue, il faut bien comprendre que l'idée d'un droit à la différence est une contradiction dans les
termes puisque la différence est précisément ce qui excède (l'événement) tout le domaine du droit.
Car il n'y a
de droit que du point de vue de la reconnaissance : je n'ai le droit de faire quelque chose que si je suis déjà
identifié comme celui qui a le droit de faire ceci ou cela, c'est-à-dire que si je suis déjà pris dans un système de
règle.
Du point de vue de la différence, il ne saurait pas y avoir d'égalité, ni d'inégalité d'ailleurs.
Bien entendu,
si l'on utilise cette notion de droit à la différence sans montrer en quoi celle-ci est contradictoire, cela peut
s'avérer dangereux.
En effet, elle permet, semble-t-il, l'exclusion suivant le principe du chacun chez soi :
l'exclusion de l'autre ne se fait plus à partir d'un refoulement mais à partir d'un repli sur soi.
C'est notamment
l'argument des «nationalistes» qui affirmeront qu'ils n'excluent aucune race mais qui affirmeront le principe du
«chacun chez soi».
De même, au nom de la différence elle-même, on pourra rejeter l'argument féministe qui
demande, par exemple, l'égalité des salaire : en demandant cette égalité, la féministe se nie elle-même en tant
que femme et tombe dans la contradiction qu'il y a à vouloir demander une reconnaissance de sa parole dans la.
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