Y a-t-il contradiction à voir le travail comme une malédiction et la paresse comme un vice ?
Publié le 21/04/2011
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Au fil des siècles, l'homme a eu des approches du travail variées. A l'Antiquité, les citoyens les plus riches ne travaillaient pas car cette tâche était laissée aux esclaves. Pourtant personne ne les blâmait pour cela. De nos jours, notre approche du travail a changé, tous les hommes doivent travailler et considèrent souvent cela comme pénible. Pourtant, dès qu'un homme n'a plus de travail, il s'empresse d'en retrouver. L'heure de la retraite est très attendu, pourtant, dès qu'elle est là, les retraités ne savent souvent pas à quoi consacrer leur temps. De plus, la paresse donne souvent mauvaise conscience et on condamne très vite les individus qui semblent s'y abandonner. C'est pourquoi il est possible de se demander s'il n'y aurait pas une contradiction à voir le travail comme une malédiction et la paresse comme un vice. Cela sous-entend que ces deux termes sont liés. Si une personne travaille elle ne peut être dite paresseuse et, de même, si une personne est paresseuse cela sous-entend qu'elle ne veut pas travailler. Ce qui est intéressant à étudier, c'est justement ce rapport entre la paresse et le travail, ce rapport qui est plus complexe qu'il peut y paraître au premier abord. Dans un premier temps, nous étudierons l'aspect contradictoire de ces deux notions nommées puis nous verrons, dans un second temps, nous verrons que cette contradiction n'est peut-être qu'apparente et superficielle.
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que le travail est pénible qu'il acquiert une valeur morale : il devient le lieu où l'homme apprend à triompher de sesrésistances, s'éduque.De plus, dans une conception chrétienne, le travail est une malédiction, un devoir imposé par Dieu pour que l'hommese rachète de ses péchés.
Le travail est donc une pénitence, un moyen d'obtenir la rédemption.
Travailler, c'estdonc ne pas se dérober à la tâche que Dieu nous assigne, c'est assumer sa condition d'homme pécheur.
Cetteconception du travail est cependant peu présente dans l'esprit des gens qui trouvent surtout dans le travail uneréussite sociale.
Cependant, certain philosophes comme Max Weber, reprennent cette conception du travail et ledéfinissent comme le lieu du rachat de l'homme, le moyen de sa réhabilitation morale.De plus, selon Nietzsche, l'oisiveté n'est pas un but en soi mais la condition de toute innovation.
En effet, aucuneinnovation ne se fait si le travail est pénible, ou s'il est fait à contrec½ur, car dans ce cas-là il n'y a pas lamotivation nécessaire, stimulante qui pousse les esprits à donner le meilleur d'eux-mêmes afin de parvenir à leurobjectif.
Tous les créateurs (les chercheurs par exemple), d'ailleurs, sont considérés comme des marginaux car ils netravaillent pas dans le but de faire du profit.
Ils ne cherchent ni rendement, ni travail à tout prix mais sont capablesde rester oisifs jusqu'à ce qu'une idée nouvelle surgisse.
L'oisiveté, peut donc être vue comme une nécessité afin deparvenir à un résultat.
La créativité suppose donc des qualités contraires à un homme laborieux.Enfin, selon le point de vue de K.
Marx, l'oisiveté peut être un moyen de protestation contre le travail aliénant oudégradant.
En effet, lorsque les conditions de travail sont trop difficiles, les travailleurs peuvent opter pour le refusde travailler pour faire parler leur droit à un travail correct, gratifiant et dans de bonnes conditions.
La « paresse »ne serait plus alors le refus de travailler mais l'incapacité de le faire, un symptôme d'une souffrance liée auxconditions de travail qui sont trop difficiles.
La paresse serait donc une alliée qui permettrait d'accéder à un travailplus agréable et ne serait donc pas un simple adversaire opposé au travail.
Ainsi, le rapport entre le travail qui est vu comme une malédiction et la paresse qui est vue comme un vice et pluscomplexe qu'il n'y paraît au premier abord.
En effet, cette contradiction rend l'attitude des hommes vis-à-vis dutravail ambivalente.
Ce rapport est complexe car nous sommes les porteurs d'un héritage contradictoire.
D'abord,l'héritage chrétien avec la vision du travail comme une purgation de nos pêchés, une malédiction cependant imposéepar Dieu.
L'héritage de l'Antiquité, durant laquelle le travail n'est pas pour les hommes mais pour les esclavesconsidérés comme de simples outils.
Et enfin, nous avons l'héritage de la révolution industrielle ou le travail devientun producteur de richesse.
Aujourd'hui ce sont les attentes qui sont contradictoires.
Ce qui donne à un homme sonstatut social, ce n'est plus son nom, la famille de laquelle il est issu, mais c'est le travail qui définit la place d'unhomme dans la société.
Ce qui conduit logiquement à la dramatique position du chômeur qui ne perd pas seulementun moyen de subvenir à ses besoins mais perd son identité social.
\Sujet désiré en échange :
David Hum: causalité et habitude.
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