W. James : « La plus grande découverte psychologique du XIXe siècle a été celle du subconscient. »
Publié le 19/09/2015
                            
                        
Extrait du document
Sans aller aussi loin que l’illustre psychologue américain et en tenant compte des restrictions qui s’imposent, on peut certainement dire que l’inconscient a une importance réelle :
a) Soit à cause de la multiplicité 011 de la fréquence des cas où il intervient :
— dane la vie normale et dans la vie anormale (hypnotisme, troubles de la personnalité);
b) Soit en raison des domaines très étendus où il agit ;
— vie physique, intellectuelle, affective et active;
— vie pratique (maturation des mouvements habituels), art (inspiration) et science (hypothèse).
c) liaison de cette influence : Si le dynamisme inconscient poseède une telle importance, la raison s’en trouve en ce qu’il y a continuité entre cette activité et les faits conscients.
Ceux-ci, bien souvent, sont au point de départ du travail insconscient (« Si l’on trouve sans chercher, c’est qu’on a longtemps cherché sans trouver ». H. Poincaré), mais à son tour cette vie inconsciente alimente et modifie nos états conscients.
Et c’est pourquoi on ne connaît bien la vie psychique totale et même simplement la vie psychique consciente qu'après une étude de l’inconscient.
D’où le terme de « grande découverte psychologique » qui étonne au premier abord.
III. — Conclusion.
Comme l’étude des faits énoncés dans la première partie réduit à néant l'argument à priori des cartésiens en distinguant entre « phénomènes psychologiques inconscients » et « vie psychique inconsciente », ainsi la continuité que nous venons de constater est diamétralement opposée à l'atomisme de Taine et Spencer.
Et la conclusion qui se dégage est évidemment la nécessité de se baser en vraie philosophie non sur des conceptions à priori mais sur l’étude des faits.
«
                                                                                                                            de 	départ 	et 	dans 	leur 	point 	d'arrivée 	ainsi 	que 	par 	quelques 	lueu!IS 	passagères 	se 	projetant 	sur 	la 	conscience 	claire; 	-	C'est 	le 	tic 	tac 	du 	moulin 	qui 	à la 	longue 	semble 	non 	perçu, 	puisque 	le 	meunier 	s 'endrt, 	mais 	qui 	l'est 	cependant, 	puisque 	la 	cessation 	réveille 	le 	dormeur; -	C'est 	la 	teinte 	affective 	de joie  ou de 	peine 	qui 	colore 	toute 	une 	journée 	à la 	suite 	d'une 	nouvelle 	honne 	ou 	mauvaise, 	mals 	il 	faut 	faire 	t1e.s 	efforts 	parfois 	pour 	reprendre 	conscience 	de 	la 	cause.
                                                            
                                                                                
                                                                    
A  ce 	plan 	souterrain 	parallèle 	à la 	conscience 	·on 	donne 	le 	nom 	prop1·e 	de 	subconscient.
                                                            
                                                                                
                                                                    
B.
                                                            
                                                                                
                                                                    	Mais 	poursuivons 	notre 	enquête 	: 	
a) 	Vic 	affective  : 	l'u 	beau 	jour, 	je 	rn 'aperçois 	qu'il 	cxlslc 	en 	moi 	UJJL' 	amiti-é 	très 	vive 	pour 	tel 	camarade 	.
                                                            
                                                                                
                                                                    .Jamais  je ne 	!'·avais 	remarquée 	...
                                                            
                                                                                
                                                                    	et 	pourtant 	elle 	n'est 	pas 	venue 	en 	nn 	jour 	: j'ai 	-été 	püussé 	par 	une 	sym	pathie 	inconsciente.
                                                            
                                                                                
                                                                    	Combien 	de  pa.ssions 	naissent 	et 	de 	•sentiment.s 	évoluent 	ainsi 	! 	
b) 	Vie 	intellectuelle 	Une 	servante 	ignorante 	débite, 	dans 	un 	état 	de 	surexcitation 	mentale, 	un 	long 	morceau 	classique, 	du  grec,  etc.
                                                            
                                                                                
                                                                    	Un 	asphyxié 	revoit 	en 	nn 	instant 	les 	moindres 	traits 	de 	.sa 	vie.
                                                            
                                                                                
                                                                    	ta 	consen•a	tion 	de ces 	c.Onnaissances 	était 	certainement 	inaperçue.
                                                            
                                                                                
                                                                    	-	Au 	réyeil, 	fortuitement 	une 	solution 	longtemps 	cherchée 	se 	présente 	..
                                                            
                                                                                
                                                                    	Comment 	s'est 	fait 	Je 	travail 	cl 'élaboration 	ou 	d'organisation 	? (de 	même, 	exemple 	de  Hobbes 	sur 	l'association 	entre 	Marle 	Stuart 	et 	la 	valeur 	du 	denier 	romain).
                                                            
                                                                        
                                                                    	c) 	Vie 	active  : 	Enfin 	la 	facilité 	plus 	grande 	à reproduire 	un 	geste 	après 	une 	assez 	longue 	interruption 	mc 	met 	en 	présence 	d'une 	matura'tion 	in	consciente 	(c'est 	cri 	hiver 	qu'on 	apprend 	à nager 	et 	en 	été 	qu'on 	apprend 	à patiner).
                                                            
                                                                                
                                                                    Dans 	tous 	ces cas,  les 	faits 	constatés 	wmme 	étant 	cl 'ordre 	psyehoJ.o)!ique 
pil'ouvent 	l'existence 	d'une 	activité 	qni  les 	produit 	mais 	dont 	l 'exrrricP 	est 	inaperçu 	p.ar 	la 	conscience 	au 	momrnt 	où 	il a lieu 	et 	qu'on 	pPnt 	appeler 	pour 	cela 	: vie  psycho'ogique  inconsciente.
                                                            
                                                                                
                                                                    	Ce 	qni 	pPrmet 	d'appeler 	la 	conscience 	« épiphénomène 	de 	la 	vie 	mentale 	U 	pt:vrholo)!iqne 	"· 	Telle 	est 	la 	découverte 	du 	XIx• 	siècle 	: baser 	la 	théorie 	de 	l'inconscient 	
sur 	des 	falts 	qui 	la 	prouvent.
                                                            
                                                                                
                                                                    	
lf.
                                                            
                                                                                
                                                                    	-	EST-CE 	UNE GRANDE 	Dl~COCH:RTE 	? 	
Les 	avis 	sur 	ce 	point 	sont 	partagés 	: 	
A.
                                                            
                                                                                
                                                                    	Les opinions  en présence  : 	
1° 	Pour 	les 	uns, 	la vie 	inconsciente 	constituée 	p·ar 	les 	déchets 	de 	la 	vie 	consciente 	est 	à négliger; 	
2° 	Pour 	le.s 	partisans 	de 	la 	psychanalyse, 	disciples 	de 	Freud, 	1 'incons	cient 	est 	à rednuter 	parce 	qu'alimenté 	Pn 	définitive 	par 	les 	instincts 	les 	plus 	primitifs 	et 	grossiers 	qu'il 	faut 	refouler.
                                                            
                                                                                
                                                                    	
3° 	W .
                                                            
                                                                                
                                                                     .James,  au 	c-ontraire 	(et 	la 	paro:e 	à discuter 	a précisément 	ce 	sens), 	voit 	dans 	l'inconscient 	un 	« 	plus 	grand 	moi 	>> 	bien 	supérieur 	au 	moi 	c-onstant 	et 	l'alimentant 	sans 	cesse.
                                                            
                                                                                
                                                                    	
B.
                                                            
                                                                                
                                                                    	Qu'en 	penser? 	
La 	vérité 	se 	trouve 	sans 	doute 	entre 	ces 	positions 	extrêmes..
                                                                                                                    »
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